email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

IFFR 2020 Deep Focus

Marion Hänsel • Réalisatrice d'Il était un petit navire

"Il y a cinq ans, quand je me suis faite opérer du coeur, tous ses souvenirs sont revenus d'un coup"

par 

- Nous avons parlé à la réalisatrice belge Marion Hänsel à Rotterdam, où elle a fait l'objet d'un "Deep Focus" et où elle a présenté son nouveau film, Il était un petit navire

Marion Hänsel  • Réalisatrice d'Il était un petit navire

Le Festival international du film Rotterdam a célébré la filmographie considérable de Marion Hänsel à travers une rétrospective Deep Focus constituée de ses films et de quelques documentaires sur elle. La réalisatrice a aussi présenté en première internationale son nouveau film, un essai intime intitulé Il était un petit navire [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Marion Hänsel
fiche film
]
.

Cineuropa : Pourquoi avez-vous voulu raconter cette histoire personnelle ?
Marion Hänsel :
Probablement parce que je vieillis. À ce moment-là, j’ai subi une opération cardiaque et j’ai dû rester à l’hôpital pendant deux mois, ce qui voulait dire que j’avais du temps. Je n’ai généralement jamais de temps parce que je travaille toujours : je produis, je réalise, je coproduis, je fais tout un tas de choses. Et puis je suis invitée à des festivals. Il y a cinq ans, quand je me suis faite opérer du coeur, tout un tas de souvenirs me sont revenus d’un coup, des souvenirs de ma jeunesse. Quand l’hôpital m’a laissée sortir, je me suis dit : "Je vais faire un essai politique personnel sur ma vie".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous ne parlez pas vraiment de votre carrière dans le cinéma dans Il était un petit navire.
C’est parce que je pense que d’autres gens font ça. Les journalistes écrivent sur moi. Et maintenant il y a le documentaire de Caroline D'Hondt, Par-delà les nuages – Le cinéma de Marion Hänsel, qui a été projeté à Rotterdam dans le cadre du gros plan sur mon travail. Le documentaire dure 60 minutes et Caroline était très concentrée et j'ai dit que je ne pouvais parler de Marion qui produit, Marion qui joue ou Marion qui adapte des livres. Donc elle s'est concentrée sur deux angles : Marion et la mer et Marion et les déserts. J’ai trouvé que c’était une idée charmante. Elle s’est penchée en particulier sur les films que j’ai tournés en Afrique du Sud ou à Djibouti, et ceux que j’ai fait sur l’océan et sur des navires. Depuis le début de ma carrière jusqu’à maintenant, y’a toujours eu des bateaux et même dans ce film, il y a des bateaux. Alors je me suis dit : "Pourquoi devrais-je parler de ma carrière dans mon film ? D’autres gens le font". Ce n’est pas aussi simple de parler de sa propre carrière. Je ne vais quand même pas dire que j’ai eu du succès et que je suis allée à Cannes ou ce genre de chose, vous savez ? Quand même !

Ce n’est pas la première fois que vous faites un film personnel non plus.
J’ai fait un film plus personnel et plus autobiographique une fois, il y a de nombreuses années, un autre essai poétique : Nuages. J’ai filmé des nuages partout dans le monde, mais en même temps, le récit qu'on entend, ce sont des lettres que j’ai écrites à mon fils à partir du moment où je suis tombée enceinte jusqu’à ses 18 ans, quand il a quitté le foyer.

Beaucoup de souvenirs que vous racontez dans le film concernent des gens qui ne sont plus là, ou que vous ne fréquentez plus.
Eh bien, c’est vrai, parce que j’ai 70 ans maintenant donc bien sûr, beaucoup de gens autour de moi sont morts ou ont disparu et bien sûr, j’ai perdu mon père et ma mère, mais elle était vieille quand elle est morte. Elle avait 94 ans et il était temps qu'elle parte. Alors d'accord, au revoir. J’ai hélas perdu ma sœur et un de mes frères. Ainsi, j'ai été confrontée plusieurs fois à la mort de proches, certains beaucoup trop jeunes. Je suis ressortie d’une opération dont les docteurs et tout le monde étaient sûrs que je périrais, mais j’ai eu le meilleur chirurgien du monde pour ce genre d’opération et voilà, j’ai survécu. Sauf que forcément, ça fait réfléchir sur le deuil d’autres gens. Après, il y a d’autres moments pleins d’amusement et de folie, je l’espère, à Paris et à New York, quand j’essayais d’être actrice et que je faisais toutes sortes de choses dingues.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy