24/10/2023 - Rencontre avec le producteur français qui évoque le projet de Onur Yagiz et le reste de l’actualité de sa société Baxter Films

Créée en 2015 et pilotée par Pierre-Louis Garnon, la société de production parisienne Baxter Films est présente au 45e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier où elle pitche à la Bourse d’aide au développement des Cinemed Meetings (lire la news) le projet Fatih de Onur Yagiz.

Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet Fatih ?
Pierre-Louis Garnon : Onur Yagiz est un réalisateur franco-turc avec qui je travaille depuis dix ans. Nous avons fait trois courts métrages ensemble. Quand nous nous sommes rencontrés, j’étais étudiant à la Fémis, lui avait fait l’atelier "Égalité des chances" et cela a "matché" assez vite entre nous. J’aime beaucoup son regard, son inventivité, et il a de vrais points de vue de cinéma et c’est ce qui m’intéresse. Il a commencé par réaliser deux drames et son troisième court, Fatih le conquérant, était une comédie d’auteur sur la communauté franco-turque qu’il connaît par cœur parce que c’est la sienne et qui n’est quasiment pas représentée dan la fiction française et encore moins sous un aspect de comédie. Le projet Fatih est dans la même lignée avec de la sincérité, de l’honnêteté, du fond. Le court métrage lui a permis d’identifier des acteurs, de trouver un ton, et je me projette maintenant facilement et avec délectation dans ce que pourrait être le long métrage sur lequel nous travaillons depuis six mois. C’est l’histoire de Fatih, un célibataire de 24 ans faisant face à deux problèmes. D’abord, ses parents, chez qui il habite toujours avec sa sœur Leyla, veulent le voir marié rapidement avec une fille de la communauté franco-turque. Ensuite, il perd ses cheveux. Que va-t-il faire ? Nous en sommes à l’écriture d’une V1 et si tout se passe bien, nous espérons tourner en 2025.

Quelle est la ligne éditoriale de Baxter Films qui compte cinq long métrages à son actif (Willy 1^er [+lire aussi :
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J’ai produit un certain nombre de films hybrides, notamment ceux des frères Ludovic et Zoran Boukherma et de Hugo P. Thomas, mais je n’ai pas la volonté éditoriale de me cantonner à cela. C’est plutôt le fait d’accompagner les auteurs qui m’a amené vers ces mélanges de genres. Les Survivants était un film plus "classique", dans un mono genre. Tout dépend de la volonté des auteurs et les films à venir seront certainement moins hybrides. Ce que je cherche depuis mes débuts, c’est produire des films d’auteur singuliers mais ouverts sur le public le plus large possible, notamment les jeunes. Ce n’est pas toujours facile et c’est à chaque fois un pari, tout particulièrement avec le public jeune qu’il est difficile d’attirer en salles en France pour voir des films français. Mais la plupart des auteurs avec lequel j’ai travaillé ont moins de 35 ans. On a besoin de jeunes talents et de renouvellement en France et je suis fier de porter cela avec beaucoup de premiers longs souvent dans la continuité de courts faits ensemble. Ensuite, il faut convaincre les distributeurs qui sont la pierre angulaire du financement. Ce n’est pas toujours évident, mais cela nous force à avoir de meilleures idées, de meilleurs scénarios.

Quels sont vos autres projets en cours de Baxter Films ?
L’année prochaine, nous tournerons Le monde trop grand (titre provisoire), le premier long métrage de réalisateur d’Anthony Bajon qui a écrit le scénario avec Olivier Torres. Ce film sur un entraineur de football qui sera interprété par Karim Leklou, nous le produirons avec Les Films Velvet. Seront également au casting Zita Hanrot, Zinedine Soualem, Ophélie Bau et Birane Ba. Nous sommes aussi en début d’écriture du second long de Guillaume Renusson (Les Survivants) qui sera un film de genre réaliste avec un fond social, coécrit de nouveau par le réalisateur et Clément Peny et que Baxter Films produira aussi avec Les Films Velvet. Et en solo, Baxter Films développe deux premiers longs : une comédie d’Olivia Baum qui est en fin d’écriture et un polar un peu noir et violent dans l’univers de la musique classique qui sera réalisé par Jérôme Genevray (co-scénariste de La Nuée [+lire aussi :
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interview : Just Philippot
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