23/10/2024 - Rencontre avec le producteur de KG Productions qui évoque le projet de Salem Brahimi et le reste de l’actualité de la société

Créée en 1973 et pilotée par Michèle Ray Gavras, Costa-Gavras et leur fils Alexandre Gavras, la société de production parisienne KG Productions, est présente au 46e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier où elle pitche à la Bourse d’aide au développement des Cinemed Meetings (lire le report) le projet Bab El Sahra de Salem Brahimi.

Cineuropa : KG Productions avait produit Maintenant ils peuvent venir [+lire aussi :
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fiche film], le premier long de Salem Brahimi (dévoilé à Toronto Contemporary World Cinema en 2015). Qu’est-ce qui vous a séduit dans son nouveau projet Bab El Sahra ?
Alexandre Gavras : Le sujet et son traitement. C’est un western actuel sur la mondialisation, Le Train sifflera trois fois dans le Sud de l’Algérie autour d’une mine de lithium qui est une joint-venture entre ce que l’on imagine être un Elon Musk et le gouvernement algérien. S’y ajoutent des Chinois qui construisent. Un vrai melting pot dans le désert avec aussi énormément de migrants qui passent par là car on est proche de la frontière libyenne. C’est l’histoire d’un gendarme qui enquête, confronté à une grève des ouvriers chinois et à des tentatives de sabotage de l’usine pour de l’extorsion de fonds par un groupe islamiste, et dont le frère rentre au bercail après avoir été soit-disant en Espagne pour cueillir des tomates. C’est donc à la fois un western et un thriller.

Salem Brahimi retravaille pour l’instant la V1 du scénario avec Virginie Wagon comme consultante car il y a plusieurs niveaux à bien doser. Nous espérons tourner en 2026. Sont déjà partenaires du projet les Belges de Stenola Productions avec qui je travaille souvent puisque nous avons fait ensemble Les Intranquilles [+lire aussi :
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interview : Joachim Lafosse
fiche film] de Joachim Lafosse et Le Successeur [+lire aussi :
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interview : Xavier Legrand
fiche film] de Xavier Legrand et avec qui nous venons de démarrer le tournage de L’île de la demoiselle de Micha Wald (lire la news). Comme nous ne pensons pas pouvoir tourner Bab El Sahra en Algérie, même si le gouvernement algérien tente actuellement de faire revenir les tournages, nous envisageons la Tunisie ou la Jordanie.

Comment ce projet s’insère-t-il dans la ligne éditoriale de KG Productions ?
Je ne sais pas s’il y a une ligne éditoriale. Peut-être qu’à la fin de ma vie, je reverrai tous les films qu’on a produits et que je découvrirai le fil rouge qui les relie. Ce que je peux dire, c’est que sont des films qui me plaisent, de gens avec qui j’ai envie de travailler et des sujets qu’on n’a pas l’habitude de voir, qui sortent un peu de l’ordinaire.

Comment envisagez-vous les coproductions ?
Au-delà de notre association avec Stenola, nous avons coproduit en minoritaire Légua [+lire aussi :
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interview : Filipa Reis, João Miller G…
fiche film] de Filipa Reis et João Miller Guerra qui a été présenté à la Quinzaine des Cinéastes 2023 et nous allons travailler avec la société Uma Pedra na Sapato (qui a récemment produit Grand Tour [+lire aussi :
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interview : Marta Donzelli et Gregorio…
interview : Miguel Gomes
fiche film] de Miguel Gomes) sur le prochain film de Filipa pour un tournage sans doute au printemps 2026. Nous coproduisons aussi un peu avec la Grèce. Mais je ne fréquente pas tous les marchés de coproduction et je fonctionne vraiment au coup de coeur et avec des amis producteurs. KG est une petite structure et les coproductions, cela demande beaucoup de travail. Donc je préfère les faire avec des gens avec qui j’aime travailler et surtout avec qui j’aime aller diner et boire des coups dans les festivals. La coproduction, ce n’est pas notre cœur de métier et c’est compliqué, donc il faut du plaisir et un esprit de confiance.

Quels sont les autres projets actuels de KG Productions ?
Le dernier souffle [+lire aussi :
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interview : Costa-Gavras
fiche film] de Costa-Gavras qui a été produit par ma mère a fait sa première mondiale en compétition le mois dernier à San Sebastián et sortira en France le 12 février prochain. En projets, le premier long Une famille française de Nadir Dendoune (qui avait écrit Un tocard sur le toit du monde sur lequel était basé le film L’ascension [+lire aussi :
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fiche film]) est en fin de financement et le tournage devrait avoir lieu en mars-avril prochain avec au casting Hiam Abbass, Alice Belaïdi, Rachida Brakni, Medi Sadoun et le Comte de Bouderbala. Un autre premier long, L’expérience impossible de Carmen Leroi, une histoire d’amour qui est une sorte de mélange entre Retour vers le futur et Emmanuel Mouret, en est au stade du casting et c’est une coproduction avec une jeune productrice Léa Baggy (Sans Regret Productions) qui m’a amené le projet. Et je travaille aussi de nouveau, après Jusqu’à la garde [+lire aussi :
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interview : Xavier Legrand
fiche film] et Le Successeur, avec Xavier Legrand qui est actuellement en écriture de son prochain film.