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BLACK NIGHTS 2023 Rebels with a Cause

Tomas Vengris • Réalisateur de Five and a Half Love Stories in an Apartment in Vilnius, Lithuania

“Nous le nions, nous voulons croire que nous sommes plus complexes que ça, mais tout le monde veut aimer et être aimé”

par 

- Le réalisateur lituanien-américain auquel on doit déjà Motherland cherche l'inspiration dans son propre appartement

Tomas Vengris • Réalisateur de Five and a Half Love Stories in an Apartment in Vilnius, Lithuania

Le réalisateur lituanien-américain Tomas Vengris présente sa version de l'expression "si les murs pouvaient parler" dans If These Walls Could Talk with Five and a Half Love Stories in an Apartment in Vilnius, Lithuania [+lire aussi :
critique
interview : Tomas Vengris
fiche film
]
, présenté dans la section Rebels with a Cause du Festival Black Nights de Talinn. En l'espèce, les murs sont ceux d'un vieil appartement de Vilnius où se jouent les histoires de couples venus du monde entier à la fois amoureux et en guerre, parce que les pays peuvent changer : les émotions restent exactement les mêmes.

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Cineuropa : Les gens tendent à craindre un peu les histoires d’amour, souvent soit trop comédiques, soit totalement tragiques, et pourtant vous n'hésitez pas à annoncer la couleur directement dans le titre, donc je suppose que vous étiez préparé ?
Tomas Vengris :
Pour moi, ce titre est un peu ironique, précisément parce qu’on a cette idée des histoires d’amour romantiques, mais les miennes sont un peu chahutées. Quand je suis allé vivre quelques temps aux États-Unis, des amis ont emménagé dans mon appartement de Vilnius, mais ils ont rompu, après quoi je l'ai mis en location. Et puis, ça a été à mon tour d'avoir des problèmes sentimentaux. Je me suis dit : "Eh bien, ces murs en ont vu, des tragédies ; elles ont dû leur paraître bien cocasses".

Nous aimons à penser que nous sommes des créatures rationnelles, mais nous vivons tous des choses similaires. Nous le nions, nous voulons croire que nous sommes plus complexes que ça, mais tout le monde veut aimer et être aimé. Même Léonard de Vinci, un des plus grands génies de tous les temps, se plaignait de son jeune amant dans ses carnets d’esquisses !

Quand nous avons commencé le tournage, la guerre en Ukraine a éclaté. Et voilà qu'à présent, une autre a commencé et que nos deux acteurs israéliens n'ont pas pu venir à Tallinn. D'aucuns diraient que nous n’avons pas besoin d’histoires sur des petites tragédies quand d'immenses tragédies sont en cours, mais je voulais faire un film sur ce que nous avons tous en commun, et qui montre que nous sommes plus semblables les uns aux autres que nous ne sommes différents.

N'est-ce pas toujours le cas ? Il y a toujours des petites tragédies cachée dans les grandes.
Ce film parle de l’embarrassante absurdité de la condition humaine. Mais malgré tout, nous continuons d’essayer, et il y a quelque chose d’attendrissant là-dedans. Alain de Botton, l'auteur de l'essai Petite philosophie de l'amour, parlait de la beauté de l’amour tel que nous sommes forcés de le vivre, et c’est ce que j’essayais d’exprimer. On ne peut pas éviter les peines de cœur dans la vie, mais il y a quelque chose de beau là-dedans.

Vous montrez différents genres d’amour ici, de l'attirance sexuelle au projet de fonder une famille. Dans quelle mesure vouliez-vous les histoires diffèrent entre elles ?
Les histoires d’amour peuvent vraiment couvrir tout un éventail de situations. J’étais limité, mais je devais au moins suggérer cette infinité. C'était un scénario difficile à écrire à moi seul, donc j’ai fait appel à certains amis travaillant dans le cinéma. L'un d'eux m'a mis en contact avec Tatia Rosenthal, qui a fini par devenir ma coscénariste. Elle est plus âgée que moi et vient d’un milieu complètement différent, ce qui a rendu la collaboration très excitante. Ensemble, nous sommes mis à connecter toutes les pièces du puzzle. C’est un gros challenge que de s’assurer qu'en regardant un film d'anthologie de ce type, on n'ait pas l’impression de voir cinq courts-métrages séparés.

Il fut un temps où les films d’anthologie étaient à la mode, mais je suppose que vous avez raison : le défi est de s’assurer que tout va ensemble. À quel moment avez-vous décidé que l'appartement serait le dénominateur commun ?
J’ai écrit le film en pensant à mon propre appartement, parce que j’avais besoin de le visualiser et qu'il s'agisse d'un lieu réel. Je supposais qu’on finirait par en trouver un autre, mais quand la pandémie a frappé, je me suis dit : "OK, faisons-le ici, tout simplement". J’ai vidé les lieux, nous avons repeint l’appartement et ajouté de nouveaux meubles, et nous l'avons transformé en un plateau de tournage. Ce qui a été, je dois dire, extrêmement étrange pour moi. Mes études terminées, je ne me serais jamais attendu à faire entrer de nouveau une équipe de film dans mon espace privé.

Visuellement, le film a quelque chose de mélancolique. Ses couleurs passées reflètent la tristesse de ces gens, ce qui signifie que même une scène qui aurait pu être assez comique ne fait pas cet effet.
Pendant l'écriture, il est devenu évident qu’il y avait des scènes qui criaient, potentiellement, "comédie populaire", mais ce n'est pas ce que nous voulions. Nous voulions que le film fasse vrai, donner l'impression que ce vieil appartement voit tout ce qui se passe. Nous avons toujours parlé de la perspective de l’appartement, du fait qu'il est témoin de ces apparitions fugitives d'êtres humains qui résident un temps dans ses murs et y vivent leurs petites tragédies.

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(Traduit de l'anglais)

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