email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Nathalie Boutefeu • Actrice

Les sources multiples de l’imaginaire

par 

- Incarnant l’étrange héroïne des Yeux Clairs l’actrice fétiche de Jérôme Bonnell revient sur la genèse et sur le tournage du film

Incarnant l’étrange héroïne des Yeux Clairs dans lequel la caméra la suit pratiquement du premier au dernier plan, Nathalie Boutefeu, l’actrice fétiche du réalisateur Jérôme Bonnell revient sur la genèse et sur le tournage du film. Une analyse instantanée livrée par une comédienne qui a croisé sur sa route en dix ans de carrière des réalisateurs comme Patrice Chéreau (Son frère), Marc Recha (Pau et son frère) ou encore Arnaud Despleschin (Rois et reine).

Qu’est ce qui vous a séduit dans l’histoire des Yeux Clairs au point d’insister auprès de Jérôme Bonnell pour qu’il développe le scénario?
Nathalie Boutefeu: Le script correspondait à un court-métrage qui avait de l’intérêt, mais le sujet valait bien plus et méritait d’être développé en long métrage. Le personnage de Fanny en particulier était très intrigant et original, totalement nouveau et inattendu pour moi. L’histoire m’attirait avec la transformation de cette femme qui n’est pas regardée. Mais est-ce qu’on sait vraiment pourquoi on aime un personnage? Comme dans la vie réelle, on sait qu’on l’aime, mais on ne sait pas tout. C’est exactement pareil avec un rôle: cela résonne simplement en soi.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Comment vous êtes-vous préparée pour exprimer la personnalité schizophrène de Fanny?
Nous avons beaucoup discuté avec Jérôme. Il a vraiment élaboré le personnage, il l’a inventé et j’ai essayé de recueillir toutes les informations possibles sur Fanny en fonction de ce qu’il souhaitait. Nous avons parlé de la littérature du conte, en particulier des frères Grimm et de Hans Le Hérisson, nous avons revu des films, notamment La Mouche de Cronenberg ou Vol au-dessus d’un nid de coucous et nous avons étudié des tableaux de Munch. Mais ce qui m’a le plus inspiré, c’est la Mouchette du roman de Bernanos (Sous le soleil de Satan) à cause de sa sauvagerie. Tous ces éléments viennent s’additionner en soi. C’est ce qui compte le plus quand on travaille un rôle, tout cet imaginaire qui se met en route et qui va puiser dans des endroits très différents, y compris à travers des gens que j’ai pu connaître qui vivent les mêmes états psychologiques que Fanny. Cependant, rien n’était vraiment prévu et je ne savais pas comment tout cela allait rejaillir au tournage. Mais je n’appréhendais pas le fait de jouer la seconde partie sans dialogues. Je l’ai vécu très simplement car on exprime toujours des sentiments, qu’il y ait des mots ou pas.

Qu’est-ce qui singularise Jérôme Bonell avec qui vous avez tourné deux courts et deux longs métrages?
Jérôme a acquis beaucoup de maturité. Il est encore plus secret et sait exactement où il veut porter son regard. Il adore les acteurs et leur donne une grande liberté de mouvement en essayant de voir comment la caméra peut accompagner cette liberté. Mais pour Les Yeux Clairs, il a toujours mis sa caméra sur pied donc il avait des idées très précises et c’est un film très cadré. Mais on peut trouver sa liberté même dans 20 m2.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy