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CANNES 2022 Séances de minuit

Adil El Arbi et Bilall Fallah • Co-réalisateurs de Rebel

“La musique et la danse peuvent vraiment toucher vos émotions plus qu’aucun mot ne pourrait le faire”

par 

- CANNES 2022 : Le duo belge nous parle de sa tentative de mettre le spectateur dans la peau de deux frères qui vont en Syrie pour se battre aux côtés de Daech

Adil El Arbi et Bilall Fallah  • Co-réalisateurs de Rebel

Après avoir réalisé Bad Boys for Life, les Belges Adil El Arbi et Bilall Fallah ont débarqué sur la Croisette à Cannes avec Rebel [+lire aussi :
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, l’histoire de deux frères qui se rendent en Syrie pour se battre aux côtés de Daech. Ce qui est remarquable, c’est que le film ne les condamne pas. Il tente plutôt de vous mettre à leur place. La présentation de Rebel dans les Séances de minuit a été exceptionnelle.

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Cineuropa : Comment vous est venue cette idée folle de mélanger une comédie musicale rap avec un film de guerre sur Daech en Syrie ?
Adil El Arbi and Bilall Fallah : La musique est essentielle dans la culture arabe et islamique, ce que l’on parfois a tendance à oublier, surtout avec des sujets de ce genre. Nous avons grandi avec cette culture arabe : la musique, la poésie et la danse, mais aussi Les Mille et une nuits. Le rap fait partie de la culture urbaine de quartier, celle de Molenbeek. C’est quelque chose qui est proche des gens d’origine marocaine ou des immigrés. Aboubakr Bensaihi, l’acteur principal, est un rappeur de Molenbeek, c’est donc son mode d’expression. La musique et la danse peuvent vous toucher plus que les mots. Et puis, utiliser la musique semble judicieux, surtout dans la mesure où Daech est contre la musique, contre les instruments et contre les voix de femmes.

Comment avez-vous réussi à trouver un équilibre entre la musique et le drame ?
Quand il y avait de la musique, nous voulions qu’elle soit naturelle. Nous voulions donc avoir une ambiance réaliste, tout en ayant la grandeur du cinéma opératique et historique. Trouver le bon équilibre n’a pas été facile. Mais nous avons travaillé avec notre chorégraphe, Sidi Larbi Cherkaoui, qui est l’un des plus grands.

Comment avez-vous fait pour convaincre Sidi de participer au projet ?
C’est un Marocain d’Anvers. Il a lu le scénario, l’a compris, parfois mieux que nous d’ailleurs. Sa poésie et sa danse ont élevé le film à un autre niveau. Au départ, nous avions très peur des scènes musicales. Nous n’avions prévu que deux scènes de ce genre dans le scénario, car nous pensions que si ça ne marchait pas, nous pourrions les supprimer sans que cela ait un impact sur le film. Puis, pendant le tournage, cela nous a tellement plu que nous nous sommes dit que nous devions finir avec ça et nous avons donc ajouté une scène musicale qui ne figurait pas dans le scénario.

Ce film est plus orienté vers la famille que vos précédents. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous concentrer sur cet aspect-là ?
C’est un peu le côté Hirokazu Kore-eda du film. Nous avons vu un grand nombre de ses films et l’avons rencontré en 2015 à Toronto, à l’occasion d’un festival où nous présentions Black [+lire aussi :
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. Il nous a dit que c’était bien d’avoir une dynamique familiale dans un film. Alors, nous nous sommes dit qu’un jour, nous ferions un film à la Kore-eda. Nous avons mélangé les différentes influences, comme Spike Lee, Oliver Stone et Spielberg, et c’est ainsi que nous avons créé ce mélange de tous les films que nous aimons passionnément.

Étiez-vous conscients de vouloir un acteur qui était aussi musicien pour le rôle principal ?
Nous avons collaboré avec Aboubakr Bensaihi dans notre précédent film, et il connait des gens qui sont partis en Syrie, donc c’est un univers qui lui est familier et il connait ce traumatisme. Étant donné que c’est un auteur de rap de génie, nous savions dès le départ qu’il serait parfait, mais il a dû apprendre à danser, parce qu’il ne l’avait jamais auparavant.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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