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BLACK NIGHTS 2022 Compétition Premiers Films

Fisnik Maxville • Réalisateur de The Land Within

“À un moment, j’avais vraiment envie d’écrire : ‘inspiré par des milliers d’histoires vraies’”

par 

- Nous avons rencontré le réalisateur kosovar, dont le premier long-métrage suit un jeune homme qui rentre dans son village natal pour assister à l’exhumation d’un charnier

Fisnik Maxville • Réalisateur de The Land Within

Cineuropa a interviewé Fisnik Maxville, le réalisateur de The Land Within [+lire aussi :
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. Ce film, qui a fait sa première mondiale dans la compétition Premiers Films cette année au Festival Black Nights de Tallinn, suit l'exhumation d'un charnier dans un village, après quoi le sombre secret du passé émerge ainsi que avec les corps. Nous avons discuté des choix de casting de Max, de l’écriture du scénario de son expérience de tournage au Kosovo.

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Cineuropa : Comment l’idée de ce film s’est-elle présentée et sur quels thèmes avez-vous décidé de vous concentrer ?
Fisnik Maxville : L’idée est venue en pensant à quelqu’un qui retourne dans son pays après 10 ou 15 ans d'absence. C'est lié à ma propre expérience en tant que Kosovar parti il y a environ 25 ans. Retourner là-bas, c'est vraiment quelque chose pour moi, car les choses ont changé : la guerre est finie, et on arrive en tant qu'étranger dans un endroit où on a le nom, on parle la langue, on a le sang, mais on n'est pas un des leurs. Voilà l’histoire que je voulais explorer pour mon premier long-métrage. Je dois admettre que pendant longtemps, j’ai pris d’autres directions. Je me demandais quelle serait l’histoire qui pourrait accompagner le retour de cette personne dans son pays natal. Et puis l'idée de revenir aider la famille et de l'exhumation du charnier s’est présentée… Vous savez, au début de certains films, on voit la mention : "inspiré d'une histoire vraie". À un moment, je voulais vraiment écrire : "inspiré par des milliers d’histoires vraies". Je connais beaucoup de gens qui viennent de là où je suis au Kosovo. Ils ont quitté le pays et ils ont dû vivre ça. Beaucoup de charniers ont été exhumés. [...] Voici comment j’ai vraiment commencé à écrire cette histoire.

Comment avez-vous choisi les deux acteurs principaux, Florist [Bajgora] et Luana [Bajrami] ?
Dans le cas de Florist, la collaboration a commencé très tôt, au moment de l'écriture. Il avait joué un petit rôle dans un de mes films, un court-métrage réalisé en 2016. J’ai été très impressionné par la manière dont il a abordé ce projet. Nous n’avions eu qu'un jour de tournage. Depuis, nous sommes restés en contact et nous sommes quasiment devenus amis, pour le dire ainsi. Pour moi, il incarnait parfaitement ce personnage. [...] Il était déjà dans son personnage sans avoir lu le scénario, puisque je lui avais déjà dit des choses.

Quant à Luana, j’ai également commencé à chercher ma comédienne un an et demi avant le tournage. Je connaissais beaucoup d’actrices au Kosovo, mais mon sentiment était qu'il me fallait quelqu’un avec qui je n’avais pas travaillé avant. J’ai participé aux Ateliers d’Angers, où j’ai développé le film. Céline Sciamma faisait partie des intervenants dans notre groupe. Elle nous a montré son film Portrait de la jeune fille en feu [+lire aussi :
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, qui n’était pas encore sorti. Pendant tout le film, je regardais Luana en me disant : "Elle est incroyable !". À la fin, j’ai vu son nom et noté qu’elle était albanaise. J’ai pensé : "OK, les planètes sont alignées". Céline m’a donné son numéro. Je l’ai appelée le lendemain et pour moi, le casting était fait parce que déjà au téléphone, elle a dit : "J’adorerais faire le film avec quelqu’un qui vit à l’étranger et veut travailler au Kosovo".

Qu'est-ce qui a été le plus dur, pendant la phase d’écriture ?
C’est une production instiguée en Suisse, donc si on veut faire un film qui se passe à 95 % au Kosovo, avec des acteurs en grande majorité non-suisses, ce n'est pas évident. J’avais l'impression d'essayer de rendre le film de plus en plus "suisse", et ça s'est retrouvé dans le scénario, où la partie que nous avons tournée en Suisse est beaucoup, beaucoup plus longue que ce qu'on voit dans le film. J’essayais de tirer le film vers la Suisse parce que c’est l’endroit que je connais le mieux.

Ces quelques dernières années, on a vu le Kosovo émerger petit à petit comme un bon endroit pour les tournages, et quelques titres kosovars importants ont été sélectionnés dernièrement à de grands festivals. Quelle impression cela vous fait d'être, dans un sens, à la fois du pays et de l’extérieur ?
Je pense que quelque chose de très intéressant s’est passé. Ça n’arrive pas très souvent, qu’une équipe étrangère viene au Kosovo pour tourner un film en albanais qui parle du Kosovo. J’ai eu le sentiment que l’équipe kosovare et les gens de l'industriie du film locale essayaient de mettre les bouchées doubles pour être à notre niveau, quoique je n'aie jamais pensé à eux comme étant à un moindre niveau. D’une certaine manière, cela a eu un impact : l'équipe kosovare a atteint là un tel niveau que le reste de l’équipe européenne a été vraiment impressionnée.

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(Traduit de l'anglais)

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