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GÖTEBORG 2023

Andreas Öhman • Réalisateur de One Day All This Will Be Yours

“Mon objectif est de parler autant aux cinéphiles qu’à mes amis dans ma petite ville natale”

par 

- Le metteur en scène suédois partage avec nous quelques pensées sur le mélange de lumière et d’ombres qu’on trouve dans son film, et nous raconte comment un deuil familial personnel est devenu un film

Andreas Öhman • Réalisateur de One Day All This Will Be Yours
(© Markus Walta)

Reprenant certains des thèmes présents dans Simple Simon [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, son film nominé aux Oscars, le nouveau long-métrage d’Andreas Öhman, One Day All This Will Be Yours [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Andreas Öhman
fiche film
]
s'inscrit parfaitement dans la section Focus de cette édition du Göteborg Film Festival, qui met à l’honneur le thème du retour au pays. Le réalisateur s’est livré sur la part de lumière et d’ombres du film, mais également sur la manière avec laquelle la perte d’un être cher a été portée à l’écran.

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Cineuropa : Au premier abord, One Day All This Will Be Yours apparaît comme un "feel-good movie" un peu excentrique. Pourtant, nous nous retrouvons très rapidement confrontés à des thèmes bien plus sombres et complexes. Pourriez-vous nous en dire plus sur le sujet ?
Andreas Öhman : J’ai toujours aimé les histoires finement écrites, à la fois drôles et intelligentes, avec des zones d’ombre et de lumière. La Garçonnière de Billy Wilder en est, par exemple, une illustration parfaite. Lukas Moodysson m’a également beaucoup influencé lorsqu’il est arrivé. J’aime avoir un pied dans l’univers "populaire" et l’autre dans celui des "films d’auteur". Je souhaite m’adresser autant à un public averti qu’aux amis de ma petite ville natale. On verra bien. Les comédies sont parfois moins plébiscitées dans les festivals.

Votre premier film, Simple Simon, possède véritablement certains de ces éléments. À en juger par les réactions, il semble que vous ayez aussi réussi certaines choses. Avez-vous été surpris par l’accueil réservé au film ?
Oui, beaucoup... Six jours après sa sortie, le film a été retenu pour figurer sur la liste des films susceptibles de concourir aux Oscars. Il a ensuite été sélectionné et a voyagé en Europe, en Amérique, en Asie... Il a particulièrement bien marché aux États-Unis et au Japon. Après ça, j’ai fait quelques films où j'ai exploré les genres du cinéma jeunesse et du road-movie, et j’ai expérimenté différents thèmes. Je suis content de les avoir faits, même s’ils sont passés inaperçus pour de nombreux spectateurs. Je dirais que ce nouveau film reprend, d'une certaine manière, certains des thèmes de Simple Simon.

Voulez-vous parler des personnages fantaisistes de Simon, et aujourd’hui de Lisa ?
Ils en font effectivement partie. Je les aime tous les deux, je me sens moi-même parfois un peu décalé. La manière dont ces gens-là s’intègrent dans la société est quelque chose qui m’intéresse. Lisa le fait à travers ses dessins, même si elle a un peu de mal dans le monde réel.

Concernant les dessins et les animations de ces deux films, qu'est-ce qui vous a conduit à de tels choix ?
J’aime les choses qui sortent du lot. Et j’aime explorer de nouveaux moyens d’expression. Concernant l’animation, c’est quelque chose avec lequel je suis à l’aise, et ce, depuis longtemps. Peut-être qu’un jour je ferai un film d’animation, ne serait-ce que pour perpétuer la tradition ici en Suède, après le grand Per Åhlin et ses pairs. J’appartiens à un groupe à la tête d’un petit studio d’animation où l’un de mes confrères, Carl-Johan Listherby, a aussi dessiné les œuvres de Lisa.

Vous parvenez plutôt bien à capturer l’humour d’une "dessinatrice". Avec Lisa, vous avez également créé un personnage riche et complexe, comme l’ont fait avant vous Bergman et d’autres hommes, mais cela peut rester problématique.
Comme l’indique la dédicace du film, Lisa s’inspire en partie de moi, mais aussi de ma sœur, décédée dans un accident à l’âge de 12 ans. J’ai utilisé sa sincérité et son humour, qui étaient considérables, auxquels j’ai ajouté ma propre expérience. Une partie de ce que nous voyons s’est réellement passée. Il y a quelques années de ça, mes parents nous ont réunis pour nous parler de la scierie et du domaine forestier. Ils voulaient discuter de qui reprendrait l’affaire. Se voir rappeler qu’ils n’étaient pas éternels a été difficile, tout comme le fait que la fratrie soit réunie, car nous sommes tous partis et nous nous voyons très peu. J’ai ensuite passé quelque temps à Los Angeles et j’ai parlé de ça à l’une de mes connaissances à la FOX. Elle trouvait que cette histoire avait quelque chose d’universel dont on devrait faire un film.

Comment votre famille a-t-elle réagi lorsque vous leur avez parlé de votre projet ?
Mes parents ont toujours pensé que si je devais faire quelque chose, j'avais le droit de le faire, comme raconter cette histoire de mon point de vue. Ma mère a lu le scénario. Elle a été une partenaire et une interlocutrice privilégiée, pour que rien ne paraisse étrange ou bizarre, même dans la partie fictive de mon récit. Mes frères et sœurs ont eu un peu plus de mal à accepter l'idée, car nous n'avions pas vraiment abordé certaines questions sensibles. Aujourd’hui, nous avons avancé et je pense qu’ils sont fiers du résultat. Nous serons tous présents à l’avant-première, ce qui sera, je pense, un beau moment, mais un moment douloureux aussi. Il est très important pour moi qu’ils aiment le film.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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