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TORONTO 2019 Contemporary World Cinema

Daniel Joseph Borgman • Réalisateur de Resin

"L'amour sans un potentiel de liberté devient toxique voire destructeur, à terme"

par 

- Nous avons discuté avec le Néo-Zélandais Daniel Joseph Borgman du paradis brisé isolé qu'il dépeint dans son troisième long-métrage, Resin

Daniel Joseph Borgman  • Réalisateur de Resin

Le Néo-Zélandais Daniel Joseph Borgman, connu surtout pour ses premiers travaux, présentés au Festival de Berlin, The Weight of Elephants [+lire aussi :
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, crée dans son troisième long-métrage, Resin [+lire aussi :
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, un paradis brisé et isolé. Après la première du film dans la section Contemporary World Cinema du 44e Festival international du film de Toronto (5-15 septembre 2019), nous avons discuté avec le réalisateur des challenges posés par cette histoire, de la signification de l'amour paternel et de son travail avec son actrice principale.

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Cineuropa : Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans le récit d'une histoire aussi fascinante et qu'est-ce qui vous a projeté sur le grand écran ? Avez-vous rencontré des difficultés lors de ce processus ?
Daniel Joseph Borgman :
L'histoire, qui est totalement fictionnelle, s'inspire du livre Resin, écrit par Anne Riel. J'ai été plutôt chanceux que Louise Vesth et Peter Albæk, de Zentropa, me confient ce projet et le fassent avec ma productrice de longue date, Katja Adomeit. Le plus dur a été de trouver ma manière à moi de raconter l'histoire. Ce qui me plaisait, c’était la présence de la nature dans l'histoire, le rapport entre le grotesque et la beauté, et la façon dont tout cela reflétait la relation père-fille. Cela a le don d'être à la fois beau et très sombre.

Le père, dans cette histoire, crée un environnement suffocant et isolé dans les profondeurs de la forêt. A-t-il été difficile pour vous de "recréer" ce paradis isolé ?
Il était très important pour moi d'être en mesure de passer beaucoup de temps sur le lieu et je souhaitais surtout que tout ait un aspect vivant à l'image. Nous avons donc entièrement construit une petite maison dans les vastes étendues d'une forêt danoise  - notre hébergement se trouvait à quelques mètres seulement du plateau. Ainsi, nous étions en mesure de nous plonger complètement dans cet environnement, de passer du temps dans la nature et de mettre en place un processus pour déterminer la façon de filmer l'endroit. En outre, j'ai personnellement passé une bonne partie de mon temps à m'y promener à pied, ce qui nous a permis de régler quelques détails. D'une certaine manière, tout a grandi sous nos yeux, comme un jardin.

Resin est une histoire intense sur l'amour et l'affection d'un père ; que signifie cet amour pour vous ?
Oui. Je pense, pour dire les choses le plus simplement possible, qu'il s'agit ici de prendre conscience du fait que l'amour doit aussi être synonyme de liberté. L'amour sans possibilité d'évolution ou de liberté devient toxique et, à terme, destructeur.

Comment s'est passé le travail avec votre actrice principale, Vivelill Søgaard ? A-t-il été facile pour elle de s'adapter à un rôle aussi exigeant ?
Vivelill est une jeune actrice merveilleuse. Nous avons passé du temps à l'aider à trouver les outils dont elle avait besoin pour faire le travail, mais au bout du compte, tout est venu d'elle, en profondeur. Si elle n'avait pas eu ça en elle, elle aurait été incapable de le faire. Le tournage a été difficile, mais nous avions établi une grande relation de confiance et nous nous sommes assurés que les choses restaient amusantes à faire entre les prises et hors-plateau. Vivelill adore la nature et je pense qu'elle a beaucoup de points communs avec le personnage de Liv. De plus, sa famille la soutient de toutes ses forces et c'est une personne équilibrée, donc je crois que cela lui a permis d’entrer et sortir du personnage sans trop se sentir submergée. Son bien-être était la priorité absolue de tout le monde dans l'équipe.

À en juger par ce que vous dites et vos travaux précédents, ce qui vous inspire, ce sont les histoires extrêmes. Qu'est-ce qui vous attire dans ces histoires ?
Je ne sais pas si je suis porté à raconter des histoires extrêmes, mais je suis attiré par les marginaux, et résolument par la démarche qui consiste à trouver du beau dans le laid, et inversement. Je souhaite, dans un sens, prendre des choses qui, extérieurement, paraissent simples et les compliquer, et je pense qu'il est possible de trouver l'empathie dans les endroits les plus sombres, donc j'imagine que c'est ça, mon élan : chercher la lumière au milieu des ténèbres.

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(Traduit de l'anglais par Chloé Matz)

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