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LOCARNO 2021 Cineasti del Presente

Sabrina Sarabi • Réalisatrice de No One's with the Calves

“Je voulais utiliser la caméra à l’épaule pour être plus proche des personnages et pouvoir réagir spontanément aux interprétations des acteurs”

par 

- Dans le film qu’elle présente à Locarno dans la section Cineasti del Presente, la réalisatrice allemande suit une jeune femme en voie d’émancipation

Sabrina Sarabi • Réalisatrice de No One's with the Calves

La réalisatrice allemande Sabrina Sarabi a présenté en première mondiale No One's with the Calves [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Sabrina Sarabi
fiche film
]
au Festival de Locarno dans la section dédiée aux réalisateurs de la jeune génération, Cineasti del Presente. Elle s'est inspirée pour ce film d’un roman d’Alina Herbing, mais elle a trouvé sa propre approche pour raconter cette histoire, celle d’une jeune femme qui doit surmonter sa peur d’être rejetée et de se retrouver seule afin de trouver sa voie dans la vie. Nous avons interrogé la réalisatrice sur les recherches qu'elle a faites pour le film et sur son personnage principal.

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Cineuropa : Votre film s'inspire du roman d’Alina Herbing. Qu’est-ce qui vous a le plus fascinée dans ce livre ?
Sabrina Sarabi : J’aime énormément son héroïne. Elle a quelque chose de maladroit et de pas à sa place. Elle fait des choses idiotes pour arriver à quitter le village où elle vit, sabotant son environnement. Je voulais qu’elle évolue au sein d’un monde masculin anarchique, qu’elle soit une femme complètement seule sur une terre entourée par des hommes.

Comment avez-vous mené vos recherches pour ce film ?
Pour me faire ma propre idée du paysage rural, j’ai parcouru en voiture le Mecklenburg-Vorpommern et le Brandebourg pendant un mois. Je voulais faire moi-même l’expérience de ce que c'est d’être seule dans la campagne, comme le personnage du film. De plus, le roman a été publié en 2017, or je voulais voir de quoi a l'air cet environnement rural et quelle impression il produit aujourd’hui.

Comment avez-vous développé votre personnage principal ?
D’abord, il fallait que je trouve une approche personnelle par rapport au roman, par exemple en donnant corps aux souvenirs d’enfance et de jeunesse de l’héroïne. Par ailleurs, j’ai demandé à l’actrice, Saskia Rosendahl, de ne pas lire le roman et de trouver au lieu de cela un lien avec le personnage à travers les choses que je lui ai dites. Les autres gens qui ont travaillé avec moi sur ce film n’ont pas reçu beaucoup d’informations de fond non plus ; je voulais éviter de les surcharger de détails. Je devais m’émanciper du roman, et je suis parvenue à le faire pendant que j’écrivais le scénario : j’ai automatiquement oublié certaines choses.

Comment avez-vous trouvé votre comédienne ?
J’avais déjà travaillé avec Saskia sur mon film précédent. Elle n’a alors passé que deux jours sur le tournage, mais j’ai été fascinée par elle, et par sa manière d’être. Je savais qu’elle serait l'actrice parfaite pour ce rôle.

Christine est attirée par Klaus, bien qu’il ne la respecte pas non plus. Il se conduit comme si elle lui appartenait. Comment interprétez-vous ce lien ?
Christine n'arrive pas à être libre et forte dans ses relations. Il y a toujours quelqu’un qui la domine. Elle ne sait tout simplement pas qu’il pourrait en aller autrement. Elle est trop habituée à ça et au début, elle n’a pas la force de se battre pour contrer cela. Cependant, je ne voulais pas que quelqu’un de formidable arrive pour la sauver. Il fallait qu’elle y parvienne d'elle-même.

Elle a une étrange compréhension de la manière dont il faut s'habiller en ville.
Avec ma costumière, nous voulions qu’elle fasse toujours l'effet de n'être pas tout à fait à sa place. Elle tombe toujours un peu à côté dans ses choix vestimentaires. Cela dit, nous voulions aussi qu’elle soit jolie ; nous ne voulions pas la ridiculiser. Nous avons été inspirées par les choix de vêtements que nous avons vus et par ce que nous avons imaginé être en vogue dans un village.

Comment avez-vous développé votre approche visuelle pour le film ? Pourquoi avez-vous choisi l’esthétique caméra à l’épaule ?
Je voulais utiliser la caméra à l’épaule pour être plus proche des personnages et pour pouvoir réagir spontanément au jeu des comédiens. Pour moi, cette technique a quelque chose de direct, d'immédiat et de vivant.

L’histoire formule aussi discrètement un commentaire sur l’environnement. Comment avez-vous envisagé cet aspect-là ?
Les éoliennes symbolisent le mal venu de la ville. Elles produisent l’électricité qu'utilisent les gens de la ville. Elles font du bruit, prennent de la place : elles sont l’ennemi personnifié de la population rurale.

En collaboration avec

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(Traduit de l'anglais)

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