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CPH:DOX 2025

Danny Biancardi, Virginia Nardelli et Stefano La Rosa • Co-réalisateurs de The Castle

“Nous voulions faire un film avec les enfants, pas sur eux”

par 

- Faire un film collaboratif avec des enfants, c'est un sérieux défi, révèle le trio de documentaristes

Danny Biancardi, Virginia Nardelli et Stefano La Rosa • Co-réalisateurs de The Castle
de gauche à droite : Stefano La Rosa, Virginia Nardelli et Danny Biancardi

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fiche film
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, en lice cette année pour le prix DOX:AWARD de CPH:DOX, nous parlent de la réalisation de ce documentaire d'observation fantasque. Tandis qu'Angelo, Mery et Rosy construisent un sanctuaire dans une école maternelle abandonnée, quelque part à Palerme, Danny Biancardi, Virginia Nardelli et Stefano La Rosa jouent avec eux au "jeu du cinéma".

Cineuropa : Pour commencer, pourriez-vous nous parler un peu de votre collaboration à tous les trois, puisque The Castle est vraiment un projet collaboratif, réalisé avec les enfants qui apparaissent dans le film ?
Virginia Nardelli :
J'ai connu Danny à l’école de cinéma documentaire, ici à Palerme. Nous ne sommes pas d’ici, mais nous nous sommes installés ici pour nos études. Nous nous sommes retrouvés à vivre dans le quartier que vous voyez dans le film par hasard, mais ça a duré deux ans. Nous avons ensuite rencontré Stefano, qui est de Palerme, mais vit à Paris. Nous avons tous collaboré avec le réalisateur Stefano Savona, qui est de Palerme aussi. Ayant travaillé avec lui, nous avons développé une manière commune de travailler.

Danny Biancardi : Comme une méthode !

Stefano La Rosa : Oui, et nous sommes tous les trois tombés amoureux de ce quartier, alors nous avions envie de faire un film avec les gens d’ici. Notre décision de collaborer sur ce projet était là dès le départ ; le film s’est construit peu à peu à partir de ça.

Avez-vous adopté dans un premier temps une approche de l'ordre de l'exploration ? Quand vous êtes-vous rendu compte que vous teniez là un film ?
V. N. :
Vous avez raison : au début, c'était de la pure exploration, surtout pendant les trois premières années du tournage – même si nous avons fini par utiliser une bonne partie de ces images dans le film. Ensuite, la dernière année, nous avons consolidé le récit d'ensemble.

D. B. : C'est peut-être venu quand nous avons trouvé les trois enfants [qui sont les personnages principaux]...

S. L. R. : Je dirais que c'est au moment où nous sommes entrés dans la vieille école maternelle avec les enfants que nous avons su. Nous connaissions déjà l’endroit, mais nous l’avons redécouvert avec eux, juste pour jouer. Quand ils nous ont demandé de construire une maison dedans, ensemble, dans le cadre du jeu, là, nous avons senti qu’il y avait un film à faire.

D. B. : Ou alors c'est quand Mary a écrit "casa nostra" [litt. “notre maison”] sur le mur. Ça a été un moment symbolique pour nous.

S. L. R. : C’est drôle, parce que nous avions imaginé que quelque chose de ce type pourrait se passer, et c'est arrivé ! Ça a été magique.

Et quid de la caméra ? Est-ce qu'elle faisait aussi partie de vos jeux ? Comment l’avez-vous introduite ?
V. N. :
Je pense que les enfants ont vu la caméra comme un joujou dès le départ. C'était une toute petite caméra et nous n'avions aucun micro perche : le dispositif était vraiment léger. Quand la caméra tournait, nous jouions au "jeu du cinéma" ensemble?

V. N. : Parfois ça marchait, et parfois non [rires].

S. L. R. : Pour nous, il était important qu'ils soient tout aussi impliqués dans le processus. Nous voulons faire un film avec les enfants, pas sur les enfants.

Comment ça s’est passé pendant le tournage, plus précisément ?
S. L. R. :
Nous nous contentions de les suivre pour voir quelles propositions ils feraient et avec quel genre de choses ils auraient envie de jouer, donc il y avait des moments d’observation silencieuse et d’autres qui étaient un peu plus… je ne dirais pas "mis en scène", mais parfois, nous discutions de leurs propositions avant de les filmer. Par exemple, à un moment, les filles ont trouvé le miroir de poche dans les décombres et se sont mises à jouer avec. Nous leur avons alors demandé si elles voulaient intégrer ce miroir au film, d'une manière ou d'une autre, mais elles étaient libres de faire ce qu’elles voulaient avec.

V. N. : Nous avons suggéré de jouer au "jeu du miroir" ensemble, mais c'est un jeu que nous avons inventé ensemble. La plupart du temps, tout venait juste des enfants et de leur imagination, de sorte que chaque journée était différente.

(Traduit de l'anglais)

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