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Yvonne Deutschman • Productrice

One Love, quand le reggae rencontre le gospel

par 

La très cosmopolite productrice anglaise Yvonne Deutschman a grandi au Québec, où elle a appris la rigueur et la persévérance, et en Jamaïque, où elle a pris l'habitude de contrebalancer ce sérieux tout saxon par une bonne dose de joie de vivre. De retour en Angleterre après des études à Paris et un long voyage en Afrique, elle est l'une des rares femmes à intégrer le programme d'études post-doctorales cinématographiques et audiovisuelles de l'université de Bristol. Elle travaille ensuite pour la BBC pendant douze ans, comme productrice et réalisatrice de nombreuses séries à succès, dont Ebony. Au cours de cette même période de sa carrière, Yvonne Deutschman trouve également le temps de se consacrer au théâtre. Depuis que la productrice est réellement indépendante (à travers sa maison de production, Montego Films), ses liens avec la culture et la musique afro-caribéenne sont de plus en plus manifestes. Après un succès renversant dans les Caraïbes, où le film a été qualifié de "meilleur film jamaïcain de tous les temps" (au pays du reggae, les spectateurs sont d'ailleurs tous retournés voir le film une deuxième fois, fait observer la productrice), One Love, Roméo et Juliette reggae de Rick Elgood et Don Letts interprété par Ky-mani Marley (fils de Bob) et acclamé à plusieurs festivals, sera porté sur les écrans britanniques par Blue Dolphin dès le 15 juillet. Ce film-évènement produit par Yvonne, Shelaagh Ferrell et le norvégien Bjorn Eivind Aarskog pour One Love Films Ltd. et Exposed/Euromax Productions, contient notamment des chansons de Sean Paul, Shaggy et du grand Bob Marley, un privilège généralement hors de prix accordé à Yvonne Deutschman en vertu de son amitié de longue date avec la famille Marley. Cineuropa a profité de sa présence au Festival de Cannes pour regarder avec la productrice le coucher de soleil sur la plage cannoise et échanger quelques propos.

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Votre carrière a-t-elle commencé par des projets artistiques ou est-ce l'envie de produire qui est venue d'abord? Comment est née votre société Montego Films?
L'envie de faire des films m'est venue à l'âge de seize ans. J'ai suivi des cours de cinéma à Paris et Bristol avant de travailler pour la BBC comme réalisatrice de documentaires, puis de téléfilms. Mon rêve était cependant de faire des longs-métrages pour le cinéma. Avec One Love, ce rêve devient réalité pour la première fois. J'aurais aimé pouvoir le réaliser moi-même mais comme j'étais la seule personne vraiment déterminée à me battre pour trouver des financements et mener le projet à son terme, j'ai décidé de le produire. Ma maison de production s'appelle Montego Films (de Montego Bay en Jamaïque) parce que c'est en Jamaïque que je veux faire mes films —il y a tant d'histoires originales à raconter sur ce pays qui regorge de talents! De plus, la musique jamaïcaine est connue dans le monde entier, or la musique et le cinéma font très bon ménage.

Quel est le sujet du film? Comment ce projet est-il né?
One Love est l'histoire d'un musicien de reggae rasta qui tombe amoureux de la fille d'un pasteur pentecôtiste qui chante le gospel dans l'église de son père. En Jamaïque, ces deux communautés vivent séparées. Le film montre que l'amour de la musique et l'amour tout court peuvent transcender les barrières culturelles et religieuses. L'idée de faire tomber amoureux un rasta (reggae) et une chrétienne (gospel) est de moi. Cela permet de faire écouter beaucoup de musique!

Qui a financé le film? Comment de temps a-t-il fallu pour réunir l'ensemble du budget?
One Love a été en grande partie financé par le UK Film Council ainsi que par un fonds britannique d'intérêt fiscal (Baker Street Media Finance). Il est en outre co-produit par la Norvège parce que leur traité sur les co-productions accorde à la Jamaïque, en tant que pays du Commonwealth, le statut de pays "britannique". La plupart des traités européens refusent cette qualification aux pays du Commonwealth. Il a fallu deux ans au total pour boucler le budget.

Avez-vous trouvé des distributeurs dans d'autres pays européens?
One Love est sorti au Benelux il y a quelques mois. La France et l'Italie se sont manifestées mais je crois que tout le monde attend de voir les résultats du film au box-office anglais.

Aimez-vous travailler en co-production? Vous est-il facile de collaborer avec des partenaires européens?
Nos co-producteurs norvégiens et le personnel norvégien présent sur le tournage se sont montrés de fantastiques partenaires, des collaborateurs très professionnels avec un don époustouflant pour la photographie, grâce au chef opérateur John Christian Roselund. Bien sûr, il a fallu beaucoup de démarches administratives et d'autorisations à obtenir pour mettre cette co-production en place mais des deux côtés, les autorités nous ont assuré de leur soutien et de leur diligence.

Où en est votre prochain film? Le Marché du Film de Cannes a-t-il porté ses fruits?
Mon prochain film est un thriller romantique aux accents surnaturels intitulé White Witch ("la sorcière blanche"). Il s'inspire de l'histoire réelle de la belle et riche propriétaire d'une plantation en Jamaïque. On a décrit ce projet comme un mélange d'Autant en emporte le vent et Angel Heart. Le Festival de Cannes m'a permis de rencontrer des acheteurs et des distributeurs. Cette fois, enfin, c'est moi qui suis derrière la caméra!

De quel grand classique du cinéma auriez-vous aimé être la productrice ou la réalisatrice?
J'aurais adoré réaliser Autant en emporte le vent.

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