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GLASGOW 2023

Nida Manzoor • Réalisatrice de Polite Society

“Je ne me suis jamais trouvée représentée dans les films que j'adore”

par 

- La réalisatrice britannique détaille pour nous cette satire riche en action des films d’art martiaux et du Bollywood

Nida Manzoor  • Réalisatrice de Polite Society

Après la première mondiale de Polite Society [+lire aussi :
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fiche film
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à Sundance, la Britannique Nida Manzoor présente cette satire riche en action, sur une jeune fille qui veut devenir une cascadeuse, au Festival du film de Glasgow, en clôture de l’événement, après quoi le film va sortir dans les salles partout dans le monde. Nous avons interrogé la réalisatrice sur sa passion pour le cinéma de genre, sur ce qui lui a inspiré ce personnage principal et sur le tournage des scènes d'action.

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Cineuropa : Avez-vous grandi avec ce type de film ?
Nida Manzoor : Mon film mélange beaucoup de genres que j’adore. Petite, je regardais beaucoup de films d'arts martiaux et de Jackie Chan. Je me souviens combien j'en raffolais. Je regardais aussi beaucoup de films de Bollywood et de comédies d'ados. J'étais très fan de certaines comédies d’ados américaines en particulier. Pour Polite Society, je voulais rassembler tout ça dans un univers que je connaîtrais personnellement. Je ne me suis jamais vue représentée dans les films que j’adore, donc faire ce film était comme exaucer un rêve.

Que vouliez-vous faire différemment dans votre interprétation de ce genre de films ?
Je voulais surtout que mon personnage central soit jeune fille sud-asiatique, et raconter une histoire sur elle et sa sœur. Pour tout le reste, j'avais envie d'appliquer toutes les conventions du cinéma de genre, user de tous ses stéréotypes. J’ai conçu l’intrigue à action comme un cheval de Troie à travers lequel je pourrais raconter cette histoire de sororité et de féminité.

Y a-t-il ici des éléments de votre propre vie et de votre milieu familial ?
Le plus gros de cette histoire a été puisé dans mon expérience personnelle. Par exemple, ma mère subissait beaucoup de pressions venant de la société, qui regardait de très près ce que nous faisions. Le film parle de cette idée, de ce que cela signifie, d’être une petite fille sage. Le personnage de Ria est cathartique pour moi, car elle n’est pas la jeune fille classique, avec de bonnes manières, qu'elle (comme moi) serait censée être.

D’où vient l’intrigue criminelle ?
Je voulais que l’histoire devienne de plus en plus absurde d'acte en acte. Je me suis inspirée de films qui formulent un commentaire social, comme Jordan Peele l'a fait dans Get Out. C’est de là que vient le motif du contrôle exercé sur le corps des femmes, par exemple. À côté de ça, je voulais une texture de type Bollywood, où tout est démesuré.

Autour de quels éléments clefs avez-vous développé les personnages des deux sœurs ?
Comme le film est assez dingue, la relation des sœurs devait lui servir de point d'ancrage pour qu'il fonctionne. Il était important de bien choisir les comédiennes, de nous assurer qu'elles avaient une bonne alchimie entre elles.

Avez-vous eu du mal à trouver les bonnes actrices ?
Dans le cas du personnage principal, de Ria, oui, beaucoup. J’avais besoin d’une actrice qui puisse faire de la comédie, être la star du film, gérer toute la partie émotionnelle ainsi que les aspects très physiques du rôle, tout ça réuni. Nous avons organisé un gros casting, avec des actrices professionnelles et non professionnelles. Ce n’est que très tard que j’ai vu arriver Priya Kansara, qui se rapprochait le plus de ce que je cherchais. Je savais que nous ne pouvions pas faire le film sans trouver la comédienne. Pour ce qui est de Lena, j’avais déjà travaillé avec Ritu Arya avant donc je savais qu'elle était excellente. Elle est tellement cool, elle est très subversive et naturellement punk.

Qu'est-ce qui a été le plus difficile pendant le tournage ?
Les scènes d'action ont été difficiles à faire, mais j'avais tout de même l'occasion de mettre dans mon film toutes mes scènes d'action préférées au cinéma. J'étais comme une gamine dans un magasin de bonbons, à demander si on pouvait faire ça, et ça, et ça. Ce n'était pas évident, mais j’avais une énorme équipe derrière moi. J’adore réaliser des scènes d'action : il faut être patient et faire attention à tous les détails, mais aussi savoir aller lentement et ne pas prendre de risques en termes de sécurité. On est vraiment concentré quand on tourne ce genre de scènes.

À Sundance, le film a été projeté dans la section Midnight ; à Glasgow, il a été choisi pour faire la clôture. Comment décririez-vous votre public principal ?
C’est dur à dire. À la projection Midnight, il y avait un public de fans de cinéma de genre, vraiment prêts à voir des choses folles, mais je suppose qu'à Glasgow aussi, les gens savent dans quoi ils se lancent, et que le public qui verra le film sera fait de gens qui aiment ce genre de bêtises. Ceux qui s’attendent à une histoire sérieuse ne vont probablement pas adorer. Je sais que les adolescents réagissent bien au film, parce que nous avons fait des projections test, mais il fonctionne bien aussi avec d’autres tranches d'âge, si vous aimez ce style de film.

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(Traduit de l'anglais)

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