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INDIECORK 2020

Damian Mc Carthy • Réalisateur de Caveat

“Je voulais que Caveat ait l’allure d’une vieille histoire de fantômes”

par 

- Nous avons discuté avec Damian Mc Carthy, le réalisateur de la production britannique Caveat, qui a fait l’ouverture du Festival IndieCork

Damian Mc Carthy  • Réalisateur de Caveat
Le réalisateur Damian Mc Carthy (à gauche) avec Mick Hannigan, le co-directeur d'IndieCork (© Marcin Lewandowski)

Nous avons interviewé le réalisateur et scénariste irlandais Damian Mc Carthy, dont le premier long-métrage, Caveat [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Damian Mc Carthy
fiche film
]
, a fait l’ouverture de l’édition 2020 du Festival IndieCork (4-18 octobre), un des plus grands événements d’Irlande dédiés au cinéma et la musique indépendants.

Cineuropa : Comment l’idée de Caveat vous est-elle venue ?
Damian Mc Carthy :
Tout a commencé par des images qui m’intéressaient : un lapin jouant du tambour tenu par les oreilles, guidant une fille qui saigne du nez dans une vieille maison ; un homme barbu dans un harnais de cuir avec une longue chaîne attachée au harnais qui vaque tranquillement à ses activités quotidiennes sans essayer de s'en défaire. Je me souviens d’une interview de Guillermo del Toro où il disait "commencez avec des images qui vous excitent, et ensuite construisez une histoire autour d’elles". Ces deux images m’ont mené vers cette histoire. J’ai écrit le scénario très vite, en janvier et février 2017, et nous avons tourné le film en décembre.

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Pourquoi avez-vous choisi de tourner à Bantry ? Comment avez-vous trouvé ce lieu ?
Je suis moi-même de Bantry. Il y avait plusieurs bonnes raisons pour qu'on tourne là-bas. J’y ai beaucoup de parents et d’amis dont je savais que je pouvais compter sur eux pour m’aider, car le film n’avait pas grand chose, comme budget. Les extérieurs sont des endroits autour desquels j’ai grandi, j’ai toujours trouvé qu’ils avaient une allure cinématographique. Pour l’intérieur, la maison, nous avons filmé à Bantry House : c’est une demeure formidable qui est une destination touristique populaire en Irlande. Elle offre des vues incroyables sur l’Atlantique, c'est un lieu vraiment romantique. Beaucoup de jeunes mariés viennent prendre leurs photos de mariage là-bas. Sauf que moi, je faisais un film d’horreur, pas un drame romantique en costumes, donc ça ne collait tout simplement pas à l’histoire, mais comme la maison a des centaines d’années, elle comporte aussi des pièces plus anciennes et d’autres bâtiments, sur le même domaine, qui étaient parfaits pour l’histoire terrifiante que je voulais raconter.

Quelles ont été les difficultés principales que vous ayez rencontrées pendant la production ?
J'ai dû demander beaucoup de services, ce que je n'aime pas bien faire. Pendant environ une an, tous les mots qui sortaient de ma bouche étaient : "Puis-je emprunter...", ou "Pourriez-vous m’aider sur...". Il y a tellement d'autres choses à faire, en plus de se préparer à mettre en scène le film : trouver des accessoires, conduire des heures pour trouver exactement le genre de papier peint que vous voulez, aider à construire les décors, se retrouver à scruter le mécanisme d'un lapin jouant du tambour à 2h du matin en essayant de comprendre pourquoi un seul de ses bras bouge. C’est tout simplement comme ça, quand on fait des films sans budget. Heureusement pour moi, tout le monde avait très envie d’aider.

Le montage aussi a été difficile. J’ai monté le film sur un vieux MacBook Pro. J’avais mon travail en même temps, avec des horaires de bureau normaux, pour payer le loyer, et ensuite, tout le temps libre que j’avais, je l’utilisais pour faire avancer le film d’une minute de plus. Ça a été douloureusement long.

Comment s’est passé votre travail sur le plateau avec le trio d’acteurs ?
J’ai eu beaucoup de chance. Ils étaient gentils, patients et talentueux et ils sont très différents entre eux. Je ne me souviens pas de leur avoir donné beaucoup d’indications sur le plateau. Ils savaient ce qu’ils faisaient. Je pense que Leila [Sykes], qui joue Olga, avait la tâche la plus difficile, car elle devait manier une arbalète et avoir l’air naturel en le faisant. Et elle a aussi été confrontée à notre diva du tambour : dans la séance d’ouverture, on voit le lapin jouant du tambour guidant Olga, le visage en sang, partout dans la maison. Un câble camouflé nous permettait de tirer le lapin et on avait un bouton pour le déclencher et qu'il tape sur le tambour. Ce lapin au tambour a été un cauchemar : parfois, il fonctionnait, et parfois non. Mais Leila est restée très concentrée sur son interprétation.

Ben [Caplan] joue depuis des années, donc clairement, c’est lui qui avait le plus d’expérience sur le tournage. J’avais fait suffisamment de courts-métrages pour savoir où mettre la caméra et ce que je voulais, mais Ben faisait des suggestions géniales qui ont rendu mon travail plus facile. Il a été très généreux. Enfin, Jonathan [French] a vraiment été une trouvaille. Il a une allure innocente et gentille qui convenait parfaitement au personnage. Je voulais que le personnage central soit crédible dans sa manière de ne jamais recourir à la violence, même quand elle résoudrait tous ses problèmes, et Jonathan a parfaitement compris ça.

Y a-t-il des travaux visuels qui ont inspiré la photographie ?
Je voulais que le film ait l’air d’une vieille histoire de fantômes, beaucoup de noirs et des lueurs chaudes, comme si c’était éclairé à la lampe. J’ai envoyé à mon chef opérateur Kieran Fitzgerald tout un tas d’images pour lui montrer ce que j'avais en tête, mais aussi ce que je ne voulais pas. Mon objectif principal était d'éviter les verts et rouges dominants, tout ce qui aurait donné au film l’allure d’un film de torture ou d'un slasher. J'en regarde, mais là, ce n’est pas ce que j’étais en train de faire.

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(Traduit de l'anglais)

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