Olena Yershova • Productrice de Dream Girl
"Tout part toujours de la foi en un cinéaste"
par Fabien Lemercier
- Rencontre avec la productrice ukrainienne basée en Turquie, qui évoque le nouveau projet de Kaan Mujdeci qu’elle pilote avec sa société TatoFilm

Fondatrice et pilote de TatoFilm depuis 2011, la productrice ukrainienne (basée en Turquie) Olena Yershova compte entre autres à son actif Brighton 4th [+lire aussi :
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fiche film] d’Emre Kayis. Elle est présente au 47e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier où elle pitche à la Bourse d’aide au développement des Cinemed Meetings (lire le report) le projet Dream Girl du Turc Kaan Mujdeci (installé de longue date à Berlin).
Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a attirée vers le projet Dream Girl ?
Olena Yershova : En premier lieu, le réalisateur car tout part toujours de la foi en un cinéaste. Le premier long de Kaan Mujdeci, Sivas [+lire aussi :
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fiche film], prix spécial du jury à Venise en 2014, était très fort, et la carrière internationale de son second long, Iguana Tokyo, qui était à mon avis tout aussi bon, a été altérée car c’était l’époque du Covid. Il a aussi écrit et réalisé la série Hamlet qui était en compétition à Séries Mania en 2021. Mais j’aime aussi évidemment l’histoire de Dream Girl qui est centrée sur une jeune fille rom voulant s‘échapper, avec l’un de ses amis, un boucher un peu bêta vivant sous l’emprise de la drogue, d’une petite ville de l’Est de l’Anatolie où ils ne sont pas les bienvenus. En route vers Istanbul, ces deux âmes égarées en rencontrent une troisième : le chauffeur d’un camion convoyant trois chevaux dont deux sont en train de mourir alors qu’un résiste encore à ce sort. C’est une histoire sur la liberté, sur le moyen de trouver sa place dans le monde, sur le fait de soigner un cheval pour se soigner soi-même, sur notre relation à la nature, sur les minorités.
Où en est le projet ?
Nous avons maintenant une V3 du scénario qui a été écrit par Kaan Mujdeci avec Ercan Kesal (Il était une fois en Anatolie [+lire aussi :
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fiche film], Les trois singes [+lire aussi :
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fiche film]), une bonne synergie car Ercan a un côté plus classique et Kaan une approche plus visuelle. Un script doctor est également intervenu dans le processus. Kaan a l’intention de travailler avec le directeur de la photographie hongrois Máté Herbai (Corps et âme [+lire aussi :
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fiche film]) qui a participé à ses deux derniers projets, et avec le monteur grec Yorgos Mavropsaridis (fidèle complice de Yorgos Lanthimos) qui a œuvré sur ses deux premiers longs. C’est pour cette raison que les Grecs de Graal sont coproducteurs du film. Et comme Kaan vit en Allemagne, les Berlinois de Watchmen Productions (en compétition à Berlin l’an dernier avec Mon gâteau préféré [+lire aussi :
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fiche film]) sont aussi entrés en coproduction. Enfin, j’ai une autre partenaire coproducteur turc, Asteros Film (piloté par Kanat Dogramaci qui vient d’ouvrir aussi une structure au Royaume-Uni). Nous sommes également ouverts à une coproduction française car même si nous avons déjà le soutien du ministère turc de la Culture, c’est loin de suffire pour un budget à 1,5 M€, donc nous devons multiplier les partenaires. Si tout se passe bien, le tournage devrait se dérouler fin 2026, idéalement intégralement en Turquie, mais avec l’éventualité de faire des intérieurs ailleurs en fonction des obligations liées au financement.
Quels sont vos autres projets ?
Guria de Levan Koguashvili que je produis avec Kino Iberica (Géorgie) et qui associe Cineworx (Suisse), Tarantula (Luxembourg) et ArtFest (Bulgarie) est en post-production. J’ai également un projet de documentaire sur quatre adolescents ukrainiens qui ont été emmenés en Russie et qui ont réussi à s’échapper. Enfin, j’ai un projet de série, Escape from Harem, qui sera une coproduction de la Turquie avec la France, et qui a été sélectionné pour le ACE Series Special 7 qui se déroulera début novembre à Rome.
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