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PRODUCERS ON THE MOVE 2021

Jean-Christophe Reymond • Producteur, Kazak Productions

"La seule solution est d’être original"

par 

- Le pilote de Kazak Productions, représentant français des Producers on the Move revient sur son parcours et évoque son line-up incluant Titane, ses projets et l’état du marché

Jean-Christophe Reymond  • Producteur, Kazak Productions
(© Carole Bethuel)

Fondateur de Kazak Productions en 2007, le producteur français Jean-Christophe Reymond sélectionné aux Producers on the Move de l’European Film Promotion compte (avec son associé Amaury Ovise) à son actif récent Un divan à Tunis [+lire aussi :
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de Manele Labidi et Titane [+lire aussi :
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de Julia Ducournau (qui va bientôt être dévoilé), mais aussi des films signés Clément Cogitore, Nicolas Sihol, Virgil Vernier, Vincent Mariette et Teddy Lussi-Modeste.

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Cineuropa : Comment êtes-vous devenu producteur ?
Jean-Christophe Reymond :
J’ai découvert à 20 ans qu’on pouvait travailler dans ce métier, côtoyer les cinéastes et participer à la création de leurs œuvres. Je me suis dit que ce serait génial. J’étais en école de commerce et Je suis entré à La Fémis, dans la filière production. Jusqu’alors, j’avais été un simple spectateur de films, d’ailleurs plutôt à la télévision, et ma cinéphilie était très mince, essentiellement Spielberg et les indépendants des années 90, Abel Ferrara, Claire Denis, Larry Clake, plutôt que Truffaut, Dreyer ou Bergman. À La Fémis, j’ai fait beaucoup de direction de production. Je travaille d’ailleurs toujours avec un certain nombre de réalisateurs de ma promotion comme Nicolas Sihol et Teddy Lussi-Modeste. L’étape suivante a été la découverte réelle du métier de producteur, d’abord deux ans chez Aurora Films, puis en créant Kazak Productions. Depuis, avec Amaury Ovise qui m’a rejoint comme producteur associé, nous avons produit plus de 50 courts métrages et une douzaine de longs, en essayant de grandir avec les auteurs.

Comment définiriez-vous la ligne éditoriale de Kazak ?
Le premier moteur, ce sont les auteurs avec qui nous avons travaillé sur des courts et avec qui nous continuons sur des longs. Ce sont eux qui viennent avec des propositions. J’ai toujours défendu une forte radicalité qui peut aussi bien s’appliquer à une comédie qu’à un film de genre ou à un film d’auteur. Ce n’est pas un mot segmentant, cela veut simplement dire qu’à partir du moment où il y a beaucoup de films sur le marché, il faut essayer de sortir du lot, avoir à chaque fois la proposition la plus travaillée possible et qui se distingue le plus possible. C’est le cas avec Titane, avec Un divan à Tunis dans son genre, avec Clément Cogitore (Ni le ciel, ni la terre [+lire aussi :
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) qui va démarrer en juin le tournage de son second long, La Goutte d’Or [+lire aussi :
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, et avec les autres. Nous ne formatons pas les auteurs, il n’y a pas forcément de happy-end dans nos films, ni de gros castings. Mais ce sont par exemple cinq ans d’écriture pour Titane et La Goutte d’Or. Pour des seconds films, c’est très long, mais cette exigence au niveau scénario permet de mieux aborder le financement dans des périodes qui sont assez compliquées.

Comment voyez-vous l’avenir de l’industrie cinématographique ?
La seule solution est d’être original. Je crois très fortement que le cinéma va attirer de nouveau beaucoup de spectateurs en salles et que sa proposition n’a rien à voir avec celle des plateformes. Les salles, les plateformes, la VoD, Canal+, etc. : il y a tout simplement des offres très variées qui peuvent parfaitement cohabiter. Mais par rapport aux séries, un spectateur ou un téléspectateur de films a envie de voir qu’il y a du travail au scénario, à l’image, au son, sur des éléments essentiels que la série ne travaille pas beaucoup. Il y a un vrai différentiel, un aspect qualitatif, mais il faut rester dans une économie raisonnable. Certes, l’environnement évolue et les financements se contractent, mais je pense que nous y arriverons toujours avec nos auteurs, quel que soit le support de diffusion et quelles que soient leurs envies.

Sur quels films travaillez-vous actuellement ?
En post-production, nous avons Titane de Julia Ducournau et Murder Party de Nicolas Pleskof (lire l’article). Le tournage de La Goutte d’Or démarrera donc en juin et celui de Anti-Squat [+lire aussi :
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 de Nicolas Silhol (Corporate [+lire aussi :
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) avec Louise Bourgoin au casting, en octobre. Nous sommes aussi coproducteurs minoritaires de AEIOU [+lire aussi :
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de l’Allemande Nicolette Krebitz (piloté par Komplizen Film) avec une semaine de tournage en France en juillet, et de Corsage [+lire aussi :
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interview : Marie Kreutzer
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de l’Autrichienne Marie Kreutzer dont le tournage se terminera en juillet.

Votre première coproduction européenne était Roads [+lire aussi :
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de Sebastian Schipper (2019). C’est une approche que vous souhaitez développer ?
Je ne sillonne pas les marchés en quête de projets à coproduire. Tout passe d’abord par des rencontres et des affinités avec des producteurs et des cinéastes, avec la qualité de leurs propositions artistiques et de travail. Il y a plusieurs producteurs européens, notamment en Allemagne, au Danemark ou en Suisse avec qui j’ai noué d’excellents contacts et avec qui j’espère travailler à l’avenir dès que les projets adéquats se présenteront.

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