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CINEMED 2022 Cinemed Meetings

Damien Megherbi • Producteur de Nefta

"Des propositions encore plus fortes, plus inédites, plus audacieuses"

par 

- Rencontre avec le producteur de la société parisienne Les Valseurs, qui parle du projet de Yves Piat, à l'occasion des Cinemed Meetings

Damien Megherbi • Producteur de Nefta

Créée en 2013 et pilotée par Damien Megherbi et Justin Pechberty, la société parisienne de production Les Valseurs est présente au 44e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier où elle pitche à la Bourse d’aide au développement des Cinemed Meetings (lire la news) le projet Nefta qui sera le premier long de fiction du Français Yves Piat.

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Cineuropa : Vous avez produit le court métrage Nefta Football Club de Yves Piat (nommé aux Oscars en 2020 et César en 2019) et vous revoilà avec son projet de premier long, Nefta. Est-ce une extension du court ?
Damien Megherbi :
Le long est lié au court, mais ce n’est pas la même histoire. Il y a des parties de l’intrigue qui ressemblent à celles du court, mais c’est une autre intrigue avec d’autres personnages, des personnages d’adultes alors qu’on suivait des enfants dans le court et que c’était beaucoup plus resserré. Là, on a un personnage principal de douanier, un ton un peu à la frères Coen, dans le sud de la Tunisie, à la frontière avec l’Algérie, à Nefta. C’est l’histoire d’un douanier qui se retrouve muté là-bas, dans un lieu avec beaucoup de trafic entre les deux pays et de la corruption. Il se retrouve embarqué dans un imbroglio quand sa fille tombe (comme dans le court métrage) sur un âne transportant de la cocaïne, dressé pour traverser la frontière en suivant une playlist musicale mais qui se perd car l’un de trafiquants n’a pas mis la bonne musique.

Yves Piat est un réalisateur avec qui nous avons partagé une aventure exceptionnelle avec son court métrage, de l’écriture du film au tournage, puis jusqu’aux Oscars et avec une carrière incroyable en festival. Cela a forcément renforcé nos liens. Mais c’est surtout un auteur foisonnant en termes d’idées. Les 90 pages du scénario du long métrage sont vraiment très riches. Yves l’a co-écrit avec le Marocain Alaa Eddine Aljem qui avait réalisé Le miracle du Saint inconnu [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
(Semaine de la Critique à Cannes en 2019), ce qui a permis de rajouter des couches par rapport au court métrage. Nous avons maintenant une V1 retravaillée de scénario. Nous envisageons de tourner à l’hiver 2023/2024 dans le Sud de la Tunisie. Nous sommes vivement intéressés par une coproduction européenne avec l’Allemagne et/ou l’Italie, peut-être aussi la Belgique.

Comment s’insère ce projet dans la ligne éditoriale des Valseurs ?
Nous sommes à la recherche d’univers inédits, à la fois avec des cinéastes français et étrangers qu’on participe à faire émerger et qui nous apportent leurs visions du monde et du cinéma, en nous faisant voyager dans d’autres géographies, dans d’autres cultures. Donc Nefta s’inscrit parfaitement dans cette ligne éditoriale. Actuellement, nous tournons au Brésil Sans cœur (Sem Coração/Heartless) de Nara Normande et Tião que nous coproduisons. Nous sommes en financement bien avancé (notamment avec Arte France Cinéma) pour Le mystérieux regard du flamand rose du Chilien Diego Céspedes dont le tournage est prévu fin 2023. Nous développons aussi Bandeira du Brésilien João Paulo Miranda Maria qui vient de gagner au marché de coproduction Ikusmira Berriak de San Sebastián. Ici, à Montpellier, à la Bourse d’aide des Cinemed Meetings, nous avons aussi Ville sans sommeil (Ciudad sin sueño) de l’Espagnol Guillermo García López que nous coproduisons avec Les Films des Tournelles qui a pitché hier le projet. Enfin, nous venons de présenter aux Rencontres de coproduction francophone de Marseille le projet Les Monstres d’Antoine Delelis que nous aimerions coproduire, sans doute avec la Belgique.

Les Valseurs opèrent à la fois en production et en distribution France. Quelle est votre analyse du marché actuel pour le type de films d’auteur ouverts à l’international sur lesquels vous travaillez ?
La question de la rencontre avec le public se pose de plus en plus, et elle se pose de plus en plus en amont. Il faut à la fois penser les projets de manière organique du point de vue du développement artistique et intégrer en même temps le fait qu’il va falloir trouver un espace en salles, un espace médiatique et essayer de rencontrer le public. Cela passe aussi par le choix des sujets, par le choix de cinéastes qui peut-être doivent être davantage en prises avec le monde qui les entoure, et avec aussi des publics plus jeunes donc avec des sujets qui parlent à ces publics. C’est forcément quelque chose que nous intégrons dans notre réflexion, de par notre double casquette de producteur et de distributeur, sans toutefois que cela préside au développement artistique de nos projets. Mais on se pose toujours la question : est-ce que le projet que l’on va développer pendant trois ou quatre ans va pouvoir trouver un public dans le contexte actuel ? Avant la pandémie, même si c’était déjà très difficile, il y avait peut-être plus d’espace pour des propositions qui se posaient face au public sans forcément se questionner sur la rencontre avec ce public. Mais je suis assez optimiste, je pense que des propositions fortes et tenues dans leurs ambitions et dans leurs financements, tout en restant dans le champ du cinéma d’auteur, peuvent encore aujourd’hui rencontrer le public. Malgré la situation actuelle qui reste un peu décevante, il commence à y avoir des films qui font renaître un désir de cinéma. Peut-être qu’il faut des propositions encore plus fortes, plus inédites, plus audacieuses.

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