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Hongrie / Slovaquie

Tibor Bánóczki, Sarolta Szabó • Co-réalisateurs de Sky Dome 2123

“Nous voulions étudier le paradoxe lié à l'idée de sacrifice”

par 

- Le long-métrage, qui a fait sa première mondiale à Berlin, est un film d'animation post-apocalyptique qui aborde des questions environnementales capitales et de nombreux dilemmes éthiques

Tibor Bánóczki, Sarolta Szabó  • Co-réalisateurs de Sky Dome 2123

Les réalisateurs Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó, auxquels on doit le film d’animation hongrois/slovaque White Plastic Sky [+lire aussi :
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fiche film
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, qui a fait sa première mondiale à Berlin dans la section Encounters, et fait maintenant partie des nominés pour le prix du long-métrage d'animation européen des European Film Awards (lire l'article), nous donnent plus de détails sur ce spectaculaire long-métrage post-apocalyptique.

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Cineuropa : White Plastic Sky s'immerge dans des problèmes environnementaux cruciaux et des questions éthiques atemporelles. Qu'est-ce qui vous a inspiré l'idée de combiner des images post-apocalyptiques avec des thèmes philosophiques et quels messages espérez-vous que les spectateurs retiendront du film concernant la relation entre l’humanité et l’environnement ?
Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó : Nous aimerions que le public ressorte de notre film avec plus de questions à l’esprit que de réponses. Dès le tout début, l'idée centrale était d’interroger le sens de la vie sur Terre et la notion selon laquelle les homo sapiens seraient une forme de vie supérieure aux autres. Et si notre objectif principal, à l'avenir, était de préserver toutes les formes de vie existant sur cette planète, en nous mettant nous-mêmes et la survie de l’Homme au second plan ? Nous voulions provoquer notre public en lui proposant un dénouement très atypique pour un récit dystopique.

Nous avons construit l’histoire autour du motif de la "métamorphose". Les hybrides de plantes et d’humains sont les plus poétiques et intrigants. La vie végétale semble beaucoup plus mystérieuse que la vie animale, et il y a de plus en plus d'études sur la manière dont les arbres et les plantes ressentent et communiquent. Nous observons toujours avec la même fascination la tranquillité majestueuse des arbres ; nous admirons leur existence apparemment éternelle. Ce genre de vie demeure presque difficile à appréhender pour nous les humains.

Le film emploie une combinaison de maquettes en 3D et de rotoscopie manuelle, pour un résultat visuellement spectaculaire et un style unique. Pouvez-vous nous en dire davantage sur les décisions artistiques qui vous ont conduits à choisir cette technique en particulier et sur la manière dont elle contribue au récit et à l'atmosphère de l'ensemble ?
Utiliser une technique d’animation mixte combinée avec la rotoscopie semblait bien coller au sujet du film, sur le plan conceptuel. Comme le film explore différentes formes de vie (humaines et végétales), il est lui-même une sorte d’hybride, situé quelque part entre l’animation et le film en images réelles. Nous avons utilisé des images de synthèse pour les fonds, parce qu'il était vraiment important de créer un monde crédible, et cela nous a aussi donné beaucoup de liberté dans le langage cinématographique, les éclairages, les textures et les mouvements de caméra que nous voulions utiliser. La 3D nous a donné la possibilité de créer le monde dystopique qui est le nôtre ainsi que des endroits imaginaires, comme la Plantation et le Granum.

Pendant la production, nous étions conscients que le genre science-fiction requiert une certaine qualité de production, afin de toucher son public. Nous n'aurions jamais pu raconter cette histoire à travers un film de science-fiction filmé, dans le contexte de notre industrie. Bien que White Plastic Sky soit un film au budget relativement "modeste", nous avions la liberté d’être imaginatifs, et nous sommes parvenus à créer toutes les scènes que nous voulions.

Le héros, Stefan, fait face à des dilemmes éthiques liés à l’implantation volontaire et à la décision de sa femme. Comment avez-vous abordé le développement de ces questions éthiques dans le cadre du récit, et quel éclairage espériez-vous que le public trouve ici sur le sujet de la complexité des choix personnels dans un futur dystopique ?
Nous voulions vraiment étudier le paradoxe du sacrifice, nous demander si l’humanité serait capable de choisir entre les grands enjeux d’une part, et les questions familiales ou sentimentales d'autre part. Est-il possible pour nous de nous sacrifier, ainsi que nos enfants et ceux qu’on aime, pour un bien supérieur ? Ou n'est-ce qu'une illusion de penser que nous en serions capables ? Tout au long du film, tous nos personnages font face à ce dilemme. Nous espérons que le public va y voir des résonances avec le genre de problèmes auxquels nous sommes confrontés au quotidien aujourd'hui.

Au-delà des questions philosophiques, la poésie de la métamorphose était un motif formidable pour évoquer l’amour. À travers la durée de vie très longue des arbres, nous avons pu offrir à nos personnages principaux, Stefan et Nora, quelque chose qu’ils n’auraient jamais pu vivre en tant qu’êtres humains : un amour apparemment sans fin. L'espoir était que ceci offre à notre public une forme de soulagement et d’espérance.

Pouvez-vous nous parler de la décision  d'utiliser la rotoscopie et nous expliquer comment vous avez travaillé pour vous assurer que la profondeur émotionnelle des personnages nous serait transmise de manière efficace à travers ce style visuel ?
Nous sommes convaincus que tout réalisateur de films d’animation commence à envisager son film dans sa tête dès la phase d’écriture. Très tôt, nous étions certains que cette histoire avait besoin d’un personnage animé très détaillé et nuancé, et il fallait qu’il soit aussi réaliste que possible. Nous voulions travailler avec des acteurs et actrices professionnels pour interpréter nos personnages de la meilleure manière possible.

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(Traduit de l'anglais)

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