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BLACK NIGHTS 2023 Critics’ Picks

Szabolcs Hajdu • Réalisateur de Kalman's Day

“Nous allons là où se trouve le public”

par 

- Le réalisateur hongrois livre un nouveau film de chambre sur la nature des relations, où il joue lui-même le rôle principal

Szabolcs Hajdu  • Réalisateur de Kalman's Day

Le Festival Black Nights de Tallinn a créé l’année dernière une nouvelle section compétition, baptisée Critics' Pick. Un des travaux sélectionnés cette année dans ce volet est le nouveau long-métrage de l’acteur et réalisateur hongrois Szabolcs Hajdu. Kalman's Day [+lire aussi :
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est un film dramatique intime fondé sur les dialogues qui traite de la nature des relations humaines. Le réalisateur nous en dit un peu plus.

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, Kalman's Day n'aborde pas de manière explicite de sujet politique, ce qui signifie que vous ne devriez pas avoir de gros problèmes avec la censure. Qu’est-ce que ça signifie pour la distribution du film ?
Szabolcs Hajdu : La distribution n’est pas vraiment un problème pour mes films. J’ai un public en Hongrie ; il y a des gens qui attendent nos projets. Ce film en particulier est une adaptation d’une pièce que j’ai écrite, et que nous avons jouée plus de 150 fois dans des espaces alternatifs, à savoir différents appartements privés. Nous allons là où est le public, nous cherchons de nouveaux lieux alternatifs aux théâtres ou aux salles de cinéma classiques.

C’est une des similitudes entre Kalman's Day et votre autre film It’s Not the Time of My Life [+lire aussi :
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. Vous y traitez par ailleurs de sujets similaires, liés aux dynamiques des relations humaines. Pourriez-vous nous en dire plus sur le lien entre ces deux travaux ?
Le film fait partie d’une trilogie. C'est à vrai dire la seconde partie, et cette année, nous avons aussi tourné la troisième. Les trois films sont tirés de pièces de théâtre. Dans toutes, nous évoquons les mêmes sujets : les structures du pouvoir, les dynamiques des relations humaines et la manière dont les figures masculines ont changé ces quelques dernières années. L’idée est de lancer les trois parties d’un coup pour le cinéma et d’en jouer une partie sur scène, c'est-à-dire, en réalité, de mélanger le film à la représentation.

Vous avez tourné It’s Not the Time of My Life dans votre propre appartement. Comment avez-vous choisi votre lieu de tournage, cette fois, et quelle allure devait-il avoir ?
Ça a plus été un choix pratique. Pour It's Not the Time of My Life, nous n’avions pas d’autres choix que d’utiliser mon appartement. Mon ex-femme était préoccupée, mais nous avons décidé d’essayer tout de même, puisque le tournage ne devait durer que deux semaines. Pour Kalman's Day, nous risquions de nous retrouver dans la même situation, car nous avions déjà fixé les jours de tournage mais une semaine seulement avant le début, nous n’avions toujours pas tourné de lieu. C'est là que par chance, un ami à moi nous a proposé son appartement. Nous n’avons rien changé. Il était parfait parce qu'à vrai dire, il ne s'agit pas d'un appartement hongrois typique : il a un style qui colle très bien à l'ambiance que je souhaitais obtenir. L'intrigue en soi est assez ordinaire, et elle est racontée de manière très naturaliste, mais l’appartement, avec son charme singulier, souligne les bizarreries occasionnelles et l'atmosphère métaphorique des dialogues et situations.

Pouvez-vous nous expliquer quelle est votre méthode de travail habituelle ?
Quand je me mets à travailler sur un nouveau projet, ce que je connais en premier, ce sont les acteurs. Cette fois, je savais qu'il s'agirait de nous quatre dans les rôles principaux ; nous nous sommes donc réunis et nous avons discuté de ce qui serait important autour de nous. Ensuite, nous nous attribuons des noms et nous cherchons à trouver quelles professions y sont connectées. Tout cela intuitivement, sans avoir une intrigue concrète ou une situation. Ensuite, avec toutes ces informations, nous formons des couples et des groupes frères et sœurs avec des épouses, des maris, des amis. C’est après cela que vient l’histoire, et à partir de là, j’essaie d’écrire les dialogues et les situations.

Pour It’s Not the Time of My Life, vous avez travaillé avec vos étudiants sur la forme et le travail à la caméra. Comment ça s’est passé pour Kalman's Day ?
Le dispositif était plus réduit, pour des raisons pratiques. Nous n’avions que douze jours de tournage. Dans ce temps très court, nous devions être très rapides, donc pour le chef opérateur, il n'était pas possible de faire beaucoup de prises différentes à partir d'angles différents nécessitant d'ajuster les éclairages. Nous avons décidé de faire des plans longs, mais je ne voulais pas que la caméra soit trop fixe, je voulais qu’elle bouge un peu, qu'il glisse légèrement pour accentuer certaines choses. Les plans longs collent bien avec l’histoire, puisqu’elle est racontée sur un laps de temps très condensé.

Le film est une coproduction internationale. Pouriez-vous nous en dire plus sur la manière dont cela s’est présenté ?
Ces dix dernières années, je n'ai jamais utilisé d'argent public. Jim Stark, mon producteur américain, m’a présenté le producteur suisse Dan Wechsler. Il nous a donné la moitié du budget total, et l’autre moitié est venue de Slovaquie, où nous avons fait notre post-production. Enfin, nous avons reçu un peu d'argent supplémentaire en Hongrie – grâce aux incitations fiscales, mais principalement de sources privées.

(Traduit de l'anglais)

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