email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Silvia Luzi, Luca Bellino • Réalisateurs

“Nous cherchions des protagonistes réels pour Il cratere"

par 

- VENICE 2017 : Il cratere, des documentaristes Silvia Luzi et Luca Bellino, est présenté à la Semaine de la Critique de Venise

Silvia Luzi, Luca Bellino  • Réalisateurs
(© Leonardo Kurtz / Settimana Internazionale della Critica)

L’histoire du premier long-métrage de fiction du duo de documentaristes Silvia Luzi et Luca Bellino parle d’un père qui mise tout sur les capacités vocales de sa fille adolescente pour parvenir à la rédemption sociale. Pour Il cratere [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Silvia Luzi, Luca Bellino
fiche film
]
, sélectionné à la Semaine de la Critique de la Mostra de Venise, les réalisateurs ont choisi deux acteurs amateurs napolitains qui sont père et fille dans la vie réelle : Rosario est un vendeur ambulant de peluches et Sharon est une jeune chanteuse néomélodique.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Cineuropa : L’idée du film est-elle née après avoir rencontré les protagonistes ?
Silvia Luzi et Luca Bellino : L’histoire était déjà définie, les éléments réels ont été ajoutés ensuite, mais bien entendu, le scénario a été adapté aux protagonistes. Pour trouver ce que nous cherchions, nous avions besoin de personnages réels, d’une véritable relation père-fille, de vrais costumes et de vrais décors. C’est l’idée que nous nous faisons du cinéma.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement touché chez Rosario et Sharon ?
Le talent incroyable de Rosario et le visage angélique de Sharon. Rosario n’a pas conscience de son talent, de ce visage qui communique l’angoisse, la persévérance et la colère. Nous avons travaillé avec eux de manières totalement différentes. Rosario avait déjà tout en lui ; il était simple de le faire ressortir, tout est très viscéral. Sharon, en revanche, devait préparer ses scènes de temps en temps. Chaque scène était répétée pendant plusieurs jours, mais nous les avons tournées dans l’ordre chronologique. Ils ont découvert comment progressait l’histoire et nous avons discuté de toutes les scènes ensemble, en particulier avec Rosario, qui nous a même aidés à écrire le scénario. La nuit, avant de commencer le tournage, il écrivait souvent ce qu’il allait nous proposer le lendemain. Et certaines des ses suggestions ont été ajoutées au film.

Était-ce un travail de longue haleine ?
C’était un travail long et complexe, parce qu’ils ont dû changer leur tempérament complètement : Sharon est normalement joviale, elle rit et plaisante comme une jeune fille de 15 ans. Elle devait pourtant interpréter un personnage très pensif, qui parle peu. Elle devait exprimer son soi intérieur à travers le regard. Nous avons en revanche transformé Rosario en un père à la volonté forte, qui doit réprimer sa colère et l’exprimer grâce à son visage. C’était un véritable défi pour eux.

Quelle a été la plus grande difficulté ?
Expliquer aux protagonistes ce que nous voulions faire au début. Après les premières scènes, lorsqu’ils ont compris le système que nous avions mis en place, les choses se sont déroulées sans encombre. 

Pourquoi avoir choisi la musique néomélodique ?
Ce monde m’intéressait parce que c’est l’un des rares domaines où la reconnaissance est immédiate. C’est un univers nombriliste, restreint à un petit cercle de villes et villages de Campanie, mais si la chanson est bonne, il la regarde à la télévision et la chante tous après une semaine.

Aviez-vous des modèles ou des références cinématographiques ?
Il y a beaucoup de références claires aux Frères Dardenne, à Truffaut et Kiarostami pour leur travail avec des adolescents amateurs, mais pas d’un point de vue stylistique... Durant le tournage, nous ne pensions à personne en particulier, c’était la première fois que nous nous sommes retrouvés dans une situation où nous étions libres de travailler à notre guise et de faire exactement ce que nous voulions, dans une liberté totale – y compris lors de la production. S’il y a des références, elles sont complètement involontaires.

Rosario place des caméras dans toute la maison. Comment l’idée de ces enregistrements vous est-elle venue ?
L’idée de créer un cratère dans le cratère. La maison devait devenir un endroit confiné, pour ne pas dire une prison. En effet, l’absence de reconnaissance sociale nous pousse à nous enfermer dans notre petit monde et à le défendre. C’est une combinaison entre le fait de contrôler et de protéger sa fille qui se produit lorsqu’elle tombe amoureuse. Il ne tient pas à devenir riche ; il s’agit de rédemption sociale. Rosario se rebelle – c’est une rébellion excentrique et peu enthousiaste, mais cela n’en reste pas moins une rébellion. Sharon se rebelle également. C’était le point de départ du scénario – deux rebelles destinées à se confronter.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy