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BERLINALE 2019 Compétition

Hans Petter Moland • Réalisateur de Out Stealing Horses

"Cette histoire vous donne l'impression d'avoir partagé un peu la vie de quelqu'un d'autre"

par 

- BERLIN 2019 : Cineuropa a rencontré le Norvégien Hans Petter Moland pour discuter de Out Stealing Horses, adapté du best-seller de Per Petterson

Hans Petter Moland  • Réalisateur de Out Stealing Horses

Hans Petter Moland, de retour en compétition à Berlin, après la comédie noire Refroidis [+lire aussi :
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(2014), avec Out Stealing Horses [+lire aussi :
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, où Stellan Skarsgård joue un homme d’une soixantaine d’années qui reconnaît soudainement une personne de son passé, oubliée depuis longtemps, est une adaptation du roman du même nom de Per Petterson. Cependent, comme l'espère le réalisateur, c’est un film qui, avec un peu de chance, a ses qualités propres.

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Cineuropa : L’histoire démarre en 1948, mais le roman de Per Petterson voyage à travers le temps – un peu comme la mémoire elle-même, qui n’est pas exactement linéaire. A-t-il été difficile de rendre cela ?
Hans Petter Moland :
C’est une histoire qui s’étend sur 60 ans, et elle n’est résolument pas linéaire. C’est en partie ce qui fait que le roman fonctionne, mais cela peut être difficile dans un film. Pour moi, c’était surtout un souci en termes de rythme et de musicalité – alors qu'on peut lire un livre à son propre rythme. Ces personnages ont des problèmes non résolus, mais ils ont accepté les limites qui leur sont imposées. Après tout, les moments les plus cruciaux dans nos vies arrivent souvent dans des circonstances les plus banales. Généralement, je ne lis pas des livres avec l’intention d’en faire des films, mais celui-ci est formidable et il parvient à dire beaucoup de choses, aussi dans tout ce qu’il ne dit pas. Il y a la description de l’environnement autour des personnages, de la nature, des détails variés de la vie de cet homme... Ils sont vivants et riches, et ils vous donnent une idée de l’endroit et du personnage. Cette histoire vous donne l’impression de faire partie de la vie de quelqu’un d’autre. 

L’humour noir de Petterson me rappelle vos films précédents. Est-ce que vous avez essayé de l’impliquer dans la démarche ?
Per a décidé de ne pas s’impliquer. Il était préoccupé par la personne qui allait l’adapter : je lui ai dit comment je voulais le réaliser, et je pense que ça lui a plu. C’est un roman que l’on doit respecter – ou du moins certaines de ses qualités, comme cette structure très organique et une certaine atmosphère. Ce sont les choses que j’ai pu utiliser comme lignes directrices. Mais l’audience (ou n’importe qui d’autre, d’ailleurs) ne bénéficierait pas d'un respect à la lettre du roman. Avant toute chose, il faut faire un bon film. Je serais incapable de vous dire où le roman se termine et où le film commence. Avec les bons romans, je ne me rappelle jamais qui a remporté l’argent ou la fille. Je doute que les gens remarqueront ce que j’ai décidé d’évincer. 

À chaque fois que je discute avec Stellan Skarsgård, on parle d’abord de son nouveau film et puis on en vient à parler des vôtres. Comment votre relation fonctionne-elle ?
Tout d’abord, nous nous amusons beaucoup ensemble. Quand on fait un film, il faut être prêt à expérimenter et à faire des erreurs. Faire cela avec quelqu’un en qui vous avez confiance et qui n’a pas peur de l’échec est un aspect important. Stellan est un homme très généreux. Vous lui avez parlé, donc vous savez qu’il a les pieds sur terre, mais il vise aussi l’excellence. Et il donne envie aux autres de l’atteindre également.

Je ne pense pas être unique à cet égard, mais à chaque fois que je travaille avec quelqu’un qui est vraiment talentueux, comme Stellan l’est sans conteste, je veux développer cette relation. J’ai plusieurs autres acteurs avec qui j’ai travaillé pendant des années, comme Bjørn Floberg et Gard B Eidsvold,  par exemple : ils ont tous les deux joué dans Aberdeen et Un chic type [+lire aussi :
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, et ils se retrouvent dans ce film. C’est presque comme avec une compagnie de théâtre de répertoire ! Avec les films, il y a déjà assez de pression comme ça, et quand on injecte un côté ludique, cela aboutit généralement à un meilleur résultat. En Islande, ils appellent un réalisateur un leikstjóri, ce qui veut littéralement dire un "maître de jeu". C’est une manière très charmante de décrire l’essence de ce métier. 

Pourtant vous ne les laissez pas tellement jouer avec le dialogue. C'est un film qui se délecte en silence.
Il y avait certainement plus de dialogues dans mes films américains. Plus tard dans la vie, j'ai réalisé que mon âme était norvégienne. Quand on décrit des êtres humains, leur dimension physique est complètement sous-estimée, alors qu'on cache souvent ses sentiments quand on parle, on essaie de dissimuler nos émotions sous de l'éloquence. S'il y a peu de dialogues, il y a beaucoup d'expression physique. Danica Curcic a trois répliques dans tout le film, mais elle est une présence cruciale. La force de ce personnage repose surtout dans les choix qui ne sont pas expliqués.

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(Traduit de l'anglais)

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