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SÉRIES MANIA 2025 Séries Mania Forum

Dries Phlypo et Antoine Simkine • Producteurs de Heist

"Le plus grand braquage de banque de tous les temps pendant qu’une guerre civile se déroule"

par 

- Les pilotes de la société belge A Private View et de la structure française Les Films d’Antoine évoquent leur projet, présenté aux Co-Pro Pitching Sessions de Séries Mania Forum

Dries Phlypo et Antoine Simkine • Producteurs de Heist
Dries Phlypo (à gauche) et Antoine Simkine

La société belge A Private View (récemment remarquée au cinéma avec La nuit se traîne [+lire aussi :
critique
interview : Michiel Blanchart
fiche film
]
) et la structure française Les Films d’Antoine se sont associés pour le projet de série Heist (6 x 60'), sélectionné aux Co-Pro Pitching Session de Séries Mania Forum (lire l’article), organisé à Lille où nous avons rencontré les deux producteurs Dries Phlypo et Antoine Simkine.

Cineuropa : D’où est venue l’idée de Heist ?
Antoine Simkine
 : Le documentariste François Bergeron et le reporter de guerre Xavier Muntz sont venus me voir avec le fruit de leurs recherches sur une incroyable histoire vraie : le plus grand braquage de banque de tous les temps qui a eu lieu pendant la guerre civile au Liban en 1970. Cette proposition sortait clairement de l’ordinaire, donc j’ai réfléchi et j’ai pensé qu’il fallait une mini-série pour pouvoir explorer le sujet en profondeur. Et comme je connais très bien Dries Phlypo à travers le réseau ACE Producers, je me suis rapproché de lui pour savoir si cela l’intéresserait de coproduire et de développer ce concept.

Dries Phlypo : Quand Antoine m’a pitché l’idée, cette histoire qui s’est passée dans les années 70, j’avais la sensation qu’il fallait absolument la raconter aujourd’hui et qu’elle avait vraiment du sens. Imaginez-vous dans un petit groupe de six personnes planifiant le plus grand braquage de banque de tous les temps pendant qu’une guerre civile se déroule, avec toute la terreur que cela implique ! Pourquoi font-ils cela ? Comment ? Et pourquoi cette banque fonctionne-t-elle encore ? Il y a tant d’éléments dans cette histoire que j’ai immédiatement été captivé.

L’écriture a été confiée à Ben Braeunlich. Pourquoi lui ?
D.P. :
L’idée a donc été apportée par deux journalistes et nous sommes partis avec Antoine sur une coproduction franco-belge. Nous avons fait une liste des scénaristes possibles et commencé à les approcher. C’est un producteur britannique que je connais et à qui je parlais du projet qui m’a suggéré le nom de Ben. Car Ben a vécu au Liban, il avait déjà fait de recherches là-bas et il connait assez bien la région. Et si l’on regarde ce sur quoi il a travaillé, on remarque qu’il y a toujours quelque chose de politique dans son écriture. Nous l’avons donc rencontré avec Antoine et nous nous sommes immédiatement mis d’accord.

A.S. : À ce stade, nous avons une bible, la structure des six épisodes et le premier épisode est quasiment écrit. Mais ce qui est important, c’est que le concept est là. Nous entrons dans l’histoire à travers les yeux du personnage principal dont le seul objectif est le braquage et qui doit former une équipe de spécialistes locaux. Il ne sait absolument rien des événements en cours et cela ne l’intéresse pas du tout, mais il sait quand même qu’il arrive en pleine guerre civile. L’équipe de braqueurs est composée de gens qui se connaissent bien, qui ont grandi ensemble, mais qui sont maintenant englués dans la guerre civile : certains sont phalangistes, d’autres pro-palestiniens, ils se combattent, mais ils doivent s’unir pour le braquage. Le public découvrira donc la situation à travers les yeux de celui qui n’est au courant de rien. Comme dans tous les films de braquage, il y des antagonistes à l’intérieur de l’équipe, prêts à se tuer pour différentes raisons, mais en l’occurrence de très sérieuses raisons puisque la guerre civile fait rage. Donc c’est un récit divertissant puisque c’est un braquage, mais on plonge aussi dans ce type de situation où des ennemis qui étaient des amis, veulent désormais s’entretuer. Avec le second épisode, on change de protagoniste, on revisite certains événements déjà vus ce qui permet de mieux les comprendre et on avance sous un nouvel angle. Puis l’on passe à un autre protagoniste, etc. Donc le public reconstitue lui-même peu à peu l’ensemble, comme dans un jeu mental avec des ingrédients surprenants qui s’ajoutent à l’histoire du braquage.

Quels partenaires cherchez-vous ?
D.P. :
Notre but est d’identifier ici, à Séries Mania, le partenaire idéal pour aller plus loin dans le développement du projet. Cela peut être une plateforme, un diffuseur TV traditionnel, un vendeur international ou d’autres coproducteurs. Nous allons donc évaluer l’intérêt suscité par notre pitching et choisir ensuite. Nous allons affiner le budget au fur et à mesure du développement, mais nous partons sur une base de 1,5M par épisode. Tout dépendra ensuite de l’écriture et de comment on tournera cette histoire

A.S. : Le film sera en langue française et en arabe car à cette époque, le français était couramment parlé. Par ailleurs, le personnage principal est un mafieux corse. Mais c’est une histoire internationale : la banque du braquage est une banque anglaise. Nous sommes donc totalement ouverts car le projet peut être structuré dans des dimensions différentes en fonction des partenaires potentiels.

Où tourneriez-vous ?
D.P. : Nous sommes déjà en discussions avec un producteur grec car beaucoup de scènes pourraient facilement être tournées en Grèce. Il faudra aussi tourner quelques extérieurs au Liban, mais c’est possible même actuellement, en dépit des complications.

A.S. : La Beyrouth de 1976 n’existe nulle part, donc il y aura inévitablement quelques VFX. À quel point ? Ce sera en fonction du budget, donc des partenaires éventuels. Mais le cœur de l’histoire est ce qu’il est maintenant, ensuite nous pourrons ajuster les dimensions du spectaculaire et de l’intime. Hans Herbots, qui a co-réalisé la série Le Serpent [+lire aussi :
bande-annonce
fiche série
]
est déjà attaché au projet, ce qui donne une bonne idée de la qualité artistique que nous visons en termes de style et de reconstitution.

Quels sont vos autres projets actuels ?
D.P. :
Nous tournons en ce moment Dust d’Anke Blondé (lire l’article) avec Arieh Worthalter et Jan Hammenecker au casting. Ensuite vont entrer en production de deux films d’animation et une série d’animation (Mister Paper season 2).

A.S. : Nous sortons en France cette semaine Belladone [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
d’Alanté Kavaité. En fin de post-production, nous avons le premier long Amoeba de Siyou Tan, une coproduction avec Singapour, les Pays-Bas et l’Espagne. Nous sommes aussi en tournage du documentaire Observation de Benoît Delépine.

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