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CINEMED 2025

Christophe Leparc • Directeur, Cinemed

"Cinemed est une plateforme et un rendez-vous incontournables pour tous les professionnels du bassin méditerranéen"

par 

- Des nombreuses réalisatrices à l’affiche au cercle vertueux stimulé en amont de la production, le directeur du festival décrypte les tendances de la 47e édition

Christophe Leparc • Directeur, Cinemed

Pilote depuis 11 ans du Cinemed - Festival Cinéma Méditerranéen de Montpellier, Christophe Leparc (par ailleurs secrétaire général de la Quinzaine des Cinéastes depuis 2008) évoque la 47e édition (lire l’article) qui se déroulera du 17 au 25 octobre.

Cineuropa : Les turbulences aigues à l’Est du bassin méditerranéen ont-elles affecté votre programmation ?
Christophe Leparc
 : Cela a surtout impacté les cinéastes. Nous avons reçu très peu de films d’Israël par exemple où il y a un gros problème de censure des projets, avec des films qui n’obtiennent pas de financement car leurs sujets ne plaisent pas aux militaires. Du côté des cinéastes palestiniens, il y a presque un concours de circonstances cette année avec plusieurs films qui étaient prêts en même temps comme All That’s Left of You [+lire aussi :
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de Cherien Dabis et Palestine 36 [+lire aussi :
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d’Annemarie Jacir, auxquels on peut adjoindre La Voix de Hind Rajab [+lire aussi :
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en compétition de Kaouther Ben Hania. Mais nous sommes d’abord un festival de cinéma avec une ligne éditoriale centré sur les auteurs et sur la qualité artistique de leurs films. Cependant, il est normal que les cinéastes palestiniens, comme c’était le cas de ceux de l’ex-Yougoslavie à leur époque, nous parlent de ce qui se passe dans leur pays et forcément des conflits. Mais nous ne sélectionnerons jamais un film seulement pour son sujet car nous ne sommes pas un festival politique. Par ailleurs, les cinéastes ont souvent besoin d’un petit peu de recul par rapport aux événements qu’ils subissent pour les traduire d’une manière intéressante du point de vue du cinéma.

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Six films de réalisatrices figurent parmi les neuf titres en compétition : est-ce un signe d’une avancée généralisée ?
C’est un reflet encore un peu trompeur, mais c’est un constat intéressant de voir qu’il y a de plus en plus de réalisatrices. Il y a un concours de circonstances dans le fait que tous les films de ces réalisatrices nous aient beaucoup plu, mais nous les suivions de près et beaucoup sont passées par notre bourse d’aide au développement ou par nos sélections de courts métrages. Il ne faut pas s‘emballer trop vite, mais c’est quand même remarquable et c’est aussi le cas du côté des documentaires.

Le cinéma espagnol semble particulièrement en forme avec une présence multiple dans votre programmation.
Le dynamisme est incroyable avec des films dans toutes nos vitrines : Romería [+lire aussi :
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de Carla Simón en clôture, Les Dimanches [+lire aussi :
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d’Alauda Ruíz de Azúa en compétition, Sorda [+lire aussi :
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d’Eva Libertad, le documentaire Le Silence hérité de Lucía Dapena González, Los tigres [+lire aussi :
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de l’Espagnol Alberto Rodríguez, la série Los años nuevos [+lire aussi :
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de Rodrigo Sorogoyen, des courts métrages, un hommage à Fernando León de Aranoa. On va de l’intimiste au film de genre et le cinéma espagnol est très puissant cette année, bien davantage par exemple que le cinéma italien.

Quid de l’exposition et de la circulation en salles de toute la diversité du cinéma méditerranéen ?
Il faut se réjouir de l’évolution car il y a encore 20 ans, le Cinemed était seul à projeter les films de certains pays de la Méditerranée. Maintenant, quand on compte par exemple le nombre de films du bassin méditerranéen sélectionnés à Cannes, c’est incroyable ! L’intérêt des professionnels français, distributeurs et producteurs, est allé croissant, avec l’aide de tous les systèmes de coproduction mis en place par le CNC et avec l’appui de l’Aide aux Cinémas du Monde. Et la visibilité qu’offre un festival comme Montpellier aux cinéastes au stade du court métrage ou à leurs premiers pas dans le long, participe à cette montée en régime progressive puisque leur exposition attire l’attention de coproducteurs français qui vont accompagner leurs projets suivants et qui feront tout pour que les films s’insèrent dans une distribution classique.

Les Cinemed Meetings avec leur différents dispositifs (bourse d’aide au développement, rencontres Aflamuna pour les projets des pays du monde arabe, volet Du court au long, etc.) ont-ils créé un cercle vertueux de production ?
Notre Bourse d’aide au développement était déjà une valeur très sûre, mais avons constaté une nette montée en puissance des journées professionnelles quand nous nous sommes rapprochés d’Aflamuna. Cela nous a ouverts à d’autres projets et à d’autres auteurs, mais cela a surtout permis d’élargir le cercle des professionnels intéressés aussi bien par les projets de la bourse d’aide que par ceux d’Aflamuna. Sans vouloir être prétentieux, Cinemed est une plateforme et un rendez-vous incontournables pour tous les professionnels du bassin méditerranéen.

Cette année, vous organisez un Focus sur le cinéma syrien.
Après l’échec de la révolution du printemps arabe en 2011-2012, les cinéastes syriens ont mis du temps à retrouver une certaine activité et beaucoup se sont exilés. Ces trois dernières années, nous avons remarqué que des films syriens nous arrivaient de nouveau, donc nous avons décidé d’explorer cette tendance, notamment avec l’aide du collectif de jeunes artistes Al-Ayoun. Et nous avons découvert un véritable foisonnement. Donc après les Catalanes et le Maroc, nous avons décidé de consacrer au cinéma syrien le focus que nous dédions chaque année à une jeune cinématographie, afin de cerner leurs attentes, leurs espoirs et leurs craintes. Le CNC s’est d’ailleurs saisi de notre programmation pour essayer de fédérer des bonnes volontés d’institutions autour de la Syrie et d’apporter du soutien à ce jeune cinéma syrien.

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