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Michel Hazanavicius • Réalisateur

“J'ai essayé de faire le film le plus humain possible”

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- CANNES 2014 : Cineuropa a recueilli les propos du réalisateur oscarisé Michel Hazanavicius à la sortie de la projection de The Search

Michel Hazanavicius  • Réalisateur

Cineuropa a recueilli les propos du réalisateur oscarisé Michel Hazanavicius à la sortie de la projection de The Search [+lire aussi :
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Q&A : Michel Hazanavicius
fiche film
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présenté en avant-première en compétition du 67e Festival de Cannes. D'une part, le film met en scène Bérénice Bejo, spectatrice des dommages collatéraux du conflit tchétchène de 1999 et de l'autre, l'initiation à la violence d'un militaire russe entraîné dans le cercle vicieux de la guerre. 

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Après le succès de The Artist [+lire aussi :
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interview : Michel Hazanavicius
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, est-ce qu'il a été plus simple de faire ce film ?
Michel Hazanavicius : Je n'ai jamais eu l'impression de faire des films simples. Ma démarche part toujours d'un ou de plusieurs désirs. Je voulais raconter cette histoire qui a été peu racontée en dehors des journalistes qui l'ont traitée dans le cadre de l'actualité de l'époque. L'histoire avait cette temporalité limitée avant de tomber dans l'oubli. Il était essentiel pour moi de la raconter au cinéma pour qu'elle demeure. En faisant The Artist, j'ai fait un pari un peu fou en faisant tout ce qu'il ne fallait pas faire en tant que réalisateur pour obtenir un film qui s'est avéré être un succès commercial. Après ça, je me suis retrouvé avec beaucoup de portes ouvertes et je me suis dit que c'était le bon moment pour aller dans cette voie ambitieuse, mais nécessaire.

Quel a été votre travail d'adaptation lorsque vous avez revisité le film américain de 1948 ?
Le film est librement inspiré du film de Fred Zinnemann. J'ai compliqué l'histoire en ajoutant l'itinéraire du soldat qui perd son humanité et en la croisant avec celle de l'enfant qui, dans le film original, est un soldat américain. Après, il s'agissait surtout d'adapter cette histoire aux ingrédients du conflits modernes. Le conflit tchétchène, c'est une guerre qui a fait 80% de victimes civiles par opposition aux 20% de la première guerre mondiale. Pour la deuxième guerre mondiale, le ratio était de 50/50. Entre 1914 et 2014, le rapport entre les victimes civiles et militaires s'est inversé. Forcément, ces paramètres donnent un film très différent de l'original. 

Est-ce que vous avez conçu ce film comme un message politique ?
Le film ne met pas en cause des personnes. J'ai essayé de faire le film le plus humain possible avec des personnages qui n'ont pas de convictions politiques. Au moment du tournage de cette histoire, nous ne savions pas qu'elle allait se répéter prochainement avec presque les mêmes intervenants en cause. Tout ça est décidément très actuel et ça concerne forcément la politique, européenne notamment. 

Un des segments du film est très similaire au Full Metal Jacket de Stanley Kubrick. Est-ce que cette référence évidente a mis de la pression supplémentaire sur le tournage ?
Oui. Je ne prétend pas jouer dans la même cour que Kubrick bien sûr, mais j'ai revu Full Metal Jacket avant de faire le mien pour m'inspirer de son traitement et de sa construction très complexe. Le personnage de mon film change du tout au tout comme c'est aussi le cas dans le film de Kubrick. Ca met une sacrée pression, mais aujourd'hui, on ne peut plus rien filmer sans l'ombre d'un maître qui l'a déjà fait parfaitement avant vous. Il faut se lancer et s'approprier la matière, sinon on ne fait rien du tout.

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