email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Industrie / Marché - Allemagne

Dossier industrie: Tendance du marché

Bilan très mitigé pour le nouveau paysage du financement public allemand

par 

À l’occasion des Rendez-vous franco-allemands du cinéma, l’absence d’avancée concrète sur les incitations fiscales et les obligations d’investissement ont été mis en évidence

Bilan très mitigé pour le nouveau paysage du financement public allemand
Un moment de la table ronde (© Robert Recker)

Votée fin 2024 et entrée en vigueur depuis le 1er janvier dernier, la nouvelle loi fédérale sur le cinéma (FFG – lire l’article) réorganisant le soutien public pour le financement du 7e art en Allemagne a été disséquée la semaine dernière à Paris lors des Rendez-vous franco-allemands du cinéma (organisés par German Films et Unifrance avec l’Académie franco-allemande du cinéma). Et les conclusions sont nettement en demi-teinte car si la mise en oeuvre du soutien automatique à la production sous la houlette du FFA (German Federal Film Board) avance (assez lentement mais sûrement), les volets sur les incitations fiscales et les obligations de d’investissement des diffuseurs qui devaient compléter le premier étage de la fusée, sont quasiment totalement en jachère.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Selon Katharina Hiersemenzel (Constantin Film), "les incitations fiscales (sous forme de cash rebate avec un passage de 25% à 30% des dépenses allemandes éligibles) sont censées passer de 133 à 250 M€ par an. C’est ce que nous voulions. Le deal avec le ministre de Finances était : on double les moyens pendant les quatre années à venir, mais le Bundestag doit donner son accord chaque année. Le ministère a donné son accord, mais seulement si les obligations d’investissements sont mises en œuvre. Nous avons donc commencé à négocier avec les streamers et les chaînes TV qui sont très puissants en matière de lobbying. Et malheureusement, il y a eu un petit virage ces derniers mois, puisqu’on nous conseille maintenant de négocier en bilatéral avec les streamers et les chaînes TV afin qu’ils s‘engagent de leur plein gré. On nous dit que ce serait une meilleure solution car cela garantirait que les films soient tournés en Allemagne : il y a bien en effet des quotas liés à la langue allemande à respecter, mais rien n’interdit par exemple de tourner en République tchèque. Cette situation est triste car les obligations d’investissement et les incitations fiscales fonctionnent tellement bien en France et ce serait gagnant pour tout le monde. Nous espérons que cela se terminera par un happy-end, mais aujourd’hui, le texte de loi est dans un tiroir."

Pour Peter Dinges (qui dirige le FFA), "20 % d’obligations d’investissement en France, c’est impressionnant. Si nous ne faisons pas cet effort, cela aura des retombées collatérales sur la coopération. Avec des accords fondés sur le volontariat, on arrivera peut-être plus vite à nos fins. Mais pour quels montants d’obligations ? Quel partage des droits ? Le volontariat, cela peut peut-être marcher, même si certains parlent de naïveté..."

Un climat d’incertitude confirmé par Jakob Weydemann (Weydemann Bros.) : "les coûts de production ont augmenté et il y a des problèmes de financement. Il faudrait que les streamers soient avec nous. Mais Il s’agit de savoir comment nous nous positionnons face des "global players" en phase de consolidation. Si on ne règle pas ça, on tombera dans la dépendance. Nous avons pour l’instant en Allemagne un paysage de production très diversifié, avec des producteurs indépendants, mais cela ne peut pas fonctionner avec cinq "players" qui dominent le monde. Il faudrait une loi, mais tout le monde pense déjà aux élections dans deux ans."

En collaboration avec

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy