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SUNDANCE 2024 Compétition World Cinema Dramatic

Mikko Mäkelä • Réalisateur de Sebastian

“Il est impossible d'écrire quelque chose sans l'imprégner d'un peu de sa vie et de sa perspective propre”

par 

- Nous avons rencontré l'auteur de ce portrait très intime d'un jeune homme qui cherche à trouver sa place dans la société

Mikko Mäkelä • Réalisateur de Sebastian

Le metteur en scène finno-britannique Mikko Mäkelä a présenté son nouveau film, Sebastian [+lire aussi :
critique
interview : Mikko Mäkelä
fiche film
]
, compétition à Sundance cette année. Le film propose un parcours à travers le Londres d'aujourd’hui et le milieu des travailleurs du sexe queer. Nous avons interrogé le réalisateur sur son approche de son sujet, son héros et ses choix artistiques pour ce film.

Cineuropa : Dans quelle mesure avez-vous puisé dans votre vie à vous pour composer cette histoire ?
Mikko Mäkelä :
Une des principales questions que je cherche à poser à travers ce film est : dans quelle mesure doit-on connaître un sujet personnellement pour l'aborder dans une oeuvre ? A-t-on le droit de n'user que d'empathie et d’imagination pour raconter une histoire ? Je trouve aussi intéressant de demander au public si leur appréciation d’un travail est fonction de son caractère autobiographique ou pas. En même temps, on ne peut pas écrire sans mettre quelque chose de sa vie et de sa perspective dans ce qu'on crée. Donc bien sûr, c’est un film qui a un ancrage personnel (il parle d'un jeune artiste qui cherche à comprendre ce qu'il veut dire au monde et doit opérer dans le cadre d’un système commercial), mais naturellement, il est aussi très fictionnel et imaginaire.

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Quel type de recherches avez-vous fait pour préparer le film ? Avec quel degré de précision vouliez-vous apprendre à connaître ce milieu ?
Je voulais que le film fasse authentique, mais en même temps, je ne cherchais pas à réaliser un portrait documentaire sur le travail du sexe. J’ai tout de même parlé à beaucoup de gens pour essayer d'être juste sur les détails de cet univers, et j’ai passé beaucoup de temps sur les sites utilisés pour se connecter avec des clients. J’ai essayé de comprendre la manière dont les gens se présentent et le lexique qu’ils utilisent autour de cette activité. Je voulais aussi que le projet soit bien ancré dans le Londres d’aujourd’hui, et qu'il soit précis aussi à ce niveau-là.

Comment avez-vous trouvé votre acteur principal ?
Nous avons travaillé avec un merveilleux directeur de casting, avec qui nous avons fait de vastes recherches pour trouver quelqu’un qui n’aurait pas trop le bagage de rôles précédents. Je voulais que le public puisse se lancer dans un parcours parallèle de découverte, tandis que Max se découvre lui-même. C’est grâce à une self tape que j'ai découvert Ruaridh Mollica. En le voyant, j’ai su d'emblée qu’il y avait quelque chose vraiment spécial chez lui : il a une intensité, une audace et une énergie brute incroyables, mais aussi quelque chose de vulnérable, et il est incroyablement précis. J'ai eu le sentiment que c'était la personne parfaite, capable de rendre pleinement la vie intérieure très complexe de Max.

Qu'est-ce qui a primé, dans votre approche esthétique ?
Je voulais obtenir un style qui soit à la fois celui d’une étude de caractère très intime (à travers une grammaire fondée sur les gros plans) et d'un film d'observation légèrement plus distant. Je voulais transmettre l'idée qu’on est avec lui, mais ensuite, qu'un effet de distanciation ironique intervienne d'un coup, comme si on le regardait de l’extérieur.

Il était aussi important de faire la distinction entre les mondes diurne et nocturne. Au niveau des décors, des intérieurs en particulier, nous voulions que les domiciles des clients rendent compte du caractère de leurs propriétaires.

Est-ce que c'était la même idée pour la musique, par exemple en créant une ambiance spécifique pour chaque personnage ?
La musique était importante en tant que manière d'accéder à l’esprit de Max. Nous avons cherché à l’utiliser de manière psychologique, pour indiquer les glissements psychologiques. Je voulais une musique électronique qui incorpore également des éléments naturels. Je ne suis pas un grand fan des musiques orchestrales traditionnelles. J’aime travailler avec des sons électroniques très simples, plus atmosphériques. Ça a été un travail très intéressant, d’incorporer des instruments acoustiques dans la bande originale.

Quels étaient les principaux challenges que présentait le tournage ? Vous avez beaucoup de scènes d'intérieur : est-ce par choix, ou par nécessité ?
Le film s'articule principalement autour de la distinction entre les sphères publique et privée : c'est pour cela qu'on met l'accent sur les intérieurs. Cela aide à mieux appréhender et comprendre le personnage central, qui mène une double vie. Comme le film est une coproduction, nous avons dû répartir le tournage sur trois villes. Nous avons tourné des scènes d'intérieur à Londres, Glasgow et Bruxelles, ce qui fait que nous avons dû plus voyager.

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(Traduit de l'anglais)

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