email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FUTURE FRAMES 2021

Hyun Lories • Réalisateur de Versailles

“Mes histoires naissent dans l’univers des jeunes qui grandissent en marge de la société et tentent de trouver leur voie”

par 

- Versailles, qui a déjà eu beaucoup de succès dans son pays et entame son parcours international, est projeté dans le cadre de l’initiative Future Frames de l’EFP au 55e Festival de Karlovy Vary

Hyun Lories • Réalisateur de Versailles

Tout en travaillant comme assistant social à Bruxelles, Hyun Lories a obtenu son diplôme à l’Institut royal pour le théâtre, le cinéma et les métiers du son de Belgique. Après le court-métrage Behind the Walls (2016), il est revenu en 2020 avec Versailles, qui a fait sa première au Festival international du film de Gand et qui a déjà collecté un bon nombre de prix dans son pays. Le film s’apprête maintenant à participer au programme Future Frames de l'EFP-European Film Promotion dans le cadre du 55e Festival de Karlovy Vary.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Le film suit les mésaventures de Saana qui, bien qu’elle semble contente de son travail et de sa petite amie, n'a pas l'impression d'avoir trouvé sa place. Elle retourne dans la cité où elle a grandi et tente de renouer avec sa sœur, mais bien qu’elle se sente relativement à l'aise avec cet environnement, elle y retrouve de vieux démons qui sont toujours là, prêts à pointer le nez. Avec une touche de poésie dans le cadre morose du réalisme social, Lories nous livre une histoire délicate et cependant puissante. Nous l’avons interrogé sur le décor de son film et la manière dont son passé d'assistant social a pu l'influencer.

Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a inspiré Versailles ?
Hyun Lories : Tout a commencé avec l'idée d'un premier voyage à la mer. Il y a deux ans, quand je travaillais encore comme assistant social pour les jeunes, j’ai organisé un voyage pour des pré-ado, et j’ai remarqué dans le groupe deux frères de 12 ans qui étaient totalement fascinés par la mer. Je sens encore les égratignures qu’ils m'ont faites dans le dos dans un sursaut, quand une petite vague leur a fait peur. Je me suis alors rendu compte que c’était leur première fois à la mer, et ce moment est resté avec moi. Ça m’a fait réfléchir. L'image m'a paru poétique : deux jeunes adolescents qui voient la mer pour la première fois – et s’ils avaient toujours voulu faire un voyage, mais n'y étaient jamais arrivés ?

En tant qu’assistant social travaillant avec des jeunes, j’ai aussi fait quotidiennement l'expérience du fait que des choses comme aller à la mer avec ses parents, par exemple, peuvent être très communes et normales pour certains, mais pas du tout pour d’autres enfants qui ont moins de chance. Quitter son environnement habituel n’est pas nécessairement facile, et revenir non plus. Grandir peut être tellement difficile : comprendre où est sa place dans le monde sans décevoir les gens qu'on aime est un motif qui va revenir régulièrement dans les histoires que je veux raconter.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce lieu qu'est Versailles. Qu'est-ce qui vous semblait capital dans ce quartier ?
J’ai travaillé avec les jeunes pendant près de sept ans, donc j’ai beaucoup fréquenté les cités. Mon court-métrage précédent, Behind the Walls, était également le portrait d’une jeune fille qui grandit dans une cité. Pour ce film, j’ai choisi Versailles parce que je suis entré en contact avec un assistant social qui vivait là-bas, et j’ai eu un bon contact avec les jeunes du quartier quand je leur ai parlé du projet. Deux d’entre eux sont dans le film, mais j’aurais aussi pu le faire aux Cinq Blocs ou à la Cité Modèle, d’autres zones de Bruxelles qui sont connues pour ne pas être nécessairement faciles – et par là, j'entends aussi qu'il n'est pas nécessairement difficile non plus de grandir là-bas…

Aussi, quand je me sens inspiré, c'est toujours des histoires qui viennent de l’univers des jeunes, ceux qui grandissent dans les marges de la société et qui essaient de trouver leur voie du mieux qu’ils peuvent. Ils sont souvent confrontés à beaucoup de choses et font face à beaucoup de difficultés ; ils sont vus comme le rebut de la société alors que tout ce qu’ils veulent, c’est être heureux, comme tous les autres enfants.

Salomé Dos Santos livre une interprétation formidable dans le rôle de Saana. Elle porte tout le film. Comment avez-vous procédé pour la trouver et comment avez-vous travaillé avec elle ?
Salomé est une rappeuse belge. Je l’ai connue à travers des amis et sur le tournage d'un clip musical réalisé par ma partenaire, Laura Van Haecke. C’était un clip avec une histoire, et j’ai remarqué tout de suite qu’elle avait un talent naturel pour l’interprétation.

Sur quoi travaillez-vous à présent ?
J’ai récemment réalisé un épisode pilote pour une web-série documentaire sur Bruxelles, et Sun Mee, une scénariste sud-coréenne qui a aussi été adoptée en Belgique, m'a demandé de mettre en scène le scénario de long-métrage qu’elle est en train d’écrire. Versailles m'a valu la VAF Wildcard du  Fonds audiovisuel de Flandre, ce qui signifie que j’ai déjà un financement à la production pour un nouveau court-métrage que je suis en train d’écrire.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy