23/05/2025 - CANNES 2025 : La productrice française nous parle de son projet, une coproduction avec l'Afrique du Sud par Dian Weys, dont le court Vultures est présentement en lice pour la Palme d'or

Dans le cadre de sa mission de soutien aux réalisateurs de premiers longs-métrages, le programme Focus COPRO’, organisé par le SFC | Rendez-vous Industry au Marché du Film offre aux producteurs une plateforme essentielle pour présenter des projets prometteurs à d’éminents professionnels. Développé en collaboration avec les sections parallèles du Festival de Cannes, ce programme met en relation des talents en herbe et des décideurs expérimentés et encourage des productions internationales dès les premières phases de développement. Cette année, la productrice Émilie Dubois (Insolence Productions) a présenté Bergies, un projet de long-métrage ambitieux réalisé par Dian Weys réunissant l’Afrique du Sud (Electronic Roof Films), la France et potentiellement les Pays-Bas. À l’issue de sa participation à l’événement, le film a été sélectionné pour bénéficier d’une résidence de trois semaines proposée par la Pop Up Film Residency.

Cineuropa : Parlez-nous un peu de votre projet. Pourquoi selon vous a-t-il été sélectionné pour le Focus COPRO’ ?
Émilie Dubois : Je suis ici avec Bergies, le premier long-métrage du Sud-Africain Dian Weys. C’est une coproduction entre la France et l’Afrique du Sud. Le projet s’inscrit dans la continuité du court-métrage Vultures, que nous avons également coproduit et qui est actuellement en compétition dans la sélection court-métrage à Cannes. On y retrouve la même approche esthétique et thématique.

Que raconte Vultures ?
Le film suit un conducteur de dépanneuse qui arrive sur une scène d’accident. En Afrique du Sud, ces agents sont souvent les premiers à intervenir, avant même la police, ou les secours. Cela représente une véritable industrie avec des rivalités en matière de territoire. Ces conducteurs sont souvent amenés à gérer des situations extrêmes impliquant des victimes, ou des suspects qui tentent de s’enfuir. Le film aborde des thèmes comme celui de la responsabilité, mais également la manière dont nous traitons les personnes les plus vulnérables qui nous entourent, aussi bien sur un plan économique que social.

Votre long-métrage explore-t-il des thèmes similaires ?
Oui, absolument. Bergies suit un policier proche de la retraire dont la mission consiste à superviser une opération d’expulsion dans une soi-disant "ville déchirée", un campement informel près d’un site historique. L’histoire s’inspire de faits réels. Il doit gérer l’évacuation de sans-abris, dont le logement se résume souvent à des bâches ou des cabanes, tout en faisant face aux dissensions politiques, à la pression médiatique, et même à la découverte d’un corps sur les lieux. Mais je n’en dévoilerai pas plus pour l’instant.

Comment organisez-vous le financement et la coproduction ?
Nous sommes actuellement dans la phase de développement et sommes principalement à la recherche de soutien institutionnel à ce stade. Quant à la coproduction, nous pensons l’élargir à un troisième pays, idéalement européen. Les Pays-Bas semblent être une option évidente en raison de ses liens culturels et historiques avec l’Afrique du Sud. L’un de nos coproducteurs est déjà installé là-bas. L’idée serait donc de construire une coproduction tripartite, voire d’intégrer un quatrième partenaire par la suite.

Pour conclure, en quoi Focus COPRO’ vous a-t-il aidé ici à Cannes en matière de rencontres et de partenaires potentiels ?
Le programme a été une aide précieuse. La visibilité offerte par Focus COPRO’ nous a permis de rencontrer des interlocuteurs que nous n’aurions jamais croisés autrement. J’ai échangé avec de potentiels coproducteurs et des représentants d’instances de financement, notamment dans les pays que nous ciblons. Intégrer ce programme donne à notre projet une véritable légitimité, légitimité indispensable pour pouvoir instaurer la confiance à un stade aussi précoce.

(Traduit de l'anglais)