Sylvie Suire • Administratrice, Cinemed Meetings
"Les réalisateurs peuvent continuer à avancer sur leurs projets"
par Fabien Lemercier
- Rencontre avec Sylvie Suire, administratrice des Journées Professionnelles du Cinemed, le Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier
Décryptage des Cinemed Meetings, trois journées dédiées aux professionnels les 25, 26 et 27 octobre, à l'occasion de la 38e édition du Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier, avec Sylvie Suire, administratrice des Journées Professionnelles du Festival du Cinéma Méditerranéen.
Cineuropa : Quels sont les objectifs principaux des Cinemed Meetings ?
Sylvie Suire : Il s'agit de mettre en relation les réalisateurs avec des producteurs qui sont en grande majorité français, mais qui viennent également d'autres pays de la Méditerranée. Tout est né autour des Bourses d'aide au développement qui en sont cette année à leur 26e édition. Elles permettent à des cinéastes de pitcher leurs projets de longs métrages devant un jury et de remporter des bourses dotées notamment par le CNC. Ainsi, les réalisateurs peuvent continuer à avancer sur leurs projets en bénéficiant d'aides financières et de résidences d'écriture. Autour de cela, nous avons souhaité étoffer la proposition. En effet, les réalisateurs venaient pour deux ou trois jours, ils pitchaient pendant une demi-heure et c'était terminé, ils attendaient les résultats. Or, comme nous avons beaucoup de professionnels présents à Montpellier dans le cadre du festival, autant donner aux cinéastes la possibilité de les rencontrer lors de rendez-vous individuels. Cela permet d'avoir des contacts beaucoup plus personnalisés et qui peuvent aller au-delà du projet pitché et concerner l'ensemble des projets que les réalisateurs ont en cours.
Quels sont les critères de sélection pour les Bourses d'aide au développement (lire la news sur les projets retenus cette année) ?
Il faut évidemment que le porteur du projet soit originaire de l'un des pays de la Méditerranée ou, s'il s'agit d'un réalisateur français, que le sujet traite de la Méditerranée. Ensuite, on choisit des projets qu'on a envie de défendre artistiquement, qui sont cohérent en termes de budget. Il y a des échelles économiques complètement différentes avec cette année pour les 15 projets sélectionnés, des budgets allant de 464 000 euros à 2M€. Et nous regardons également bien sûr ce que les réalisateurs ont fait avant puisqu'ils doivent compter au moins un court à leur actif. De plus, nous essayons d'avoir une diversité au niveau représentativité des pays de la Méditerranée.
Quid de la section "Du court au long" ?
Nous avions constaté que près de 50% des projets en lice pour les Bourses d'aide au développement étaient issus de "court-métragistes" qui étaient venus en compétition chez nous. Donc, nous avons décidé l'année dernière d'inventer cette section "Du court au long" et de l'insérer dans les Journées professionnelles. Elle permet aux réalisateurs sélectionnés avec un court en compétition au Cinemed de nous proposer un projet ou plusieurs projets de long métrage qu'ils ont envie de développer. Si c'est le cas, nous les présentons aux professionnels présents à Montpellier qui peuvent aussi rencontrer ces cinéastes lors de rendez-vous individuels. C'est une opportunité de trouver un producteur, un coproducteur, un financeur, ou des gens qui vont vous aider à progresser sur l'écriture. D'ailleurs, trois projets qui avaient été présentés en 2015 à "Du court au long" ont continué à avancer et ont été sélectionnés cette année pour la Bourse d'aide : Le boulevard Babel de Gheorge Preda, La mort des chevaux noirs de Ferit Karahan et Les Quinze de Michel Zarazir. Et en compétition et au Panorama longs métrages, il y a trois films qui sont passés par la Bourse d'aide. A Montpellier, nous sommes très attachés à ce type de suivi.
Quelles sont les ambitions de croissance des Cinemed Meetings?
Le nombre de professionnels qui viennent chaque année est en augmentation, le nombre de rendez-vous pris avec les projets aussi. Cela se développe petit à petit. Il n'est pas question de faire un marché du film, ni d'être en concurrence avec de grosses plateformes de coproduction existant déjà depuis des années, mais nous commençons à fédérer de nombreux professionnels qui font le déplacement à Montpellier car ils savent qu'ils vont y découvrir un certain type de projets.
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