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Heino Deckert • Producteur

ma.ja.de. filmproduktion: entre réalité et fiction

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Quand il étudiait à l'Académie de cinéma et de télévision de Berlin Berlin, dans les années 1980, Heino Deckert n'aurait jamais imaginé qu'il deviendrait une personnalité du monde du documentaire respectée sur le plan international ou même qu'il ferait une carrière de producteur. "La seule chose que je n'ai pas étudiée à l'Académie, c'est le documentaire, précise-t-il. Je me suis davantage concentré sur le cinéma expérimental et le court métrage. Je n'avais pas du tout l'intention de devenir producteur, mais compte tenu de mes études de droit, mes collègues m'ont convaincu d'adopter ce rôle".

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En 1991, Deckert a monté la société de production ma.ja.de. filmproduktion avec deux partenaires. Le nom de leur entreprise se compose des deux premières lettres de leurs noms de famille respectifs. Très vite, Deckert a compris que la stratégie à adopter pour le genre de films qu'il voulait produire était de coproduire au niveau international, qu'il s'agisse de films allemands financés à l'étranger ou d'offrir une participation allemande à des projets étrangers.

La dimension internationale de son travail est devenue encore plus prononcée en 1995, quand Deckert a participé au programme de formation EAVE du Programme MEDIA. À cette occasion, il s'est lié à des producteurs comme Jens Meurer, Leontine Petit, Peter Brosens, Liam O’Neil et Sigve Endresen. Le résultat concret de la constitution de ce réseau pan-européen a été la création de la cooopérative d.net, qui regroupe sept producteurs qui ont depuis collaboré sur environ 30 coproductions internationales en 15 ans.

Une branche ventes est ensuite née de cette collaboration : d.net sales, gérée à Leipzig par Deckert. Ce dernier est le seul responsable des ventes depuis 2003 de ce qui porte à présent le nom de Deckert Distribution. "Nous sommes arrivés dix ans trop tôt avec notre idée de distribuer nos films sur Internet. Nous avions beaucoup de films à notre catalogue, mais la promesse de l'Internet ne s'est pas concrétisée comme on s'y serait attendu. (...) J'ai donc restructuré la branche ventes avec un catalogue de films beaucoup plus restreint".

En 2005, ma.ja.de. fiction s'est mise à participer à des fictions internationales sous le label "Documentary Filmmakers Go Feature" (litt. "des documentaristes passent à la fiction", ndlt). "J'y pensais depuis un certain temps, se souvient Deckert. J'avais envie de travailler sur des projets de fiction avec des réalisateurs de documentaires souvent à la limite entre les deux formats, comme c'est à l'évidence le cas de Peter Brosens, Jessica Woodworth et Sergei Loznitsa, ou quelqu'un comme Thomas Heise en Allemagne. On a tourné dans la steppe mongole, dans les Andes péruviennes et en Ukraine, et on a dû surmonter des obstacles géographiques et thématiques, mais la fiction donne plus de liberté, et le financement des fictions se passe différemment".

"ma.ja.de. défend le cinéma d'auteur, insiste Deckert, c'est-à-dire des films qui portent distinctement la signature de gens qui cherchent à accomplir quelque chose, ainsi que des films qui stimulent une vie dans les cinémas".

Le premier projet réalisé sous le label ma.ja.de. était Khadak [+lire aussi :
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de Peter Brosens et Jessica Woodworth, qui a fait son avant-première aux Journées des Auteurs-Venice Days en 2006 et reçu le Lion du futur du meilleur premier long métrage de fiction. L'année dernière, leur deuxième film de fiction, Altiplano [+lire aussi :
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, a été sélectionné à Cannes et cela fait à présent douze mois qu'il circule avec succès dans les festivals du monde entier.

Il fut bien plus difficile pour ma.ja.de. fiction de financer son troisième projet, My joy [+lire aussi :
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de Sergei Loznitsa, présenté en compétition au dernier Festival de Cannes. Deckert explique : "Il aurait semblé tout à fait logique, compte tenu de l'histoire du film, qu'on coproduise avec la Russie, mais voilà le dilemme quand on coproduit en Russie : nous avons souvent été très près d'obtenir les fonds, mais finalement nous avons dû nous adresser à l'Ukraine".

Pour ce qui est de l'avenir, Deckert y voit plus de fictions (une ou deux par an) et moins de gros documentaires que jusqu'ici (la moyenne de ma.ja.de. ayant atteint 15 documentaires par an). Pour soutenir cette stratégie, Deckert a déjà commencé de restructurer sa société et de la préparer aux défis futurs et au marché international de la fiction.

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