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SÉRIES MANIA 2025 Séries Mania Forum

Jonas Benhaiem et Jean-Félix Dealberto • Producteurs de Tokyo Crush

"Entre la France et le Japon il y a un gap culturel assez énorme propice à la dramaturgie et à la comédie"

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- Les pilotes de Salle Commune Productions dévoilent la genèse de leur projet franco-japonais présenté aux Co-Pro Pitching Sessions de Séries Mania Forum

Jonas Benhaiem et Jean-Félix Dealberto • Producteurs de Tokyo Crush

Fondée en 2022 par Jonas Benhaiem et Jean-Félix Dealberto qui s’étaient connus en travaillant chez Charades, la société française Salle Commune Productions a été sélectionnée aux Co-Pro Pitching Session de Séries Mania Forum (lire l’article) avec le projet de série franco-japonaise Tokyo Crush (8 x 30'). Nous avons rencontré à Lille les deux producteurs qui ont tenu à parler d’une seule voix.

Cineuropa : Comment est né le projet Tokyo Crush ?
Jonas Benhaiem et Jean-Félix Dealberto
 : C’est l’adaptation très libre du livre éponyme de Vanessa Montalbano (publié en 2024). Nous avons acquis les droits pour proposer le projet à Clémence Dargent dont ce sera la première création en solo de série. Après sa sortie de la Fémis, Clémence avait co-créé pour Canal+ la série OVNI(s) et plus récemment elle a co-écrit les longs métrages Bernadette [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
et Bis Repetita. Elle a été l’élément déterminant car nous avions vraiment envie de travailler avec elle, et l’autrice et l’éditeur du livre partageaient notre enthousiasme à son égard. Nous avons également initié une coproduction avec la société japonaise pour Flag Inc., avec Hiroko Oda (avec qui Jean-Féllx avait beaucoup travaillé chez Charades). Quand nous avons identifié ce livre, nous nous sommes dit que nous étions potentiellement les bonnes personnes pour l’adapter en raison évidemment de notre connexion avec la matière, mais aussi à cause de notre lien avec Hiroko Oda car c’est quand même très compliqué de produire au Japon si l’on n’a pas d’interlocuteur privilégié et parce que, tout particulièrement pour ce projet, il fallait un regard japonais aiguisé. Nous avons donc développé dans notre coin et à ce stade, le projet est en pré-développement chez Arte ce dont nous sommes ravis et Clémence est en train d’écrire le pilote de la série. C’est le premier bloc éditorial et financier d’un projet international auquel nous espérons agréger des financements japonais et de vendeurs internationaux, et potentiellement des coproducteurs.

Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce livre ?
Même si nous nous en sommes beaucoup éloignés, ce qui nous plaisait beaucoup, c’était l’expérience de l’expatriation et ce que cela racontait d’un personnage qui part à des milliers de kilomètres de chez elle pour essayer d’être quelqu’un d’autre au Japon, un pays qui fascine beaucoup de gens dans le monde. Ce qui nous a intéressé et le fil que nous avons tiré, c’est un chapitre du livre sur un "izakaya", un bar traditionnel japonais. A partir de ce moment où nous avons identifié ce pivot, nous nous sommes dits qu’i y avait un moteur de "workplace comedy" avec évidemment un fil de "romcom" parce que le livre parlait à la base de relations amoureuses. Ce que nous voulions extraire, c’est la trajectoire d’un personnage, d’une chef française qui débarque à Tokyo pour devenir chef d’un "izakaya", et utiliser la gastronomie comme un pont culturel entre la France et le Japon. Cela nous semblait un lien évident car Tokyo est la ville du monde où il y a le plus de restaurants étoilés et ce sont deux gastronomies qui se regardent et qui se respectent. C’est un point intéressant pour un personnage qui se projette d’un monde à un autre et qui débarque dans un univers dont elle pense maîtriser les codes, mais en fait pas du tout. Cela permet de pousser les curseurs au maximum car il y a un "gap" culturel assez énorme, propice à la dramaturgie et à la comédie. Donc l’ambition, c’est de faire une série qui soit drôle et pop, mais avec un univers hyper marqué, celui de la gastronomie japonaise et de Tokyo avec tout ce qu’on imagine de sensoriel et de visuellement fort, tout en traitant avec décalage la question du choc des cultures, des fantasmes qu’on projette sur une autre culture, ce que cela raconte de la nôtre, d’interroger ce rapport à l’expatriation. La vision du Japon du personnage n’est pas du tout réaliste et elle va devoir détricoter et déconstruire les fantasmes qu’elle a.

Quel serait votre planning idéal ?
C’est compliqué à dire car c’est très spéculatif en TV, surtout sur un tel projet où il y a beaucoup de financements internationaux à aller chercher. L’écriture du pilote et des arches sera bouclée d’ici le début de l’été. Le planning rêvé, ce serait un tournage en 2026, mais c’est à discuter avec Arte et avec les partenaires qui vont nous rejoindre, ce qui rajoutera forcément des strates de développement et un autre regard. Nous avançons étape par étape et nous en saurons certainement un peu plus sur le timing après Séries Mania.

 Quelle est la ligne éditoriale de Salle Commune ?
Tokyo Crush est un bon exemple de que nous essayons de faire. Pour monter ce projet, nous avons convoqué notre réseau français ((Jonas était à la Fémis il y a dix ans avec Clémence que nous connaissons très bien) et notre réseau international que nous avons développé au cours de nos six années à Charades (qui a investi dans Salle Commune en tant qu’actionnaire minoritaire). Il y a l’envie de tisser des liens entre ce que nous avons fait à l’international et ce que nous voulons faire sur le marché français, d’être au croisement de ces deux réseaux. L’idée n’est pas de développer uniquement des projets internationaux et nous développons aussi des projets franco-français, mais d’aller puiser dans notre réseau et dans nos expériences passées la matière des projets que nous allons lancer aujourd’hui, capitaliser sur les relations de proximité que nous avons avec les talents français, l’accès à des IP françaises ou internationales, et la capacité, nous l’espérons, de financer des projets de façon un peu originale.

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