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SÉRIES MANIA 2024 Séries Mania Forum

Pierre-Emmanuel Fleurantin • Producteur de Antilia

"Tout cela pousse la créativité avec une industrie française de la série en plein développement"

par 

- Le co-pilote de la société française Ego Productions évoque son projet présenté aux Co-Pro Pitching Sessions de Séries Mania Forum

Pierre-Emmanuel Fleurantin • Producteur de Antilia

Bien connu côté cinéma via Paprika Films (avec des succès comme Deux et La panthère des neiges), Pierre-Emmanuel Fleurantin est également très actif sur le versant audiovisuel chez Ego Productions (Groupe Mediawan) qu’il pilote avec Vincent Mouluquet. Nous avons rencontré le producteur français pour évoquer le projet de série Antilia (6 x 52'), sélectionné aux Co-Pro Pitching Session de Séries Mania Forum (lire l’article).

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Cineuropa : De quoi parle Antilia ?
Pierre-Emmanuel Fleurantin :
Le projet est porté par la même équipe que De grâce, avec Maxime Crupaux et Baptiste Fillon à l’écriture et Vincent Maël Cardona (révélé à la Quinzaine 2021, à Cannes, avec Les Magnétiques [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Vincent Maël Cardona
fiche film
]
) à la réalisation. Après Le Havre et ses docks, nous cherchions une autre arène et nous en avons trouvé une assez incroyable : Saint-Martin, aux Antilles. Cette île partagée entre la France et les Pays-Bas est à la fois un paradis et un enfer avec d’un côté les belles plages, le rêve caribéen avec les touristes qui boivent leurs mojitos, et de l’autre de la prostitution, de la drogue (car c’est un carrefour des routes européennes et américaine du trafic), des casinos et historiquement beaucoup de blanchiment d’argent. Antilia va raconter l’histoire d’une famille locale, une mère et ses trois enfants, qui travaille pour différentes mafias internationales et qui blanchit de l’argent à travers plusieurs de ses entreprises dans le BTP, les casinos, etc. La série démarre alors que la famille est en train de construire un hôtel en blanchissant l’argent d’une mafia calabraise. Mais en creusant, ils découvrent un charnier d’esclaves. Sous pression et en tension, ils tentent de le cacher, mais l’information finit par circuler dans l’île. Et ils sont aussi sous la surveillance de la police qui veut les faire tomber. C’est également la période des cyclones avec l’arrivée potentielle d’un ouragan aussi puissant qu’Irma qui avait complètement dévasté l’île en 2017…

Pourquoi avoir voulu enchaîner avec l’équipe de De grâce ?
D’abord parce que nous avons adoré travailler ensemble. De grâce qui était en compétition à Séries Mania l’an dernier, a été un très beau succès artistique et d’audience sur Arte avec plus de 3,5 millions de visionnages sur la plateforme Arte.tv en plus d’une très bonne audience en linéaire. Arte nous a donc renouvelé sa confiance pour lancer un nouveau projet. Ici, à Séries Mania Forum, nous cherchons des coproducteurs, des préachats ou des plateformes pour l’international.

Quel serait votre planning idéal ?
Nous sommes en train de travailler sur les arches narratives, donc le tournage est envisagé en 2025. D’ailleurs, il ne se déroulera peut-être pas à 100% à Saint-Martin, une partie aura peut-être pour cadre la Guadeloupe ou la Martinique avec qui nous sommes déjà en discussions.

Quelle est la ligne éditoriale d’Ego Productions ?
Nous avons produit énormément de séries, notamment 123 épisodes d’Alice Nevers (une série dont il est possible qu’elle soit réactivée à l’avenir) ou encore Zone blanche. Notre ligne éditoriale, c’est l’exigence que ce soit pour des productions destinées principalement au marché national ou pour des objets artistiques avec une vocation plus internationale, une capacité à circuler davantage comme Zone blanche et De grâce qui sont plutôt sur ce créneau à travers leur "production value" et le positionnement de genre.

Quelle est votre analyse du marché actuel de la série, en plein boom, ultra concurrentiel avec néanmoins des investissements des plateformes en ralentissement ?
Si l’on regarde quelques années en arrière, il y a vraiment eu une croissance forte des volumes de production. Il y avait un peu un côté meilleur des deux mondes : des productions importantes pour le chaînes hertziennes et un afflux financier des plateformes non négligeable. C’est vrai que depuis un peu plus d’un an, on sent qu’il y a une rationalisation de l’investissement des plateformes que ce soit chez Disney, chez Netflix, Paramount+ qui a gelé ses investissements, etc. C’est l’effet d’un marché international de la plateforme qui était très concurrentiel avec leurs lancements et de la recherche d’un équilibre économique que certaines ont atteint, mais d’autres non, d’où la rationalisation actuelle. Et l’on est sans doute pas au bout des phénomènes de concentration pour les plateformes de moyenne envergure lancées par les studios américains. Cependant, en France, nous avons la chance d’avoir eu des autorités compétentes qui ont très bien négocié les obligations d’investissements des plateformes dans la production, même si toutes les plateformes n’ont pas encore signé d’accord. Car il y a l’enjeu de la façon dont la France va se placer à l’échelle internationale parmi les nations productrices de programmes audiovisuels, en étant capable de les exporter et de toucher des spectateurs dans le monde. Derrière les États-Unis qui ont quasiment hors jeu, il y a la Corée du Sud et en Europe, le Royaume-Uni, l’Espagne, la France et l’Allemagne. Il faut se positionner et les obligations d’investissements permettent de fabriquer beaucoup de séries, donc potentiellement des séries très "successful" comme on le voit sur Netflix avec des séries françaises qui font des cartons ces derniers temps au niveau international. Tout cela pousse la créativité avec une industrie française de la série en plein développement, et il faut s‘en féliciter, même si cela génère un peu de saturation au niveau de la disponibilité des scénaristes, des comédiens et des techniciens.

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