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IFFR 2023 Compétition Big Screen

Martin Skovbjerg • Réalisateur de Copenhagen Does Not Exist

"Tout le monde voit quelque chose d’unique et s’y rapporte différemment"

par 

- Nous avons interrogé le réalisateur sur son film et la manière dont il rend compte de la force des souvenirs et exprime combien le décès d’un proche peut affecter notre réalité

Martin Skovbjerg • Réalisateur de Copenhagen Does Not Exist

Martin Skovbjerg présente dans le volet Compétition Big Screen du Festival international du film de Rotterdam Copenhagen Does Not Exist [+lire aussi :
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, un thriller dramatique particulièrement intrigant sur le pouvoir de l’amour et des souvenirs. Nous avons interrogé le réalisateur sur le scénario du film ainsi que sur son personnage principal.

Cineuropa : Le film est tiré d’un roman. Pourriez-vous nous en dire plus sur le livre et expliquer en quoi il vous a plu ?
Martin Skovbjerg : Le roman, intitulé Sander, est de l’auteur norvégien Terje Holtet Larsen. C'est Eskil Vogt (The Innocents [+lire aussi :
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), qui est très ami avec l'écrvain, qui a écrit le scénario, et mon producteur m’a demandé si je voulais le réaliser. J’ai lu le scénario et je l’ai beaucoup aimé. À ce jour, je n’ai toujours pas lu le roman originel. Mon acteur principal, Jonas Holst, a lu les deux et trouve qu’ils sont très similaires. De mon côté, le scénario était la source sur laquelle je voulais me concentrer. J’avais très envie de rendre visuellement les sentiments dont il parle. J’aime l’intensité du scénario. En le lisant pour la première fois, tout du long, je ne savais pas ce qui arriverait à la page suivante. Pour ce qui est de l’histoire elle-même, j'aime bien ce désir de se déconnecter du monde. Un des personnages essaie de disparaître du monde. Par ailleurs, ce scénario nous permet de nous interroger nous-mêmes. Il nous offre l’occasion de regarder le monde et se demander si c’est vraiment là qu’on veut être. Dire oui à notre société, avec ses normes matérialistes, c'est de bonne guerre, mais je pense qu’au moins une fois dans sa vie, on devrait se demander si on fait vraiment ce qu’on veut faire.

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Votre intention était-elle dès le départ de vous en tenir à une seule perspective, à savoir celle du héros ?
On ne voit le personnage principal féminin qu'à travers son regard à lui, ce qui signifie que ce ne sera jamais la personne qu'elle est vraiment. Quand les gens meurent, ils deviennent une histoire, une histoire qui change à chaque fois qu’on la raconte. Je voulais visualiser ce qui se passe quand quelqu’un se met à remettre en question les histoires que vous vous racontez. Vos souvenirs et vos histoires changent. Sander, le héros, veut composer un beau tableau d'elle, mais ensuite, petit à petit, il se met à s’ouvrir à toutes les mauvaises choses qui pourraient aussi être vraies sur elle. Il y a une scène très spéciale, où le père de la fille dit qu'elle est en train de chauler. D’abord, Sander dit que ce n’est pas vrai, et puis ils continuent de parler et il dit que bien sûr qu'elle était en train de chauler, mais personne ne pouvait le voir. Il essaie de tuer la connaissance de ce fait la concernant. S'en tenir à sa perspective était une manière de montrer comment nous construisons les souvenirs autour des gens.

Est-ce que vous avez fait des recherches spécifiques pour bien comprendre les personnages ?
J’ai beaucoup travaillé avec les comédiens qui les jouent, Jonas Holst et Angela Schmidt. Nous avons puisé dans leur expérience pour bâtir les personnages. Nous nous sommes concentrés sur les émotions. Je ne voulais mettre sur eux aucune étiquette, et je ne voulais pas définir sa condition à elle, puisqu'on ne sait pas vraiment ce qu’elle est. On ne la voit qu'à travers son esprit à lui ou celui de son père. Elle est ce qu’ils ont fait d’elle. Le scénariste n'a pas toutes les réponses. On se heurte à ces gens pendant deux heures et puis on repart. Chacun y voit quelque chose d’unique et s'y rapporte différemment.

Pourquoi avez-vous choisi Jonas Holst pour le rôle principal ?
Jonas est un acteur non professionnel, mais il a rempli le personnage avec son propre passé remontant à sa jeunesse.

Je ne savais pas vraiment dire ce qui m'avait tant plu chez Jonas, et puis je l'ai compris. Son personnage n’est pas vraiment aimable, mais quand il ferme les yeux et pense à elle, on peut voir que c’est quelqu’un de gentil. Jonas est capable de montrer tout l’amour que sent son personnage juste en fermant les yeux. Il a tout donné de lui dans chaque scène.

Le montage a dû être très difficile.
Ça a été dingue. C’est un film sur les souvenirs. On peut démarrer ou arrêter le film à n’importe quel moment. C’était fluide, mais comme le film est très bien écrit, plus nous restions près du scénario, plus nous nous sentions guidés. Nous avons tout de même presque tout essayé, pour mettre en avant le fait que les gens changent à travers le prisme des souvenirs. Normalement, quand on a un flashback, c’est principalement pour montrer la vérité. Nos flashbacks se passent dans son esprit, donc ce qu'ils montrent change continuellement tout au long du film.

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(Traduit de l'anglais)

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