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GÖTEBORG 2020

Mårten Klingberg • Réalisateur de My Father Marianne

"Quoique je fasse, quel que soit le genre, je prendrai toujours mes personnages au sérieux"

par 

- Le Suédois Mårten Klingberg nous parle de la comédie dramatique My Father Marianne, une adaptation peu commune d'une histoire peu commune

Mårten Klingberg  • Réalisateur de My Father Marianne
(© Katriina Mäkinen)

Nous nous sommes entretenus avec le réalisateur Mårten Klingberg sur son film My Father Marianne [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Mårten Klingberg
fiche film
]
, une comédie dramatique présentée à Göteborg qui se pose en adaptation peu commune d’une histoire elle-même peu commune, écrite par l’auteure et journaliste Ester Roxberg.

Cineuropa : My Father Marianne a clôturé cette édition de Göteborg. Comment envisagez-vous votre film dans ce contexte, autrement dit : est-ce un "film de festival" ?
Mårten Klingberg : Je pense que le thème du film se situe du côté de ce qu'on voit en festival, mais enfin nous l'avons un peu travaillé pour l’adapter au format de la comédie dramatique, qui n’est pas toujours tenu en aussi haut respect. Avant toute chose, ce film est le film que je voulais faire, et c’est aussi un titre que nous voulons distribuer en Suède. Tout ce qui pourra arriver à côté sera un bonus.

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En tant que réalisateur, j’ai fait des choses diverses et variées (des comédies comme Cockpit [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, des épisodes de la série criminelle Beck, six pour l’instant), mais je réalise tout de la même façon : je travaille beaucoup autour de l’histoire et des interprétations. Quoique je fasse, quel que soit le genre, je prendrai toujours mes personnages au sérieux. Même si le film est censé être drôle, je vous garantis que j’interdirai toujours aux acteurs de faire les clowns et que j’insisterai toujours pour qu’ils restent fidèles à leur personnage. Un style d'interprétation réaliste est indispensable, même dans la plus cocasse des situations – d'ailleurs la vraie vie elle-même vire souvent au cocasse, non ? Prenez l’exemple de Ken Loach, un réalisateur que j’adore. On voit qu'il a bien compris ça, et moi j’essaie encore de comprendre comment il fait. Réaliste et authentique, c’est ça le truc.

Pouvez-vous nous parler du processus d’adaptation de cette histoire ? Déjà, le livre de départ s'intitule My Father Ann-Christine, alors que le film s'intitule My Father Marianne.
J’ai lu la première version du scénario en 2017, c’est donc un projet qui s’est développé au fil du temps. Le livre d’Esther Roxberg se présente comme l'étude atypique et émouvante de la relation entre une jeune femme et son père et de la manière dont ils abordent son parcours à lui vers la féminité. Ensuite, en composant le scénario d'Ida Kjellin et Daniel Karlsson, nous avons créé une famille complètement nouvelle ; nous avons emprunté le thème principal, mais fait de notre histoire à nous une création totalement nouvelle. Le ton du livre n’est pas aussi humoristique ; cet élément humoristique est l’idée de la productrice principale, Charlotta Denward, qui s'est mise à vraiment bien aimer l’idée de créer quelque chose qui ait un ton plus léger. À mon avis, il y a probablement très peu de livres, voire aucun, dont la version cinématographique est aussi différente de l’œuvre de départ, mais malgré ce choix qui aurait pu être jugé discutable, nous avons eu le soutien le plus sincère qui soit de la part d’Ann-Christine et Ester tout du long. Elles sont vraiment, vraiment ravies du résultat final. Et de notre côté à nous l'équipe du film, nous nous retrouvons avec un film dont nous sommes vraiment contents. C'est assez merveilleux, je trouve.

Vous avez fait le choix de ne pas inclure certains aspects plus sombres, n’est-ce pas ?
Je ne suis pas totalement d’accord avec ça, car le point douloureux de la situation est encore là, mais nous l’avons agrémenté d'éléments humoristiques, comme la figure du frère vicieux, qui offre des temps de répit par la comédie. En revanche, le ton devient plus grave s'agissant de la relation entre le père et la mère. Pour eux, continuer d'être dans ce mariage est un problème insurmontable, mais ils restent tout de même bons amis – "Tu es mon meilleur ami", dit-elle, ce à quoi il répond : "Et toi la mienne". Cela pourrait être vrai pour beaucoup d’autres couples dans des contextes totalement différents. C’est l’un de mes thèmes préférés dans le film.

Que pensez-vous du potentiel international du film, notamment compte tenu du fait que Rolf Lassgård est une figure importante en ce moment ?
Il est connu, c'est vrai, en Allemagne et dans d’autres pays. Je serais ravi si le film pouvait circuler à l'étranger. Je me souviens encore comme ça a été merveilleux quand mon film de fin d’études, Viktor and his Brothers, a été invité à des festivals partout dans le monde, raflant des prix à Locarno, à Taïwan, en Chine et en France, entre autres.

Il a même été question de réaliser un long-métrage à partir de ce court-métrage. Est-ce encore votre projet ?
J’ai essayé à l'époque, en 2002-2003, mais les gens ont dit que j'y abordais des thèmes trop sérieux. De tous les films que j’ai faits, c’est l'histoire la plus personnelle pour moi, mais c'est dur de faire un film pour adultes avec un enfant comme personnage principal. Hélas, même pour Lasse Hallström, ça a dû être dur de faire Ma vie de chien. Cela dit, j'adorerais avoir l'opportunité de me reposer la question un jour.

Dans My Father Marianne, vous faites une apparition dans le rôle d'un employé odieux de la chaîne de télévision où la fille travaille.
C’est amusant de jouer des rustres puants parfois – j'en joue un aussi dans Cockpit. C’est une façon pour moi de laisser sortir mon côté sombre, je suppose.

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(Traduit de l'anglais par Marine Campredon)

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