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VENISE 2024 Orizzonti

Peter Kerekes • Réalisateur de Wishing on a Star

“Ce film ne tient pas au son, ni à l'image, c'est une question d'énergie”

par 

- VENISE 2024 : Passer son anniversaire sous la bonne constellation peut-il aider à atteindre ses objectifs dans la vie ? Le réalisateur hongro-slovaque nous en dit plus

Peter Kerekes  • Réalisateur de Wishing on a Star
(© Giorgio Zucchiatti/La Biennale di Venezia/Foto ASAC)

Passer votre anniversaire sous la bonne constellation peut-il vraiment vous aider à atteindre vos objectifs dans la vie, ou est-ce que c’est juste une manière de prendre personnellement sa vie en main ? Dans le film de fiction aux allures de documentaire Wishing on a Star [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Peter Kerekes
fiche film
]
, présenté à Venise dans la section Orizzonti, le réalisateur slovaque-hongrois Peter Kerekes suit une astrologue italienne, Luciana, et ses clients dans leurs efforts pour faire en sorte que leurs vœux se réalisent.

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Cineuropa : Comment avez-vous rencontré Luciana et qu’est-ce qui vous a convaincu que ce serait l’héroïne de votre prochain film ?
Peter Kerekes :
À vrai dire, ce n'est pas moi qui voulais faire ce film. J’ai un producteur autrichien, Ralph Wieser, qui est quelqu'un de très sérieux intéressé par des sujets très sérieux et m'invite à dîner régulièrement depuis 2011 environ. Il m’a dit qu'un ami à lui, un producteur italien, voulait faire un film sur l’astrologie et il m’a demandé si je voulais le réaliser. J’ai dit : "Non, je traite de sujets sérieux". L’année suivante, il m’a de nouveau demandé. Après trois ans, j’ai cédé et je me suis rendu dans le Frioul. Là, j’ai rencontré Luciana, et je suis complètement tombé amoureux. Comme je ne parle pas italien, j’étais assis dans un coin à la regarder sans comprendre ce qui se disait. Au début, ses clients étaient stressés et nerveux, mais arrivés à la fin de la séance, ils étaient heureux ou pleuraient. Alors j’ai dit oui au film.

Les gens tendent à se moquer de l'astrologie, mais vous prenez toujours vos personnages très au sérieux. Qu'ont dit les gens de la manière dont vous les avez dépeints ?
Pour moi, le film ne parle pas d’astrologie. Si c’était le cas, alors on aurait un côté qui y croit, et l’autre non, or ce n’est pas intéressant. Pour moi, l'important était les récits humains. Pendant le tournage, je me suis rendu compte que jusqu’à ce qu’on ait résolu sa relation avec ses parents, on aura toujours du mal dans les relations sentimentales. Je voulais créer une connexion très profonde avec les personnages. Nous avons passé beaucoup de temps à discuter de la manière dont le projet allait se développer.

Combien de temps avez-vous passé à suivre vos personnages ?
J'ai rencontré Luciana en 2017. Nous attendions d'avoir l'argent depuis des années, et puis il y a eu le Covid-19, mais je suis content qu’on ait eu tous ces problèmes, parce que si on avait eu l’argent tout de suite, le film aurait été terminé en une année et en termes d’histoire, il aurait été plat. Tous les cas de figure auraient été là, mais sans la profondeur.

Leur destination d’anniversaire en tête, les personnages se mettent à l’action, comme si on leur avait soudain permis de vivre la vie comme ils le souhaitaient depuis toujours.
C’est dû à deux choses fondamentales qu’on peut aussi trouver dans la religion catholique. Il y a d'abord le besoin de se confesser, et Luciana est ici le prêtre qui ne juge pas, mais se contente d'écouter, et c'est aux gens de trouver eux-mêmes des solutions. La deuxième chose, qu'on retrouve dans toutes les religions, c’est le pèlerinage. Ce voyage d’anniversaire est une sorte de pélerinage. Les gens ont besoin d’être seuls avec eux-mêmes. Bien sûr, nous avons dû le mettre en partie en scène avec une équipe de film.

Comme vous ne parlez pas italien, le tournage a-t-il été différent de ce à quoi vous êtes habitué ?
Au début, j’avais une traduction toutes les 20 minutes. À la fin, j’avais des écouteurs avec une interprétation simultanée, mais les meilleurs moments ont été filmés avec la traduction en différé, parce que ne connaissant pas la langue, je devais me concentrer sur les gestes. Souvent, les gens disent quelque chose de bon, mais ça manque d’énergie. Mon assistant italien disait "Voilà, elle a dit la chose parfaite", et je disais : "Non, on la refait, je ne suis pas content : les yeux ne scintillaient pas". Ça a été une manière très intéressante de tourner. Ce film n'est pas une question de son ou d'image : c’est une question d’énergie.

(Traduit de l'anglais)

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