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Séries Mania 2021 - Séries Mania Forum

Dossier industrie: Séries

L’Europe dans l’ère du streaming en discussion à Séries Mania

par 

Arte, Starz, Pluto TV et Fremantle évoquent le marché européen, les quotas de diffusion, les stratégies de différenciation, les risques de cannibalisation

L’Europe dans l’ère du streaming en discussion à Séries Mania
(de gauche à droite) : Bruno Patino (Arte), Andrea Scrosati (Fremantle) et Olivier Jollet (Pluto TV) lors du débat "L'Europe dans l'ère du streaming" (© Marc Vidal/Séries Mania)

Parmi les très nombreuses conférences professionnelles organisées à Séries Mania, dans le cadre du Forum et des Dialogues de Lille, le sujet de la croissance des plateformes de streaming (sous toutes leurs formes) a été abordé par Bruno Patino (président d’Arte), Superna Kalle (présidente d’International Digital Networks et dirigeant l’expansion internationale des chaînes et des services numériques et linéaires de Starz), Olivier Jollet (vice-président senior et directeur général de Pluto TV pour ViacomCBS Networks International) et Andrea Scrosati (directeur général du groupe de production et de distribution britannique Fremantle). Morceaux choisis.

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Le marché européen ?
Andrea Scrosati : C’est un marché plein d’opportunités. Le système fiscal est très favorable et il y a un grand réservoir de talents divers. La présence des grandes plateformes crée un public ample et large.

Bruno Patino : Arte est passé d’une chaine linéaire à un format plateforme et artetv reprend 65% du contenu de la chaîne. En Europe, nous voulons avoir la même trajectoire que celle que nous avons connue au niveau franco-allemand. Nous croyons très fortement aux partenariats car de toutes façons, nous ne pouvons pas faire le poids face aux géants du secteur. Donc nous travaillons avec les producteurs, les chaînes, les streamers.

Le quota de 30% d’œuvres européennes pour les diffuseurs, y compris les streamers ?
Olivier Jollet
 : Les contenus locaux sont essentiels car il faut répondre aux besoins et aux identités des pays européens. Le public français par exemple adore les contenus français. Il faut parvenir à un équilibre pour satisfaire les différents publics et cela passe par la création de partenariats.

Andrea Scrosati : L’important, c’est de faire des séries de qualité. Si c’est le cas, elles se vendront et circuleront sur différents continents. Ce quota va peut-être permettre à de nouveaux acteurs de participer et jouera un rôle dans la diversification des catalogues, mais la base fondamentale restera le travail en amont

Bruno Patino : Ce qu’a démontré Arte, c’est qu’il y a esprit européen que partagent les séries scandinaves, espagnoles, tchèques, etc., même si les styles narratifs et les intrigues sont différents, avec un aspect plus tragique qu’épique par rapport aux séries américaines.

Comment se différencier ?
Superna Kalle : D’abord à travers les contenus. Ainsi, sur Starzplay, il y a beaucoup de contenus pour adultes : crime, sexe, etc. Ensuite, les partenariats sont essentiels comme avec Viaplay, Amazon, Apple, etc. Il faut être complémentaire, être la couche premium de certains services.

Olivier Jollet : Nous avons une plateforme gratuite, mais aussi payante dans 22 marchés. Il faut travailler dans différentes fenêtres pour réussir dans le streaming, et avoir un contenu qui soit un must pour tout le monde. Les grandes marques iconiques, Paramount par exemple avec sa célèbre montagne, nous permettent d’atteindre le public. Ensuite il y a les partenariats : être sur différents appareils, mais également travailler avec tous les autres. Avoir un bon produit high tech, c’est très important.

Le risque de cannibalisation (plus de contenus et de marques pour des spectateurs qui ne disposent que de 24 heures par jour) ?
Olivier Jollet
: Les études montrent que chaque fois qu’un nouveau streamer arrive sur marché, cela développe le marché qui est actuellement en croissance rapide. Il y a de la place pour différents produits. Combien ? C’est difficile à dire, mais la SvoD a un bel avenir.

Bruno Patino : Le marché est plus peuplé, mais il y a plus de diversité. Il y aura un phénomène de fatigue, mais les spectateurs veulent du choix. Tous les services de streaming vont pouvoir se développer au niveau international et local. Il y aura des niches. L’essentiel, c’est la ligne éditoriale. Pour le service public, l’ubiquité, c’est nouvelle exclusivité : il faut être présent partout, mais ne pas vouloir couvrir tous les genres de contenus.

Andrea Scrosati : Pour les producteurs, plus il y a d’acheteurs, mieux c’est. Mais tous les programmes ne sont pas faits pour toutes les plateformes. Il faut financer le développement, assurer la distribution, accompagner les créateurs et trouver le bon canal, la plateforme en adéquation avec la production. Ainsi, nous travaillons avec Disney+ qui a un positionnement très fort, mais aussi avec Arte.

Olivier Jollet : Il y a une jungle de contenus et pour le public, c’est difficile. Les enquêtes de marché le montrent : les spectateurs peuvent aimer une plateforme, mais ils ne veulent pas passer des heures à chercher. Il s’agit donc de présélectionner pour eux, avoir la possibilité de répondre à différents comportements de consommation. Mais cela ne passe pas par les algorithmes car même si les datas sont très importantes pour cerner les goûts des abonnés et avoir des mesures d’audience en temps réel, la machine ne peut pas remplacer les choix faits par des curateurs qualifiés et spécialisés dans différents types de programmation.

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