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Suède / Finlande

Antti J. Jokinen • Réalisateur d'Omerta 6/12 et Omerta 7/12

"J'humanise les forces d'intervention spéciale"

par 

- Cineuropa a interrogé le réalisateur finlandais Antti J. Jokinen sur la série de films d'action qu'il prévoit de faire, et qui va commencer par les films Omerta 6/12 et Omerta 7/12

Antti J. Jokinen  • Réalisateur d'Omerta 6/12 et Omerta 7/12
(© Antti Rastivo/Cinematic)

Dans Omerta 6/12 et Omerta 7/12, le cinéaste finlandais Antti J. Jokinen, fondateur de la société Cinematic, s’attaquera aux romans immensément populaires d’Illka Remes avec l’aide de Jasper Pääkkönen (qui a joué dans BlacKkKlansman de Spike Lee et l'a retrouvé tout récemment pour Da5 Bloods) dans le rôle de l’agent Max Tanner. Le tournage de la première partie de ce projet de série prévue débutera en avril, avec une première prévue pour l’automne 2021.

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Cineuropa : Lors de la conférence de SF Studios, récemment, au Festival de Berlin, Omerta a été qualifié de "version internationale de James Bond". Mais d’après ce qu’on a pu voir jusqu’ici, ça ressemble plus à du Tom Clancy !
Antti J. Jokinen : Ça n’a vraiment rien à voir avec James Bond. Je pense que Tom Clancy est un bon exemple – d'ailleurs, il est fort possible qu'il soit l’écrivain préféré d’Illka Remes ! J’ai changé certaines choses par rapport aux livres, le film est plus axé sur les personnages, mais tout ce qui s'y passe pourrait arriver dans la vie. L'aspect divertissement y restera cependant intact, j'y compte bien, car c’est une histoire de kidnapping dynamique.

Comment voyez-vous le personnage de Jasper, Tanner ? S'agira-t-il d'un personnage perturbé, comme c’est la mode en ce moment ?
Je ne me suis jamais essayé à ce genre avant. Je n’ai fait que des films dramatiques, mais ces films peuvent parfois être tellement axés sur l’intrigue que, personnellement, je m’en fous si quelqu’un meurt ou non. Ici, j’essaie de fournir suffisamment d’informations de fond pour que le spectateur se sente partie prenante, sans non plus faire de mes personnages principaux des alcooliques ou des insomniaques. Je veux juste les rendre humains. À vrai dire, je les humanise plus que je n’essaie de les accabler de défauts, du moins je pense, principalement en les confrontant au genre de problèmes auxquels on peut tous se rapporter – parce qu'évidemment, tout le monde ne peut pas se reconnaître dans un personnage d'alcoolique invétéré. Nous n’avons pas les mêmes budgets que les Américains, alors il faut que j'intègre la nature humaine dans ce film à suspense pour qu’il ait du succès.

Il y a tellement de contenus internationaux de nos jours, surtout sur les plateformes de streaming. Pensez-vous qu’il devient plus facile de développer ce genre de projet avec un acteur principal qui n’est pas britannique ou américain ?
L’une des plus meilleures choses qui soit ressortie de Netflix ou de HBO, c’est qu’ils ont tout mis à l'échelle mondiale. Il y a des programmes internationaux populaires sur toutes ces plateformes, donc on sait qu’ils voyagent bien. Plus besoin de faire semblant ; on n'a plus à chercher une célébrité américaine pour jouer un rôle à la noix pendant cinq jours pour s'assurer ensuite des ventes à l'international grâce à ça. Maintenant, on peut faire ce qui est le mieux pour son projet. Les personnages principaux sont finlandais et suédois, donc bien sûr nous regardons vers la Scandinavie. Mais comme presque 90 % des dialogues seront en anglais, nous espérons évidemment nous étendre davantage à l’étranger. Dans Omerta, il y aura des noms reconnaissables, des noms qui ont aussi figuré dans des grandes productions hollywoodiennes, mais notre budget n’en dépend pas. Je peux choisir qui je veux pour jouer dans mon film.

Les comédiens que vous avez déjà retenus sont de premier rang en Finlande, mais ils ont plus tendance à travailler sur des projets d’art et d’essai. Pekka Strang a joué dans Tom of Finland [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Dome Karukoski
fiche film
]
, et Eero Milonoff dans Border [+lire aussi :
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bande-annonce
interview : Ali Abbasi
fiche film
]
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Je suis dans une situation similaire : je viens du clip musical, donc je ne suis pas étranger au divertissement, mais après, je n’ai fait que des films dramatiques. Ce que nous avons tous en commun, c’est notre amour du cinéma et de tous les genres dans lesquels il se décline. Ma manière de travailler est la suivante : je choisis d’abord les acteurs et ensuite je réécris complètement le script, en ayant déjà les acteurs à l'esprit. Parfois, je fais des interviews et les gens me demandent : "C'est quoi le plus important au niveau de la direction d'acteurs ?". Je leur réponds : "Écrire quelque chose pour qu’ils puissent jouer". C’est ça le truc. Mais vous avez raison : je me suis entouré de Ferrari. C’est pour cette raison que nous avons créé toutes ces histoires de fond complexes pour les personnages et qu'il semble que j’humanise les forces spéciales. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais c’est ce que j’essaie de faire.

C’est drôle de voir comme on associe certains genres à des zones spécifiques du film, comme le "récit noir nordique" par exemple. Pensez-vous qu’il y a un potentiel pour, disons, "l’action nordique" ?
C'est ce que j’espère. Je parierai les trois prochaines années de ma vie que c'est possible ! Si nous pouvons réussir cette gageure, je serai très heureux. Parasite vient de remporter l’Oscar du meilleur film, donc cela veut peut-être dire qu'une évolution est en cours, et les géants du streaming ont été d’une grande aide. Mais d’abord, il faut faire un bon film.

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Ci-dessous, une image promotionnelle d'Omerta 6/12 et Omerta 7/12 :

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(Traduit de l'anglais par Gino Monteleone)

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