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GÖTEBORG 2023

Mia Engberg • Réalisatrice de Hypermoon

“Le public mérite d’être libéré de moi, maintenant”

par 

- Nous avons interrogé la réalisatrice suédoise sur la dimension personnelle de la troisième partie de sa trilogie encensée, dite trilogie Belleville

Mia Engberg • Réalisatrice de Hypermoon
(© TriArt Film)

Alors que la Suédoise Mia Engberg nous livre le troisième opus de sa célèbre trilogie dans le cadre de la Nordic Documentary Competition de l’édition 2023 du Festival de Göteborg, plusieurs questions viennent immédiatement à l’esprit. Par exemple, quel degré d’intimité souhaitait-elle atteindre cette fois ? Ou quel genre d’animal est exactement un Hypermoon [+lire aussi :
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 ?

Cineuropa : La dernière fois que nous avons évoqué la trilogie Belleville, nous avons établi que Belleville Baby [+lire aussi :
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tirait son nom du chat Baby, et Lucky One [+lire aussi :
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de Lucky, le hamster. Vous aviez promis un troisième animal de compagnie pour le dernier film. Quel genre d’animal se cache dans Hypermoon ?
Mia Engberg :
Le processus a pris beaucoup de temps… le film s’est d’abord appelé Blackbird pendant très longtemps. J’ai même intégré un oiseau au début, celui qui s’aiguise le bec sur la roche d’une montagne. Puis, le temps a passé, et l’an dernier, une série télévisée intitulée Blackbird est sortie. Quant à Hypermoon, c’est moi qui l’ai choisi. C’est quelqu’un qui ne dort pas la nuit. Vous pouvez, bien entendu, me voir comme une sorte d’animal, mais je crains que ce soit ce que j’ai pu faire de mieux cette fois-ci.

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Cela veut-il dire qu’Hypermoon est un film plus personnel que les deux précédents ?
Pas vraiment. Pour moi, les trois films forment une seule et même œuvre. D’un autre côté, j’ai vieilli, mon discours est donc plus calme, plus personnel. Il est moins exalté que dans Belleville Baby, et certainement plus proche de qui je suis réellement. Je suis également plus souvent à l’écran, bien sûr. Et je me retrouve à devoir faire un voyage proche de la mort, un voyage dont je ne dévoilerai pas la nature exacte ici. Pour l’instant, c’est quelque chose que je réserve à ceux qui iront voir le film. Mais il y a eu un moment et une maladie auxquels je n’étais pas sûre de survivre. Et si tel avait été le cas, j’avais en tête un film qui se serait résumé à un écran noir, parce que c’est quelque chose que j’aurais eu le temps de faire, un requiem de ma part, avec juste des voix. Mais, voilà, on m’a accordé plus de temps. Et avec cette bonne nouvelle, est revenu l'amour du cinéma, mais aussi la joie de remplir l'écran d'images de toutes tailles, en fouillant partout dans les archives que j’avais filmées de ma vie.

Nous avons enfin l’occasion de voir en chair et en os votre éternel premier rôle, Vincent, ce qui est, en soi, une vraie surprise.
C’est vrai, n’est-ce pas ? Mon raisonnement a été le suivant : j’ai accumulé un certain nombre de spectateurs fidèles au fil des ans. Leur patience méritait bien de pouvoir le voir après toutes ces images floues, non ? Après Lucky One, où il n’est pas facile de distinguer grand-chose, je voulais me dévoiler, m’ouvrir un peu. Quant à Vincent, il lui arrive des choses, des choses que je ne vais pas révéler ici, des choses qui l’ont rendu plus enclin à se laisser filmer.

Vous avez parlé de vos images d’archives personnelles. À quand remontent-elles ?
Oh là là… les images de nous deux, celles où l’on est si jeunes, datent de 1994. Je commençais à peine mes études de cinéma à l’Institut d’art dramatique de Stockholm. J’avais pu emprunter une caméra chez moi pour m’entraîner. Ces images-là pourraient bel et bien être la première chose que j’ai filmée de ma vie. Et nous voici 29 ans plus tard… il y en a beaucoup d’autres. Je pourrais certainement faire dix autres films sur la vie mouvementée qui est la mienne, si je le voulais.

Une trilogie en, au moins, quatre parties ? Si vous pouvez enfreindre la règle pour les noms d'animaux, pourquoi ne pas le faire pour le reste ?
Non, le public mérite d’être libéré de moi maintenant, du moins du "moi" de ces films. Cependant, après avoir achevé chacun des films de la trilogie, je me suis assise et j’ai écrit un livre chaque fois, en réfléchissant au film en question et aux événements qui avaient entouré leur origine. Je travaille actuellement sur la troisième partie, que j’ai intitulée Darkness as Material. Les trois livres sortiront en anglais en septembre. Le packaging sera magnifique, il s’inspirera d’une belle édition de 1976 de L’Esthétique de la résistance de Peter Weiss. Après, je ferai autre chose. J’aime le changement. J’aime regarder devant moi et aller de l’avant. J’aime mon métier.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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