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VARSOVIE 2023

Pau Calpe Rufat • Réalisateur de Werewolf

“Nous avons choisi le conflit interne entre vie sociale et nature”

par 

- Le deuxième long-métrage comme réalisateur du producteur a présenté des difficultés de différents types, car il s'agissait d'adapter un roman catalan pour le grand écran de manière réaliste

Pau Calpe Rufat  • Réalisateur de Werewolf
(© Bartosz Jakubowski)

Le réalisateur espagnol Pau Calpe Rufat a présenté en première mondiale son deuxième long-métrage, Werewolf [+lire aussi :
critique
interview : Pau Calpe Rufat
fiche film
]
, en compétition internationale au Festival international du film de Varsovie, et s'est bien assuré d'avertir le public de ne pas s’attendre à un film d’horreur. Le film s’inspire d’un roman catalan intitulé Lobisón où une légende locale veut que le septième fils d’une famille devienne un loup-garou.

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Cineuropa : Werewolf s’inspire d’un roman, mais dans quelle mesure votre film a-t-il été informé par le folklore et la mythologie ? Et par les sujets sociaux qu'il aborde ?
Pau Calpe Rufat : Tout est parti d'une drôle de coïncidence : je voyais toujours ce livre en librairie, je le prenais, je le regardais, et je concluais à chaque fois qu’il n’était pas pour moi, mais quand je l’ai enfin acheté, je l’ai lu en une seule journée. Dans le roman, l’étrange personnage du garçon pouvait potentiellement mener à deux films différents : on pouvait tout simplement raconter une histoire de loup-garou avec une transformation physique, ou choisir une option plus réaliste et parler du conflit vie sociale contre nature, ou vie sauvage. Faut-il s’adapter pour être parmi d'autres gens ou est-ce qu’il faut rester soi-même ? Ce sont des questions pertinentes en matière de cinéma aussi. Faut-il changer son film afin de contenter le public ?

Et quid du septième fils ? Que dit le mythe à ce sujet ?
Il a une origine réelle en Espagne : on parle du lobisón, qui est une sorte de loup-garou. Comment vous expliquer ? Ce n’est pas un homme loup, ça c’est une tradition qui vient d'Europe. Au nord de l’Espagne, nous avons adapté cette tradition, et on l'appelle le lobisón : le septième fils peut devenir un loup-garou.

Est-ce que Werewolf parle d’être différent au lieu de juste s'en tenir au réel ?
Les loups-garous peuvent être une métaphore de notre côté sauvage et primitif, comme Docteur Jekyll et Mr. Hyde. C’est le combat entre la part sociale qu'on a tous et notre nature plus sauvage : c'est la nature contre la culture. C’est une chose qu’on a vraiment essayé d'exprimer tout au long de l’histoire.

Les trois acteurs principaux ont des présences très différentes, mais ils s'avèrent compatibles à l'écran. Comment les avez-vous aidés à obtenir cette synergie ?
Nous avions de la chance, car le frère [Pol López] et sa petite amie [Maria Rodríguez Soto] sont comédiens de théâtre à Barcelone depuis plus de dix ans, et se connaissent depuis qu’ils ont vingt ans, mais ils n’avaient jamais travaillé ensemble sur un film avant. Donc non seulement se connaissaient-ils déjà très bien, mais ils étaient aussi contents de cette nouvelle expérience. Pour le rôle d’Adrià, nous avons fait auditionner une autre personne qui a été formidable au casting, mais il jouait, alors le directeur de casting m’a dit très simplement, en parlant de Leon [Martínez] : "Il faut que tu apprennes à le connaître. Il se cherche encore". Sa voix, son visage et sa présence fonctionnaient très bien.

Avez-vous discuté du style de jeu que vous cherchiez ?
Nous avons passé environ trois jours à travailler sur les mouvements et les positions et à essayer différentes choses. Il était important d’obtenir la bonne vitesse, dans les mouvements : je ne voulais pas que ce soit trop rapide, ni trop lent.

C’est une interprétation dérangeante qui fait frissonner, mais qu'est-ce qui vous a amené à décider de laisser le plus gros des actes violents qu’il commet hors-champ ?
Nous utilisons beaucoup d'ellipses, parce que c’est une manière intéressante d’"activer" l’audience, de forcer le spectateur à réfléchir à ce qu’il voit – parce que quand on lit le livre, on adapte son imagination, et on peut façonner les choses comme on le souhaite. Même si on avait tout gardé du livre, tel quel, dans le scénario, il fallait qu'il y ait du sang. La chose étonnante, c'est que la moitié de l’équipe disait "Oh non, il a trop de sang, tu ne peux pas faire ça !", et puis l’autre moitié disait "Oh non, il faut ajouter plus de sang !". Pour moi, c’était aussi un signe que j’avais mis le doigt sur quelque chose, et que je ne pouvais pas plaire à tout le monde.

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(Traduit de l'anglais)

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