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VISIONS DU RÉEL 2022 Grand Angle

Gianluca Matarrese et Mattia Colombo • Réalisateurs d'Il posto – A Steady Job

“J’aime me plonger dans une histoire et un sujet sans savoir au départ où ils vont me mener”

par 

- Le système de santé en Italie ne s’est certainement pas amélioré pendant la pandémie, comme le met en évidence ce documentaire

Gianluca Matarrese et Mattia Colombo • Réalisateurs d'Il posto – A Steady Job

La section Grand Angle de Visions du Réel a accueilli la première du documentaire Il posto – A Steady Job [+lire aussi :
critique
interview : Gianluca Matarrese et Matt…
fiche film
]
par les Italiens Gianluca Matarrese et Mattia Colombo, qui met à évidence la dépendance de la classe ouvrière du sud du pays par rapport aux régions du nord. Nous avons interrrogé les co-réalisateurs sur la manière dont la pandémie a affecté l'élaboration de leur film et sur la façon dont ils ont choisi d'aborder ce sujet très spécifique pour y trouver un message plus universel.

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Cineuropa : D’où est venu votre intérêt pour ce sujet ?
Mattia Colombo :
J’ai lu un article, en 2017, sur ce service de voyage. Je me suis dit qu’il y avait là un potentiel cinématographique et j’en ai parlé à Gianluca. Nous avons fait le premier voyage ensemble et nous en avons profité pour passer beaucoup de temps avec les gars. Il nous restait toutefois à trouver une approche pour ce sujet. Nous savions que nous ne voulions pas faire un film qui présente comme un scandale le système de santé en Italie. Notre film est plutôt une réflexion sur le travail et ce qu'il signifie dans notre société, et sur ce que cela signifie pour nous que de vivre dans ce monde. En italien, "il posto" a de nombreux sens différents : le mot renvoie au poste dans le sens d’emploi, mais aussi à l'idée de trouver sa place, ou que tout va comme il faut.

Gianluca Matarrese : J’aime me plonger dans une histoire et un sujet sans savoir au départ où ils vont m’amener. Quand j’ai entendu parler de ça, je me suis rendu compte que c’était une histoire qui parle de nous, de notre génération, de gens qui se définissent à travers le travail. Je voulais explorer ce que le travail est aujourd’hui et la manière dont le monde des start-ups et du free-lance nous façonne. D’où vient le rêve d’avoir un emploi fixe, de préférence comme fonctionnaire ?

Comment avez-vous fait la connaissance de votre personnage principal ?
M.C. :
Raffaele était cité dans l’article que j’ai lu. Nous l’avons rencontré par le biais d’un ami qui vit dans la même ville que lui. Nous nous sommes rendu compte au fur et à mesure à quel point il était important comme personnage. Il est les deux choses à la fois : très proche du personnel médical et en même temps un entrepreneur.

Est-ce que vous avez aussi parlé à des représentants de l’État ou de clinique et d’hôpitaux ?
G.M. :
Trouver notre méthode pour faire ce film était très important. Nous savions que ce ne serait pas un film d’enquête : nous ne sommes pas des journalistes, et des reporters suivaient déjà ces voyages et couvraient le sujet. Au-delà du fait que nous avons compris qu'il serait très compliqué d’obtenir des informations utiles du côté officiel, nous voulions nous concentrer sur les gens que nous avions devant nous. Nous voulions raconter leur histoire. Ça a été une expérience très plaisante, car la plupart des gars étaient fiers de partager leurs expériences avec nous.

M.C. :Nous nous sommes demandé comment faire place aussi à la parole des politiciens, mais finalement, il semblait plus approprié de nous concentrer sur les gens qui cherchent un travail et sur leur réalité – au lieu d'offrir une plateforme aux vaines promesses habituelles de la part de l’État et des politiciens.

Vous avez commencé ce projet bien avant le Covid. Qu’est-ce qu'il s’est passé ensuite ?
M.C. :
Quand ça a commencé, ça a été un moment très délicat : nous craignions de ne pas pouvoir poursuivre ce projet. Nous n’avions filmé qu’un voyage, et il n’était pas garanti que les concours d’État continueraient. Pendant un petit lapse de temps, la rumeur qui courait était qu'ils se feraient en ligne, ou même que l'ensemble du processus de recrutement allait changer. Finalement, après plusieurs confinements, tout a repris, et nous avons continué à faire ce film.

G.M. : Le Covid a menacé le service de transport de faillite. En même temps, cette catégorie professionnelle est devenue beaucoup plus visible et ses conditions de travail ont encore empiré : les gens avaient des contrats encore plus courts et ils couraient beaucoup plus de risques pour le même maigre paiement. Voyager était beaucoup plus compliqué... quand c’était permis, je veux dire.

A-t-il été difficile d’obtenir des gens qu’ils partagent leurs expériences avec vous ?
M.C. :
Il était important qu'on gagne leur confiance. Nous les avons contactés avant le début du voyage, en les informant qu'on voyagerait avec eux dans les bus. En chemin vers le lieu de passage des concours, chaque personne réagissait différemment : certains voulaient se reposer, certains voulaient continuer de réviser, par exemple. Ainsi, il était important que nous puissions sentir ce qui était possible pour nous.

G.M. :Il fallait bien sûr qu'on cherche les meilleurs personnages, mais dans un temps lapse de temps relativement court, puisqu'on n'avait que les voyages aller puis retour comme base. Il était important d’avoir des moments authentiques et aussi d'éviter d'adopter un point de vue journalistique.

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(Traduit de l'anglais)

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