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LOCARNO 2023 Cineasti del presente

María Gisèle Royo, Julia de Castro • Réalisatrices de On the Go

"Comment peut-on envisager de devenir mère lorsque pour la première fois les portes s’ouvrent pour les réalisatrices ?"

par 

- Les réalisatrices espagnoles de cette road-movie expérimental se confient sur la maternité et l’amour de soi

María Gisèle Royo, Julia de Castro  • Réalisatrices de On the Go
María Gisèle Royo (à gauche) et Julia de Castro

La section Cineasti del presente du Festival de Locarno a accueilli cette année On the Go [+lire aussi :
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fiche film
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, le premier long-métrage du duo espagnol formé par María Gisèle Royo et Julia de Castro. Nous avons interrogé les réalisatrices sur la maternité et l’amour propre.

Cineuropa : Qu'est-ce qui vous a inspiré ce film ?
Julia de Castro : Nous avons toutes deux décroché des bourses pour une résidence artistique à Rome. C'est là que nous nous sommes rencontrées. Nous avons vécu ensemble là-bas et passé beaucoup de temps ensemble, et ainsi nous avons appris à très bien nous connaître. À un moment, j’ai dit que j’aimerais bien faire un remake de Corridas de alegría. Le film n’est pas très connu, même dans le sud de l’Espagne, d'où il vient. Il a été réalisé en 1982 par Gonzalo García-Pelayo, qui est un réalisateur underground. Il est beaucoup plus connu maintenant. C’est un sacré personnage.

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Mara Gisèle Royo : Que Julia connaisse le film m'a surprise, car elle n’est pas de la région. Je me suis dit que oui, carrément, il fallait qu'on le fasse. C’est un film dingue, et on a le sentiment que les gens qui l'ont fait se sont beaucoup amusés en le faisant, or nous avions toutes les deux grand besoin de faire quelque chose d’amusant. C’est comme cela que ça a commencé : notre film est un hommage à ce film, mais bien sûr il s’est développé pour devenir quelque chose de nouveau.

Comment avez-vous travaillé ensemble pour développer le scénario ? Quels aspects vous ont semblé être les plus importants à prendre en compte ?
M.G.R. : Il nous a fallu beaucoup dialoguer pour être capable de bien se comprendre et d’imaginer quelque chose qui nous représenterait toutes les deux. Ça a pris du temps, mais c'était nécessaire pour trouver le juste équilibre. De plus, tous les gens qui ont travaillé sur le film avec nous ont contribué à ce qu’il est devenu à terme. Nous avions une approche horizontale, pour pouvoir rester dans ce dialogue. Parfois, même sur le tournage, quand un élément nouveau se présentait, nous étions en mesure de l'intégrer.

Avez-vous suivi le scénario strictement ou pas, en procédant ainsi ?
M.G.R. : Eh bien, il y avait un scénario, et toutes les scènes ont été tournées sur cette base, mais tous les jours, nous répétions les scènes du jour et changions certaines répliques si nécessaire. Il y avait une version écrite de tout, mais elle a été enrichie tout du long.

Comment avez-vous choisi vos interprètes ?
J.d.C. : Je suis comédienne moi-même, et je pense que j’ai de l'intuition pour ce qui est de sentir qui pourrait non seulement convenir à tel ou tel rôle, mais aussi comprendre la manière dont nous travaillons. Il y a beaucoup d’acteurs avec lesquels j’aimerais travailler, mais je suppose que pour certains, il aurait été difficile de prendre part à ce type de travail. En l'espère, nous savions qu'Omar Ayuso serait la bonne personne. Nous savions qu’il serait assez flexible pour ça.

Un des plus gros sujets abordés dans le film est la maternité. Que vouliez-vous transmettre avant tout à ce propos ?
M.G.R. : D’abord, nous voulons traiter de la pression sociale et biologique que subissent les femmes à un certain âge : on leur dit qu’elles n'ont plus beaucoup de temps pour devenir mères. C’est quelque chose que nous partageons. Nous vivons un moment de l’Histoire qui offre aux femmes plus d'opportunités qu'elles en ont jamais eues. Comment peut-on envisager de devenir mère quand c’est la première fois que les portes sont grandes ouvertes pour les réalisatrices ? Alors saisissons cette chance, même si ça pourrait signifier qu’on va manquer de temps. Cette pression du temps qui passe est au cœur du personnage de Milagros. Nous voulions poser à toutes les femmes cette question : pourquoi voudrait-on devenir mère, déjà ? Pour éviter de réagir uniquement parce que sinon, on risque d'avoir laissé passer le moment.

J.d.C. : La maternité n’est pas un sujet tragique, pour nous. Nous voulions en discuter de la manière la plus pragmatique possible. Pour ma part, je m'étais lancée dans le projet de devenir mère célibataire, mais travailler sur le film a changé ma perspective. Passer du temps sur ce film signifie peut-être que la fenêtre de temps dont je disposais pour devenir mère s'est refermée.

De quoi la mer et la sirène sont-elles les symboles ?
M.G.R. : Nous voulions jouer avec les symboles de manière surréaliste. L’idée de la sirène qui s'assèche renvoie aussi à l’idée de la femme qui n’a plus beaucoup de temps devant elle. Le personnage fonctionne aussi comme un miroir du personnage de Milagros.

Quels étaient les éléments les plus importants au niveau visuel ?
M.G.R. : Nous avons utilisé de la pellicule 16 mm pour avoir le même format que le film original. Comme nous n’avions pas trop d’argent, souvent, nous ne faisions qu’une prise et utilisions ces images imparfaites au montage comme faisant partie de l’idée.

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(Traduit de l'anglais)

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