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Daniela Elstner • Exportatrice

Les ambitions lucides de Doc & Film International

par 

Rencontre avec Daniela Elstner qui a pris la direction de la société française de ventes Doc & Film International depuis fin 2008 après neuf années à la tête des ventes à l’étranger chez Les Films du Losange.

Cineuropa : A la veille du Marché du Film de Cannes 2011, quelle est votre analyse sur l’apparent et récent regain des ventes de films dans le monde ?
Daniela Elstner : Il y a un petit renouveau. Les acheteurs sont de nouveau assez curieux et cherchent des films qui ne sont pas si faciles au premier abord. Le gros souci, c’est qu’ils n’investissent pas pour autant plus d’argent. A Berlin, le marché était assez vif : les distributeurs achètent, mais à des prix en relation directe avec les possibilités du film en termes d’entrées maximum. Ils ne comptent plus sur les ventes TV qui se sont écroulées, ni sur le marché du DVD qui plonge partout. Ils font leurs calculs et leurs offres sont assez petites. Il y a cependant toujours des exceptions, les trois ou quatre films qui ont plusieurs offres par territoire et pour lesquels existent des marges de négociation.

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La crise des années précédentes a-t-elle changé les vendeurs ?
Cela a profondément bouleversé notre métier. Nous devons beaucoup plus accompagner les films et s’assurer d’éventuelles remontées de recettes. Et si la concurrence entre vendeurs joue pour les acquisitions, nos problématiques communes sont devenues si importantes que nous avons besoin nous allier comme avec Europa International (news) pour discuter avec le Programme Media ou comme avec l’ADEF à l’échelle française. Nous devons valoriser notre métier et notre expertise sur lesquels les producteurs comptent pour boucler le financement de leurs films.

L’écart se creuse t-il, en fonction de la taille des structures, entre les différentes sociétés de ventes internationales ?
Il existe en France un tissu de vendeurs reflétant assez bien toutes sortes de gammes de réalisateurs de films et de productions. Des indépendants comme Films Distribution ou Memento ont réussi et n’ont pas cédé face à la crise. Il y a toujours un facteur chance, mais pas quand un line-up compte en quelques années une Palme d’Or, un Lion d’Or et un Ours d’Or. Bien sûr, les investissements des groupes ou des gros indépendants comme Wild Bunch se font à de tels niveaux que les concurrencer est difficile. Mais nous les concurrençons par d’autres choses : un service après-vente impeccable, une proximité dans le dialogue quotidien… Les plus petits vendeurs indépendants auraient néanmoins besoin de soutien pour pouvoir prendre plus de risques. Cela serait bénéfique pour la production car tous les films, y compris ceux sélectionnés dans les grands festivals, ne sont pas forcément dans la vocation des gros vendeurs. Or, nous refusons parfois ces films car nous ne pouvons pas les absorber.

Quelles sont vos ambitions pour ce marché cannois ?
Avec L’exercice de l’Etat [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Pierre Schoeller
fiche film
]
(article) de Pierre Schoeller au Certain Regard, nous vendons un film qui va surprendre avec un ministre confronté à ce que l’Etat lui impose et à ses propres idéaux. A la Quinzaine des réalisateurs, nous avons La fin du silence [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Roland Edzard (article), un premier long très étonnant, maîtrisé, se déroulant dans une forêt avec une angoisse constante et une violence sous-jacente qui explose. Nous avons également à la Quinzaine El Velador et nous allons aussi prévendre au marché entre autres La folie Altmayer de Chantal Akerman (article) et L’œil de l’astronome de Stan Neumann (article), mais également projeter The Fatherless [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
de l’Autrichienne Marie Kreutz (compte-rendu).

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