21/05/2003 - «Tripler la promotion des coproductions»: c’est la solution suggérée par le président du Club des Producteurs pour lancer le cinéma européen.

Rencontre sur la Croisette avec Jean Cazès, président du Club des producteurs européens, qui réunit 52 sociétés indépendantes issues de 18 pays. Paroles d'expert sur la conjoncture de la coproduction en Europe.

Comment analysez-vous la hausse des coproductions européennes?
«Les producteurs européens ont subi une crise assez nette des pré-financements par le marché, heureusement compensée par une croissance des financements de type tax-shelter. Aujourd'hui, il est quasiment impossible de faire un film en Europe sans coproduction».

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N'y a t-il pas un risque de concurrence entre les pays pour attirer les coproductions?
«Les tax-shelters ou les subventions régionales sont souvent liées aux dépenses sur place, ce qui augmente la complexité du montage des coproductions. Fabriquer les films devient plus proche du financement et s'éloigne de l'artistique. Mais les Etats et les régions d'Europe sont heureusement ouverts d'un point de vue artistique et financent des films qui ne sont pas de leur nationalité».

Quels sont les obstacles à l'essor des coproductions européennes?
«Il y a peu d'obstacles, sinon la restriction absurde du tax shelter allemand qui empêche les coproductions européennes, et le non-renouvellement éventuel du sale & leaseback anglais dans un an et demi.Sur le plan industriel, le frein principal est le manque de succès des films européens en dehors de leurs marchés nationaux. Un problème de méconnaissance par chaque public des stars, des réalisateurs et des idées des autres européens. Il faut donc promouvoir de façon «violente» les films européens populaires de qualité, en choisir un nombre raisonnable et doubler ou tripler leur montant de promotion naturel. Cet investissement sera perdu à court terme mais gagnant à long terme avec la création d'une véritable public européen».