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MALAGA 2024

Sonia Méndez • Réalisatrice de As Neves

“Ça m'a toujours rendue curieuse, d'imaginer comment c'est d'être ado un portable à la main"

par 

- La réalisatrice galicienne place des acteurs débutants dans des paysages isolés pour parler de la jeunesse numérisée, d'incommunication et de sentiment de culpabilité

Sonia Méndez • Réalisatrice de As Neves
(© Álex Zea/Festival de Málaga)

Sonia Méndez a été actrice (par exemple dans Le Sexe des anges [+lire aussi :
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interview : Xavier Villaverde
fiche film
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et Olvido y León [+lire aussi :
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interview : Xavier Bermúdez
fiche film
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), et elle est également productrice (avec Nati Juncal Portas au sein de Cósmica Producións), scénariste et réalisatrice. Elle vient de présenter en compétition au 27e Festival de Malaga le thriller As Neves [+lire aussi :
critique
interview : Sonia Méndez
fiche film
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(litt. "les neiges") qui, comme son titre l'indique, se passe dans des paysages blancs. Elle nous a parlé de cet aspect, et beaucoup d'autres, de son film lors de notre rencontre, loin de la glace, au bord de la Méditerranée.

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Cineuropa : Votre film a été produit par votre société avec Pedro Hernández, d'Aquí y Allí Films. Comment cette association s'est-elle formée ? Est-il arrivé au début du projet ou à un stade déjà avancé ?
Sonia Méndez :
Le film était en développement et nous nous sommes retrouvés ensemble à une rencontre de l’Association des réalisatrices et réalisateurs de Galice baptisée Conecta qui est faite pour ça, pour mettre en lien des créateurs avec des producteurs. On peut dire que ça a été le coup de foudre. Nous avons fait connaissance et il m'a dit : "Tu vas être la première femme que je produis !". Et je lui en avais peu dit sur le film, mais il a vu clair.

Pourquoi donner au film le nom d’un village existant, créant ainsi un jeu sur le titre ?
Il y a un village qui s’appelle As Neves en Galice, mais il n’a rien à voir, car il se situe dans la province d'Ourense, or on a tourné à Lugo. En grande fan de la série Twin Peaks de David Lynch, je voulais créer un environnement similaire, mais qui soit en même temps universel, parce que bien que le récit se déroule dans un village de Galice et qu’on y parle galicien, l'histoire pourrait se produire n’importe où, à Détroit ou en Estrémadure.

Pourquoi cette préoccupation par rapport à la jeunesse, que vous transmettez dans le film ? Avez-vous des enfants ? Y a-t-il quelque chose de vous, ou d'adolescents qui vous sont proches, dans les jeunes du film ?
Je n’ai pas d’enfants, mais ça fait onze ans que je dirige à Carballo un festival de contenus numériques liés à des univers juvéniles, donc que je travaille beaucoup avec eux et que je les vois évoluer au fil du temps (car ce n’était pas, il y a dix ans, la même chose que maintenant). Par ailleurs, j'ai toujours été curieuse de ce que c’est que d’être adolescent avec un téléphone portable à la main. C'est tellement différent de la manière dont moi j’ai vécu ma jeunesse. Je voulais dépeindre ce moment de la vie avec honnêteté, pas formuler un propos sur ce que je crois que c'est qu'être jeune, mais les écouter eux, et dépeindre ce que c'est que de se lever le matin muni d'un portable connecté avec l'univers alors qu’on vit dans un coin isolé du monde. Comment gère-t-on ce contraste ? Et que se passe-t-il dans un environnement qui se retrouve coupé du monde ? Ils évoluent dans un environnement numérique et d’un coup, ils sont projetés dans un monde analogique et doivent affronter ce qui se passe dans le monde réel. Quand l'internet est coupé, ils doivent faire face à leurs émotions, qu’ils tentent d'ordinaire de contenir en jouant avec leur portable.

L'envie était aussi de faire un film d’ados en Galice et en galicien, parce qu'il n'y a rien qui leur parle directement à eux là-bas. Je pensais toujours à cela en travaillant avec les jeunes pour mon festival. À l'évidence, je ne veux pas moi-même revenir à l’âge adolescent, mais certains films que j'aime beaucoup sont dédiés à cet univers.

Vous référez-vous aux films de Gus van Sant ?
Oui, Elephant et Paranoid Park sont des références directes. Le second raconte l’histoire d’un jeune qui fait quelque chose de mal sans le vouloir et qui doit faire face aux conséquences de son acte. C'est une histoire de gentils qui font quelque chose de mal sans le vouloir et ne savent pas le gérer.

L'incommunication est un autre grande thème dans As Neves…
La société est en partie responsable de ce qui se passe. Il y a un manque de communication entre les générations.

Est-ce que ça vous a servi, pour aborder ce film de fiction, d’avoir tourné avant un documentaire (A poeta analfabeta) ?
J’adore la fiction et l’artifice cinématographique. C'est un hasard si ça s'est passé comme ça. Dans As Neves, j’accompagne tout le temps les jeunes et nous avons tourné dans des lieux où il neigeait vraiment. Nous sommes allés dans un village où d’habitude il neige, mais quand le tournage s’est achevé, il ne neigeait toujours pas, alors nous sommes allés faire des repérages à León et quand nous étions là-bas, on nous a avertis qu’il neigeait dans le village initial. Nous avons commencé à tourner en chemin, tout était spectaculaire.

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(Traduit de l'espagnol)

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