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Marek Hovorka • Directeur du festival de Jihlava (JIDFF)

"Une sélection radicale et de nouveaux talents"

par 

- Marek Hovorka, directeur du Festival international du documentaire de Jihlava, s’est entretenu avec Cineuropa pour nous expliquer le concept et les objectifs de la 19ème édition qui s'annonce

Marek Hovorka  • Directeur du festival de Jihlava (JIDFF)

Nous avons rencontré Marek Hovorka, directeur du festival et responsable principal de la programmation du Festival international du film documentaire de Jihlava, pour mieux comprendre le concept et les objectifs de la 19ème édition de ce rassemblement qui se tiendra du 27 octobre au 1er novembre. 

Cineuropa : Le comité de programmation du JIDFF n’est composé que de trois personnes : Petr Kubica, Andrea Slovakova et vous-même. Comment réussissez-vous à gérer les différentes sections ? Comment se déroule le processus de sélection et combien de postulants sont réellement invités à participer au festival ?
Marek Hovorka : Il existe différentes manières d’organiser la programmation d’un festival de cinéma. Pour ma part, je ne crois pas en la démocratie dans ce domaine. Le JIDFF n’est pas un festival ouvert à n’importe quel film ; c’est la raison pour laquelle nous ne sommes que trois dans le comité de programmation. Nous souhaitons nous concentrer sur un profil clairement identifié de films d’auteurs novateurs, répartis en trois grandes catégories géographiques (international, Europe centrale/Europe de l’est, films tchèques) et correspondant à deux genres stylistiques en particulier (documentaires et films documentaires expérimentaux). 

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Je ne saurais dire la proportion de films sélectionnés par rapport au nombre de candidatures, mais il est pour nous essentiel de procéder à une réelle sélection tout en gardant un esprit ouvert. Nous encourageons les réalisateurs à nous proposer leurs films, et, de toute évidence, les films qui n’ont encore jamais été présentés en avant-première ont beaucoup plus de chances de faire partie de la sélection. La programmation de cette année comportera 58 avant-premières mondiales, 9 avant-premières internationales et 11 européennes. La composition définitive de la sélection nous réserve toujours son lot de surprises intéressantes. 

L’Opus Bonum, section principale du festival, regroupe des documentaires de styles, de durées et d’origines variés : quel est le principe fédérateur de la sélection pour cette compétition ?
La sélection est radicale. Il est important de considérer ces films d’un point de vue cinématographique et pas seulement en tant que documentaires. Chaque réalisateur s’aventure sur un chemin cinématographique qui lui est propre, c’est pourquoi la sélection de films est très diverse. Je suis le peuple, vainqueur de l’Opus Bonum de l’année passée, en est un parfait exemple : il a été présenté en avant-première à Jihlava, puis a été projeté dans divers festivals à travers le monde, y compris dans la sélection ACID du festival de Cannes.

Nous ne cherchons pas seulement à présenter des films différents, nous voulons aussi créer un festival différent. Cette volonté se voit tout particulièrement dans notre manière de composer nos jurys, un système sans nul doute unique en son genre : le jury de l’Opus Bonum par exemple ne comporte qu’un seul membre, mais il s’agit toujours d’un réalisateur éminent, tel que Victor Kossakovsky l’année dernière. Pour la section Fascinations, nous invitons un réalisateur ou un critique de cinéma expérimental et sa famille, pour qu’ils choisissent ensemble le vainqueur. Nous accueillerons cette année Elena Gui, artiste multimédia, et Emmanuel Lefrant, réalisateur de film expérimental et distributeur. 

La section Between the Seas rassemble les films d’une zone géographique dont le découpage un peu vague inclut l’Europe Centrale et l’Europe de l’Est, mais aussi les pays des Balkans et du Caucase. Quelle est l’idée dominante, le point commun des films de cette section, en dehors de leur provenance géographique ?
L’idée est de se focaliser sur une région dont on distingue une histoire et une culture communes et qui ne prend pas part aux relations traditionnelles et aux systèmes de coopération existant avec l’Europe occidentale. Si vous vous penchez de plus près sur la programmation des grands festivals d’Europe de l’ouest, vous verrez qu’ils s’intéressent davantage aux productions de leur région bien sûr, mais aussi à celles d’Amérique Latine, d’Amérique du Nord et d’Asie. Si vous réussissez à y trouver deux ou trois documentaires d’Europe de l’est, c’est un véritable exploit.

Notre objectif c’est également de mettre en lumière de nouveaux talents et de présenter des films qui montrent les gens qui vivent dans des pays situés « à l’est de l’ouest », des films qui vous montrent une manière différente de voir la vie. Et, autant que je puisse en juger, l’Europe de l’est attire à nouveau de plus en plus l’attention sur elle. 

Une large part de la programmation est consacrée aux films expérimentaux. L’édition de cette année introduit même pour la première fois la section de cinéma expérimental tchèque dans la compétition.
En ce qui concerne les films des sections Fascinations et Exprmntl.cz, nous choisissons toujours des films expérimentaux qui présentent des caractéristiques de films documentaires. Cette édition est également un peu spéciale, car il s’y tiendra la « Conférence Fascinations », la première conférence traitant de thèmes se rapportant au cinéma expérimental. Il y aura donc vraiment beaucoup à découvrir dans nos sections de cinéma expérimental !

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(Traduit de l'anglais)

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