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CANNES 2024 Un Certain Regard

Louise Courvoisier • Réalisatrice de Vingt Dieux

"Même si la réalité sociale est difficile, cela n’empêche pas d’avoir beaucoup d’endroits de lumière et d’humour aussi"

par 

- CANNES 2024 : La jeune cinéaste français raconte la genèse de son premier long, un coming of age très rafraichissant plongeant au cœur du monde agricole en évitant les stéréotypes

Louise Courvoisier • Réalisatrice de Vingt Dieux

Découvert au programme Un Certain Regard du 77e Festival de Cannes, Vingt Dieux [+lire aussi :
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est le premier long de Louise Courvoisier.

Cineuropa : L’histoire est-elle née du personnage de Totone ou du sujet de la transmission du patrimoine, en l’occurrence la fabrication du comté ?
Louise Courvoisier
: Le désir est né avec le personnage. Je me suis inspirée des gens avec qui j’ai grandi, de mon village. J’avais envie de parle d’eux, ils me touchaient beaucoup et cette jeunesse, est assez peu représentée au cinéma. Moi, à 15 ans, je suis partie avant de revenir y vivre des années plus tard et j’avais envie de parler de ceux qui ne sont pas partis : c’et une jeunesse un peu abîmée, un peu tête brûlée. Il y a un âge assez important où soit leur vie est toute tracée et ils reprennent l’exploitation familiale, soit c’est beaucoup moins facile dans une région qui a son lot de difficultés économiques. C’est de ces derniers que j’avais envie de parler : où trouvent-ils leur force ? Comment s’en sortent-ils ? Ensuite, j’avais tellement envie d’ancrer le film dans le Jura que je me suis inspirée de tout ce qui nourrissait le territoire et le comté est arrivé comme ça. Mais je voulais en faire une vraie histoire de fiction, pas une chronique de la jeunesse.

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Beaucoup auraient fait du sujet un drame alors que Vingt Dieux mélange les gens avec fil de comédie. Pourquoi ce choix ?
Je voulais faire un vrai portrait lumineux, qu’on ne s’enfonce pas dans du misérabilisme, mais qu’on trouve la force et la lumière dans cette histoire. Je me suis un peu inspiré plutôt d’un ton anglais comme par exemple celui de Ken Loach dans La part des anges [+lire aussi :
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où même si la réalité sociale est difficile, cela n’empêche pas d’avoir beaucoup d’endroits de lumière et d’humour aussi.

Vous cassez aussi les stéréotypes de la représentation féminine du monde agricole.
Le film est centré sur un garçon, mais avec un point de vue de femme ça on parle des coulisses d’une sorte de virilité culturelle, du début du désir, de comment, quand on est construit ainsi, on ne sait pas accéder à ça et se construire autour de son intimité. Pour le personnage principal féminin, je n’avais pas envie de tomber dans le cliché de l’anti-féminin et dès que j’ai trouvée la comédienne, cela m’a beaucoup aidé à construire le personnage, à trouve la justesse. C’était très important pour moi de trouver comment représenter la féminité d’une femme agricultrice sans tomber dans les stéréotypes, mais en gardant cette énergie un peu brute et en même temps très sensible.

Tout le cast est composé de non-professionnels. Pourquoi et comment avez-vous procédé ?
Dès le début de l’écriture, je savais que ce serait des non-professionnels. C’était une évidence. J’aime beaucoup ça car c’est très intéressant de les amener vers le jeu en restant fidèle à eux-mêmes. Et en faisant un film sur un territoire, j’avais besoin que ce soit les paysages, les accents et les visages de là-bas, que leur physique raconte quelque chose, que ce ne soit pas seulement l’histoire qui raconte quelque chose sur eux, mais ce qu’ils incarnent naturellement dan leur manière de bouger, de parler, etc. Cela m’a pris un an pour trouver les bonnes personnes et j’ai ensuite travaillé de façon assez différente avec chacun, en m’adaptant à leurs besoins pour trouver leur endroit de confort. On a beaucoup répété avant le tournage car je voulais qu’ils se sentent à l’aise car ce n’est pas rien, quand on n’a jamais fait de films, qu’on ne connaît pas le cinéma, parce qu’ils viennent tous du milieu agricole.

Quelles étaient vos principales intentions visuelles ?
Je ne voulais pas d’une esthétique naturaliste, mais un film éclatant en termes de lumière, de décors, trouver un côté charnel et organique dans l’image aussi, m’’inspirer d’une esthétique un peu américaine, de western.

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