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VENISE 2024 Compétition

Dag Johan Haugerud • Réalisateur de Love

“On peut avoir des idées et des idéaux à la hauteur desquels on n'arrive pas forcément à vivre”

par 

- VENISE 2024 : Le Norvégien explore les différentes manières possibles de vivre l'intimité

Dag Johan Haugerud • Réalisateur de Love
(© Fabrizio de Gennaro/Cineuropa)

Et si on n'était pas fait pour l’intimité émotionnelle ? L’expérience fugace qu'est la relation sexuelle peut-elle suffire ? Pour les personnages de Love [+lire aussi :
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interview : Dag Johan Haugerud
fiche film
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de Dag Johan Haugerud, trouver le bon côté et satisfaire leurs besoins les amène à se mettre en quête de partenaires sur les ferrys d'Oslo et à entamer un débat éthique profond sur ce qu’on doit, aux autres et à soi-même. Nous avons interrogé le réalisateur sur son film, qui est la deuxième partie d’une trilogie et qui a fait sa première en compétition à la Mostra de Venise.

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Cineuropa : Votre film parle de l’amour en dehors de sa forme monogame qui est la norme. Les gens en parlent de plus en plus, mais est-ce qu’on l’accepte déjà, vraiment
Dag Johan Haugerud :
Ça dépend de qui on est et du genre d'environnement social auquel on appartient. Prenez le personnage de Marianne, qui a entre 45 et 50 ans. Si elle avait 20 ou 25 ans, ce serait différent. Peut-être qu’elle aurait l'impression d'être déjà assez libérée.

Donc en Occident, c’est plus un film générationnel ?
Peut-être, mais j’entends aussi parler de jeunes gens qui décident de ne pas avoir de relations sexuelles et associent la sexualité à quelque chose de beaucoup plus violent. On entend des personnes connues qui disent : "Je n'aurai pas de relations sexuelles jusqu'à rencontrer quelqu’un avec qui j'aurai un lien amoureux". Donc il semblerait que le sexe perde du terrain et que l'amour romantique revienne en force.

Un élément reste, de tout temps : vos personnage sont coincés dans ce cycle de désir d'intimité sans engagement.
Je pense que la plupart des gens veulent les deux : avoir une sexualité libérée et libre, tout en étant très connectés avec un(e) seul(e) amoureux/euse.

Mais quand on voit un personnage comme Heidi, qui cherche des manières ouvertes de lire le monde, puis devient super conservatrice en matière de relations sentimentales, on peut se poser la question : est-ce nous nous mentons à nous-mêmes sur ce que nous voulons ?
Je pense que la plupart des gens sont comme elle. Elle veut être ouverte, elle veut se conduire d’une certaine manière, mais ce n’est pas toujours aussi facile que ça. On peut avoir des idées et des idéaux à la hauteur desquels on n'arrive pas nécessairement à vivre. Marianne veut une vie libre. En même temps, ça peut aussi être assez difficile, d’accepter le fait qu'on veut des liens sentimentaux avec quelqu'un.

Quand on écrit un film comme celui-ci, est-ce qu'on se dit qu'on risque de trop puiser dans sa propre vie ?
Je n’y ai pas pensé de cette manière. J’essaie de canaliser les pensées d’autres personnes. Une grande partie de ce qui m'a inspiré vient, par ailleurs, de livres que j’ai lus.

Mais vous avez écrit le scénario avec ces acteurs précis en tête, n'est-ce pas ?
Quand je choisis les acteurs, je veux les mettre au défi de faire quelque chose qui est assez éloigné de ce qu’ils ont fait avant. Ainsi, ils peuvent apporter au personnage quelque chose qu'un acteur plus proche de lui par sa personnalité ne pourrait pas lui amener.

La ville d'Oslo joue un très grand rôle. Quel genre de vibrations vouliez-vous que la ville représente dans votre trilogie ?
Je ne suis pas moi-même d'Oslo, mais d’une ville située à 1h30 d'Oslo. Quand j’étais petit, on allait toujours à l'hôtel de ville, donc pour moi, c’est ça, le cœur d'Oslo. Ça me donne le sentiment d’être chez moi, donc je voulais montrer cela de manière assez nostalgique, parce qu'Oslo s'est beaucoup développée depuis.

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(Traduit de l'anglais)

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