email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SAN SEBASTIAN 2021 New Directors

Darko Sinko • Réalisateur d'Inventory

“D’opter pour une approche narrative ou formelle différente de ce qui se fait dans la tradition du cinéma slovène, c’est déjà une déclaration de principe”

par 

- Le réalisateur slovène présente dans la section New Directors une comédie dramatique qui explore ce qui se passe quand on se met à se méfier de tout les gens qui vous entourent

Darko Sinko  • Réalisateur d'Inventory

Le Slovène Darko Sinko présente son premier long-métrage, Inventory [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Darko Sinko
fiche film
]
, dans la section New Directors de l’édition de cette année du Festival de San Sebastián. Il s’agit d’une comédie noire sur un homme d’âge moyen dont la vie va être chamboulée après s’être fait tirer dessus. Il doit alors faire l’inventaire de tous ses amis et connaissances afin de découvrir qui pourrait lui en vouloir. Nous avons discuté avec le réalisateur de ce qui lui a inspiré l’histoire et le personnage principal.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Où avez-vous puisé l’inspiration pour l’histoire ?
Darko Sinko : Il s’agit d’une nouvelle de l’auteur tchèque Karel Čapek dont j’ai en réalité volé le début. Mais le roman est une critique de l’Establishment tchèque, et je voulais examiner le thème de la confiance et de la suspicion en prenant davantage de distance. Je voulais explorer ce qui se produit lorsque vous commencez à douter de ceux qui vous sont le plus proche. Que se passe-t-il lorsque ce que vous preniez pour acquis change ? En outre, l’époque qui est la nôtre a tendance à tout considérer, y compris les relations, sous l’angle du profit et de l’intérêt. Je souhaitais aborder le sujet avec ironie, rester très ouvert et éviter des explications d’ordre psychologiques, ce qui change de la manière dont les films sont réalisés en Slovénie.

Comment avez-vous pensé le personnage principal ?
Dans le roman, c’est un homme politique, membre de l’Establishment. Il sait que ses ennemis sont nombreux et qu’il a fait beaucoup de choses susceptibles de pousser quelqu’un à lui tirer dessus. Je voulais que les choses soient plus légères. Je voulais un homme sans histoires, assez inintéressant et ennuyeux, avec une vie banale. Le héros devait être un homme ordinaire, un homme bon. Je pensais que ça serait amusant de voir comment, après un tel événement, sa vie allait voler en éclats.

La confiance et la suspicion sont les maîtres-mots du film. Quelle relation entretenez-vous avec ces mots ?
L’histoire n’est pas directement liée à ma vie personnelle. Il y a cependant un lien avec ma conception de la vie, et avec ce que j’ai pu vivre ou imaginer. L’histoire évoque mes propres doutes et la crainte qui naît de la confiance que l’on a à l’égard des personnes les plus proches de nous.

Comment avez-vous trouvé l’acteur principal ?
Radoš Bolčina est un célèbre acteur de théâtre. Il est très excentrique, même pour un comédien de théâtre. On lui avait demandé plusieurs fois de faire des auditions pour le cinéma, mais il ne l’avait jamais fait. Dans Inventory, il joue son premier grand rôle au cinéma. Il était très intéressant de voir comment il s’adapterait à un rôle si différent de lui, de sa nature excentrique. Et je suis ravi que ce se soit aussi bien passé. J’ai beaucoup apprécié.

Considérez-vous le film comme une prise de position politique ?
Le film n’est pas ouvertement politique. Cependant, il soulève quelques problèmes et sentiments auxquels l’époque, et la société, dans laquelle nous vivons peuvent s’identifier. Je suppose que choisir d’aborder l’histoire ou l’esthétique du film différemment de ce qui se fait dans la tradition du cinéma slovène est déjà une prise de position.

Où avez-vous trouvé l’inspiration pour le concept visuel du film ?
En préparant les demandes de financement, j’ai fait des moodboards, des planches d’ambiance, sur lesquelles j’ai travaillé avec d’autres. J’aime discuter afin d’avoir une approche commune et de permettre à tous ceux qui interviennent dans le processus d’un film d’apporter sa créativité. Pour ma part, je me suis inspiré de l’esthétique du peintre Magritte, par exemple, mais également de celle de la série de dessins animés tchèques Pat and Mat [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy