Guy Deleiden • Directeur, Film Fund Luxembourg
"Le retour des Rencontres de Coproduction Francophone au Luxembourg symbolise la volonté du pays de consolider son rôle de carrefour entre les acteurs francophones"
par Valerio Caruso
- Une rencontre à l’occasion de la 21e édition de l’événement incontournable pour renforcer ces liens avec l’Amérique du Nord et l’Afrique

Le Film Fund Luxembourg accueille, du 28 au 31 octobre, la 21e édition des Rencontres de Coproduction Francophone (RCF), rendez-vous professionnel consacré aux coproductions en langue française (lire la news). Les projets — fiction, animation et documentaire — sont présentés devant un parterre d’acheteurs, agents de vente, diffuseurs et financeurs venus de toute la francophonie. Le directeur du Film Fund Luxembourg Guy Deleiden nous en dit plus.
Cineuropa : Quelle est la vision du Film Fund Luxembourg pour cette 21e édition des Rencontres de Coproduction Francophone et en quoi l’accueil de l’événement au Luxembourg marque-t-il une étape significative dans la stratégie de coproduction du pays ?
Guy Deleiden : Pour cette édition des rencontres, le Film Fund Luxembourg entend réaffirmer la place centrale de la francophonie dans la création audiovisuelle internationale. Le retour de l’événement au Luxembourg symbolise la volonté du pays de consolider son rôle de carrefour entre les acteurs francophones, en misant sur une coopération fondée sur une langue, une culture et des valeurs communes.
Les échanges entre pays européens — France, Belgique, Suisse, Luxembourg — sont désormais bien ancrés, mais la distance rend les partenariats avec le Québec ou d’autres territoires francophones plus complexes. Les RCF offrent ainsi un cadre idéal pour renforcer ces liens et encourager une collaboration plus fluide, notamment avec l’Amérique du Nord et l’Afrique.
L’événement se veut volontairement resserré et convivial, entièrement tourné vers le dialogue professionnel. Sa tenue en dehors de tout festival permet aux participants de se concentrer pleinement sur les rencontres et le développement de projets.
Le programme inclut les présentations de 25 projets, des rendez-vous individuels avec les fonds francophones, une masterclass d’Abderrahmane Sissako, une table ronde consacrée à la coproduction inclusive, ainsi que plusieurs moments culturels favorisant le réseautage.
Face aux évolutions du secteur audiovisuel et à la montée en puissance des collaborations internationales, quels atouts et dispositifs le Luxembourg propose-t-il spécifiquement aux producteurs francophones dans le cadre d’un projet de coproduction ?
Le Luxembourg s’affirme comme un partenaire de confiance pour les producteurs francophones, combinant un environnement créatif multilingue, des dispositifs financiers solides et un engagement politique constant en faveur du secteur audiovisuel. Notre principal soutien à la coproduction inclut un régime sélectif (AFS) destiné à soutenir la création cinématographique et à promouvoir le développement du secteur de la production audiovisuelle au Luxembourg. Ces aides peuvent prendre la forme d’aide à l’écriture, au développement et à la production de projets audiovisuels basés sur les dépenses faites dans la cinématographie luxembourgeoise. Dans un contexte européen marqué par les restrictions budgétaires, le gouvernement luxembourgeois a annoncé une augmentation d’environ 10% de la dotation du Film Fund à partir de l’an prochain. Cette mesure, inscrite dans une planification sur quatre ans, garantit une visibilité accrue et un soutien durable pour les porteurs de projets.
Cette stabilité budgétaire attire de plus en plus de partenaires étrangers, notamment francophones, en quête de financements complémentaires. Alors que les investissements venus des plateformes américaines ou d’Asie se multiplient, le Luxembourg réaffirme l’importance de préserver une dynamique européenne et francophone forte.
La proximité linguistique et culturelle avec de nombreux pays constitue d’ailleurs un levier essentiel. Le lien privilégié avec le Québec, seul partenaire francophone régulier du Luxembourg hors Europe, illustre cette volonté de collaboration durable entre les deux rives de l’Atlantique.
Au regard de l’expérience passée et des succès obtenus lors des précédentes éditions, quels types de collaborations ou de projets vous semblent aujourd’hui le plus porteurs dans l’espace francophone, notamment pour stimuler l’innovation et la diversité dans l’offre cinématographique ?
Les RCF ont déjà permis de faire émerger de nombreux projets emblématiques et innovants, à l’image de Wolfkin [+lire aussi :
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