email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

ARRAS 2023

Ninna Pálmadóttir • Réalisatrice de Le vieil homme et l’enfant

"L’amitié est au cœur du récit"

par 

- La cinéaste islandaise parle de son premier long métrage, scénarisé par Rúnar Rúnarsson et centré sur l’amitié inattendue entre un vieux rural déraciné en ville et un jeune garçon un peu esseulé

Ninna Pálmadóttir  • Réalisatrice de Le vieil homme et l’enfant
(© Léa Rener/Arras Film Festival)

Dévoilé à Toronto Discovery, Le vieil homme et l’enfant [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Ninna Pálmadóttir
fiche film
]
de Ninna Pálmadóttir a participé à la compétition européenne du 24e Arras Film Festival où nous avons rencontré la jeune cinéaste islandaise.

Cineuropa : Comment avez-vous découvert le scénario de Rúnar Rúnarsson et pourquoi avoir décidé d’en faire votre premier long métrage ?
Ninna Pálmadóttir :
J’avais réalisé deux courts métrages, l’un sur un jeune garçon qui distribuait les journaux (Paperboy, Edda du meilleur court en 2020), l’autre sur un fermier solitaire (Old Dogs Die) et par une extraordinaire coïncidence, c’étaient les deux personnages principaux de ce scénario que Rúnar Rúnarsson voulait passer à un autre cinéaste. J’ai lu ce scénario et j’en ai discuté calmement avec ma productrice Lilja Osk Snorradóttir pour être bien certaine que c’était quelque chose pour moi, mais j’ai très vite compris qu’il s’agissait d’un univers qui m’intéressait déjà avant, qui m’inspirait beaucoup et que je pouvais m’approprier. Et c’est ce que Rúnar voulait. Ce qui me fascinait dans cette histoire, c’est la très forte connexion que peuvent développer deux étrangers et l’empreinte très profonde que cela peut laisser dans leurs existences, même s‘ils ne se connaissent pas. L’amitié est au cœur du récit et c’est un sujet qui me passionne.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
madridfilmoffice_2024

L’innocence est aussi l’un des thèmes principaux du film.
D’une certaine manière, j’ai envisagé le film comme un "coming of age" pour les deux personnages. Après une longue période de vie isolée, le vieil homme découvre la ville et une nouvelle place dans la société. Le petit garçon, lui, vit dans une nouvelle situation avec ses parents qui se sont séparés. Tout cela les rapproche et ils voient le monde de la même façon innocente.

Le vieil homme est comme un observateur, totalement vierge, du monde contemporain urbain.
Cela fait un moment que je m’intéresse au fait de se reconnecter avec cette curiosité du monde qui nous entoure que nous manifestions pendant l’enfance car je pense que nous sommes tous de plus en plus en plus isolés, chacun dans notre petit espace. Tout cela est incarné dans les scènes où il est question de remarquer, de voir, mais cela a été accentué par l’interprétation de Þröstur Leó Gunnarsson (qui joue le vieil homme) et par le fait que les deux personnages principaux sont emplis de bonté, même si le monde autour d’eux est peut laid.

Sans en dévoiler les détails, quid du malentendu qui tend le film ?
C’est une situation complexe pour les deux personnages. D’une part, le garçon a peur mais il constate aussi que cela suffit à réunir ses parents dans la même pièce, donc qu’ils se rapprochent de lui, que cela reconstitue sa famille. Quant au vieil homme, étant donné la vie retirée qu’il menait auparavant, il n’a jamais été confronté à ce genre de choses et à ce moment du film, il n’est pas actif, il subit les événements, il ne veut pas causer d’ennuis et lui aussi est effrayé par la situation. La paranoïa dans la protection de l’enfance est parfaitement compréhensible car notre monde peut faire peur, mais il y a une époque où les gens misaient d’abord sur les bonnes intentions d’autrui. C’est un sujet qui mérite réflexion.

Quelles étaient vos principales intentions visuelles ?
Je voulais qu’on ressente une vibration, car c’est un film avec assez peu de mots et au rythme tranquille, donc il fallait rendre cela vivant, donner de la couleur, jouer sur le tempo, ne pas s‘enfermer dans du statique. Je voulais aussi une texture un peu nostalgique, qu’on ne puisse pas vraiment dater le film dans l’époque contemporaine.

Avez-vous des cinéastes de prédilection ?
J’adore les films de Joachim Trier, surtout Oslo, 31 août [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Joachim Trier
fiche film
]
et Julie (en 12 chapitres) [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Joachim Trier
fiche film
]
, mais aussi Lynne Ramsay, Mike Mills et beaucoup d’autres.

Écrirez-vous votre prochain film ?
Oui. C’était très gratifiant pour une débutante comme moi dans le long métrage d’avoir pu bénéficier d’un tel scénario et d’avoir pu y mettre mon cœur, mais maintenant, c’est à moi d’écrire pour moi.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy